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sur 273 notes
Alors que, malade et retiré dans un temple de sa ville de Kyoto pour s'y éteindre en paix, le vieil et riche Haru laisse sa vie lui revenir à grands traits, force lui est de constater que celle-ci n'a finalement jamais tenue qu'à trois fils : son goût pour la beauté des choses qui a fait de lui un marchand d'art ; l'amitié qui l'a indéfectiblement lié au petit groupe gravitant autour de Keisuke, l'artiste à l'origine de sa vocation ; enfin son amour sans partage – au propre comme au figuré – pour sa fille Rose, née d'une brève liaison avec une Française dépressive de passage au Japon, et qui, rentrée chez elle, l'a maintenu à jamais éloigné de leur enfant par son chantage au suicide.


Après Une rose seule, le premier volet initiatique de son dyptique japonais, consacré à Rose et à sa métamorphose lorsqu'elle découvre le pays de ses origines suite à une lettre laissée après sa mort par un père qu'elle n'a jamais connu, Muriel Barbery explore cette fois le point de vue paternel, dans une anamnèse qui reconstitue et éclaire le parcours de cet homme. Charnière entre les deux romans, la lettre qui devait ouvrir le futur de Rose vers sa part japonaise, a ici le rôle inverse de ramener Haru au passé, juste avant de clore son existence.


Familière du Japon après deux ans passés à Kyoto, l'auteur fonde son récit sur cette particularité de la pensée nippone qui lui fait toujours partir de la surface des choses, du visible et du concret, pour tenter d'appréhender les concepts. Au Japon, l'idée naît de l'image, quand en Occident, l'image suit le concept. Ainsi, il faudra longtemps à Haru, fasciné par la forme et la beauté des choses – le Japon est le pays par excellence de la recherche de perfection –, et, croit-il, satisfait d'une vie légère, sans attachement profond ni souffrance, pour réaliser, à partir de l'éblouissement d'une paternité pourtant empêchée, les profondeurs essentielles de son être, bien cachées derrière le rassurant vernis des apparences.


Dans sa souffrance de ne pouvoir jouer son rôle de père, c'est l'image du tsunami, déclenché par un séisme dont la faible profondeur n'a pas atténué les ondes, qui lui fait prendre conscience qu'à demeurer à la surface des sentiments et des relations, l'on subit avec d'autant plus de virulence les remous demeurés dans les profondeurs inconscientes de l'être. Alors, même s'il en est réduit à observer sa fille à distance par l'entremise discrète du photographe qu'il a engagé, rien ne l'empêchera de trouver le moyen de lui transmettre sans retour son amour, en un démenti des apparences de vide et d'absence de leur invisible relation.


Mieux vaut une petite expérience de la culture nippone, à tout le moins quelque dextérité intellectuelle, pour apprécier le sens de ce roman jusque dans ses moindres détails. Entravée par ce léger manque de limpidité, l'émotion ressentie n'est pas totalement à la hauteur de cette histoire d'altérité à première vue insurmontable mais pourtant si subtilement transcendée. Un peu comme les splendides poteries dont est si friand l'amateur d'art Haru, les livres de Muriel Barbery sont des bijoux de maîtrise, d'intelligence et d'esthétisme, mais ils séduisent peut-être un peu trop l'esprit au détriment du coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Haru a réussi en tant que marchand d'art. Dans la région de Kyoto, il vit au rythme des saisons, du saké et des femmes , de préférence occidentales . L'une d'elle va bouleverser sa vie.

Que dire sinon que j'aurais aimé avoir une heure de ferveur , même 20 minutes , mais que ce ne fut pas le cas.
Sans remettre en cause le style de l'auteur et l'ambiance japonaise qu'elle a voulue insérer, je ne suis jamais entré dans cette histoire , lente , sans relief où les balades entre les temples et les cimetières alternent avec les morts et les conquêtes de Haru. Keisuke lui est constant pendant tout le récit, il est bourré.
Alors les pages ont défilé avec les époques , les conquêtes sont parties puis revenues, ; des personnages se sont incrustés pour mieux mourir.
Dans l'indifférence.
Une autre fois peut être.Mais pas sur.
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Je me suis mis en congé de Babelio une semaine ou deux, je ne sais plus, et ça m'a fait tout bizarre . J'avais (je crois) de bonnes raisons pour cela. Ce que je n'avais pas prévu ,c'est que non seulement la lecture d'Une heure de ferveur me prendrait beaucoup de temps, mais que, dans la foulée, je relirais Une rose seule.
Ce livre (Une heure de ferveur) peut fortement déplaire, je le conçois parfaitement. le préquel d'Une rose est fortement japonisant au point de pouvoir y voir une sorte d'exercice de style raffiné mais un peu creux.
Le texte est exigeant . Il se déroule sur une cinquantaine d'années et raconte la vie d'Haru Ueno. Ce richissime marchand d'art est aussi le père de Rose qu'il a l'interdiction absolue de rencontrer.
Il y sera beaucoup question de saké , de formes , de renards et de morts.
Dit comme cela ça ne fait pas envie.....
J'envoie quelques phrases, quelques fragments :
"Si le thé fait voir l'invisible, que vois-je ? avant d'être traversé par une intuition diffuse et de se dire : le renard est la clé."
"Bien sûr, je n'ai pas de fils préféré, mais il s'appelle Edouard"
"A la cour impériale, une dame vivait recluse dans ses quartiers, sa noblesse scellait son sort de captive..........cependant, pour contempler les aurores, elle s'agenouillait sur le bois de la galerie extérieure et depuis la nouvelle année, chaque matin, un renardeau s'invitait dans le jardin......la dame pria son nouvel ami de la rejoindre à l'abri.....là, ils apprirent à se connaitre en silence. Ensuite ,après qu'ils eurent inventé un langage commun, la seule chose qu'ils se dirent fut le nom de leurs morts."

Je vous ai perdus? Peut-être mais c'est parce que je vous ai trouvé, ami(e)s de Babélio. Ce livre est une invitation à l'Amitié.
Il m'a transpercé de toutes ses fulgurances.
Haru a des potes, des potes vraiment fidèles : Tomoo ,producteur et amateur d'art éclairé; Keisuke , ivrogne et artiste de génie, poursuivi par la fatalité; Beth, l'anglaise dont il fut longtemps l'amant tendre; Paul, le belge qui fut d'abord son élève; Sayoko, la maitresse de maison assaillie d'intuitions divinatoires.
"L'Amitié qui pourtant est une partie de l'amour"

J'ai trouvé ce texte merveilleux et j'ai trouvé le merveilleux dans le texte. Il m'a enchanté. Muriel Barbery est une enchanteuse . Elle a vécu à Kyoto où l'action ( et l'inaction ) se déroule . Normalienne, agrégée de philo, révélée par "L'élégance du hérisson", elle devient une poétesse simple et érudite.
Une heure de ferveur doit être lu comme la signification du titre. Si vous y trouvez matière à une minute, une heure ou une vie de ferveur , ne passez pas à coté !!! Il y a peu de textes sur l'amitié.
Et oui si certains courts chapitres vous paraissent étranges, voir sibyllins , ils finissent par s'illuminer à un moment ou à un autre.
Quitte à relire Une rose seule pour son époustouflante beauté.
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Il faut parfois parler des maisons d'édition. J'aime particulièrement celle d'Actes Sud pour de multiples raisons : le format, qui fait immédiatement remarquer le livre dans les rayons ; la couleur du papier, légèrement crème ; le choix des auteurs, souvent atypiques ; les couvertures sublimes. Celle-ci ne dépare pas la collection avec son léger feuillage et le doux animal blanc que je soupçonne d'être un renard, car il en est beaucoup question dans le livre.
La vie d'Haru Ueno tient à trois fils :
1) L'art
2) L'amitié
3) Rose ( le prénom, pas la fleur )
J'en ajouterai même un quatrième : le saké, qui tient une grande place dans l'histoire. Histoire qui est une déclinaison de ces trois, non, quatre thèmes.
Que se passe-t-il ? Et bien, pas grand-chose, à vrai dire, les amours, l'amitié, la maladie, la mort, le renoncement, quelques "heures de ferveur", la vie, simplement. Mais l'ennui ne s'installe à aucun moment.
Et pourquoi ? Et bien, grâce à la délicatesse de l'écriture qui reflète la délicatesse des sentiments, tout en retenue, comme il se doit au Japon. Et aussi car il faut rester très attentif à la lecture qui n'est pas une lecture facile. Il faut prendre son temps pour s'imprégner de la poésie qui embaume le récit. Une difficulté supplémentaire tient aux noms japonais, pas faciles à retenir pour un occidental.
Un récit très intime sur la vie d'Haru Ueno, les rituels du thé, "la sagesse des longues ablutions" etc.
J'avoue y avoir pris beaucoup de plaisir. Peut-être en sera-t-il de même pour vous.
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Haru est un riche marchand d'art, Il est entouré d'amis, de beauté, de quiétude mais il lui manque l'essentiel : sa fille Rose née d'une courte liaison avec Maud, une femme française.
Il a interdiction de la rencontrer (sa mère ne veut pas), il ne la connaît qu'à travers des photos. Et sa vie évidemment pâtit de cette absence…

Ce roman est le pendant d'Une rose seule, de la même autrice. Après l'histoire de Rose, voilà celle de son père. On y retrouve l'écriture ciselée, japonisante de Muriel Barbery, sa douceur aussi et son amour de la culture nippone, des contes et des présages. C'est une lecture paisible, touchante, mélancolique qui me donne (très) envie de relire une rose seule au regard de ce nouvel opus.
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L'histoire d'une botaniste, Rose, qui partait au Japon découvrir le grand mystère de sa jeune vie.C'était il y a deux ans . Cette année, M.Barbery repart en arrière et raconte en miroir, la vie de Haru, marchand d'art contemporain, une vie sans contraintes, et soudain un coup de foudre pour Maud, une française qui quittera le Japon pour toujours , mais enceinte.
Elle refusera toujours qu'Haru voie sa fille Rose.Il ne va la connaître qu'aux travers de photographies venues de France par l'intermédiaire d'un homme qu'il rémunère.
Haru qui maîtrise tout de vie va se sentir démuni face au bouleversement de ses sentiments.Il revit son passé, tout se résume maintenant à l'art, l'amitié et Rose.
Ce roman , superbe, se mérite, il est vrai qu'il n'est pas aisé de se sentir à l'aise dès les premières pages, mais au fil de la lecture baignée par des jardins, des montagnes, des cerisiers, je me suis laissée aller à une sorte de « zénitude » bienfaisante. le Japon et sa philosophie résumée par » Tu es aveugle parce que tu regardes, tu dois apprendre à ne pas regarder ».
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C'est l'introspection d'un homme, Haru, Japonais, qui ne peut approcher et voir sa fille, Rose, qui vit en France, avec sa mère. C'est la vie de cet homme, féru d'art et marchand, très bien entouré, mais malheureux de ne pas pouvoir mieux la connaître.

Haru nous relate sa vie, depuis le jour où il a quitté ses montagnes, jusqu'à son décès. Ses amours, ses amis, ses questionnements, ses introspections. le lien qui l'unit à sa fille qu'il ne connaît que grâce au photographe qu'il a embauché spécialement pour avoir des photos de Rose.

C'est le questionnement de cet homme qui voit peu à peu ses amis ou proches de ses amis mourir l'un après l'autre. C'est à chaque fois une déchirure. Et lui, que laissera-t-il à Rose ? Comment créer un lien, une fois décédé, avec l'être qu'il aime le plus au monde ?

Pour se ressourcer, il se rend régulièrement dans les monastères, entourés de jardins plus beaux les uns que les autres, dégageant une atmosphère différente selon où l'on se rend, selon que l'on soit accompagné ou seul.

C'est lent, lumineux, subtil, sensibilité de l'éphémère, impermanence des choses, voilà ce qui résume ce livre.
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Haru Ueno, marchand d'art à Kyoto, a dans sa jeunesse une brève liaison avec une Française, Maud. de cette aventure naîtra Rose, sa fille. Mais Maud est catégorique : si Haru cherche à connaître sa fille, elle se suicidera. Haru n'a pas d'autre choix que de se plier à cette décision mais il va engager un détective et un photographe pour suivre à distance la vie de sa fille. Haru trouvera dans cet amour à sens unique un sens à sa vie

Sans aucun doute Muriel Barbery connaît extrêmement bien le Japon, et notamment Kyoto, ville où elle a résidé durant deux ans. On ne connaîtrait pas l'auteure d'« Une heure de ferveur », on pourrait tout à fait croire qu'il s'agit ici d'un livre japonais tellement l'histoire et le style d'écriture me rappellent la littérature nipponne. Mauvaise pioche en ce qui me concerne car ce n'est pas le genre que j'apprécie le plus sachant que l'ensemble est extrêmement contemplatif, descriptif, parfois philosophique et très elliptique, lent, très lent, et pour finir, très ennuyant. La lecture a été laborieuse, c'est peu dire.
On voit défiler la vie d'Haru, ses conquêtes amoureuses, ses relations professionnelles, ses amis très nombreux, sa famille. On suit les réflexions sur sa fille, sur le bouddhisme et son amour pour l'art. D'ailleurs, les trois fils de sa vie sont l'art, l'amitié et sa fille, et effectivement, on tourne autour de cela durant toute l'histoire. A ceci près qu'il faut y ajouter un conte avec un renard que je n'ai pas compris – ou bien je n'étais pas disposée à l'être – et beaucoup de morts liés à une mystérieuse malédiction. Et enfin, on y boit énormément de saké.
Voilà, vous l'aurez compris, la sauce n'a pas pris mais cet avis est entièrement personnel et n'enlève rien à la beauté de l'écriture de Muriel Barbery, très poétique. Elle nous décrit un Japon féerique et nous parle du bouddhisme avec passion. Les amateurs de littérature japonaise y trouveront peut-être leur compte à ceci près qu'il s'agit d'un roman français et donc pour les puristes, ce n'est pas sûr qu'il plaise.
Ce livre figure parmi la première sélection du prix Goncourt… cette sélection est toujours un mystère pour moi. Ce roman est passé très loin au-dessus de ma tête.
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Beau, qu'est-ce que c'est beau !
C'est un livre à lire dehors, dans le jardin, avec une couverture bien chaude et une tasse de thé au jasmin.
Qu'est-ce que c'est bien écrit.
On est imprégné de ce japon millénaire, le japon des traditions. Celui que l'on perçoit dans chaque photo du mon Fuji, celui qui nous subjugue dans chaque floraison des cerisiers au printemps.
Zen, qu'est-ce que c'est zen !

Pourquoi ais-je mis 3 étoiles alors ?
Parce que ce roman est comme un magnifique tableau de paysage : Il manque cruellement de fond. il manque d'intérêt. On suit la vie de Haru, de la conception de sa fille jusqu'à sa mort. Je n'ai pas réussi à m'accrocher à l'histoire.
Bref, une petite déception.
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Cette histoire prend rapidement un petit air de déjà lu, ou presque, Haru Ueno, bien vivant était pourtant bien mort dans « une rose seule », précédent roman de Muriel Barbery ! Ecrit après, quoique, il peut avoir été écrit avant et publié après, tout est possible ! Néanmoins, je considère la chronologie de publication comme reflétant celle de l'ordre d'écriture et, c'est bien d'une résurrection qu'il s'agit et Rose a fait un bond temporel en arrière d'une quarantaine d'années ! La belle plume est toujours bien présente et on voyage au Japon, de façon agréable avec des personnages ayant plus un goût immodéré pour le saké que pour le thé. Culture ,tradition, jardins, art, rencontre avec des étrangers égayent la narration et Paul, le Belge se voit confier la responsabilité des affaires d'Haru, ainsi que le passage de témoin entre Haru le père et Rose la fille. Belle histoire, toutefois, un peu moins émouvante et riche de la découverte du Japon et des coins secrets de Kyoto avec Rose, mais, la fidèle Sayoko veille au grain et assure aussi la transition.
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