Pour les premiers chapitres : diagnostic éternellement vrai, désespérément éternellement vrai.
La théorie prônée, elle, n'est sans doute pas, on l'a vu, la bonne, qui consiste à renoncer à toute pensée hors de celle du parti qui, à l'époque, pouvait représenter l'espoir, hors du système qui, pour lui, était le seul à résulter de l'examen scientifique des solutions envisageables. Mais la leçon qui veut qu'une indignation, un besoin de supprimer les inégalités aberrantes et l'asservissement soient insuffisants, et qu'il faut s'engager, reste sans doute à prendre en compte. (handicapés nous sommes, cependant, par la perte de l'innocence)
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À mesure que le perfectionnement de la vie collective entraînait la division du travail et la multiplication de l’échange, l’argent a perdu ses attaches avec l’effort créateur. Il est devenu une sorte de talisman, une force autonome qui s’augmente par elle-même, règne par elle-même, par suite d’opérations artificielles indépendantes de la production et qui, non seulement sont en marge de l’intérêt collectif d’où l’argent tirait sa seule raison d’être mais qui lui sont le plus souvent contraires, car l’argent-spéculation diminue la valeur de l’argent-travail et écrase la force productrice.
Il faut vouloir la révolution puisque c’est un bien, et que d’ailleurs le régime social actuel n’est plus viable. Elle se préparera par la diffusion des idées justes, par la vulgarisation des faits réels, par l’explication, par la vérité. Elle naîtra dans les choses comme sa nécessité est déjà née dans les pensées claires. Elle s’imposera pour toujours, non pas quand nous le voudrons, mais quand nous l’aurons voulu. Mais, latente ou réalisée, elle n’a été et ne sera jamais que le cri et que la puissance de la pensée.
La vraie doctrine révolutionnaire est celle qui supprime vraiment le privilège, ce pouvoir fantôme, si étrangement appuyé sur lui-même et sur d’autres fantômes, et qui pourtant meurtrit la vie immense dans le temps et l’espace. C’est celle qui remet le pouvoir à sa place normale, c’est-à-dire dans chaque être vivant.
Faire de la politique, c’est passer du rêve aux choses, de l’abstrait au concret. La politique c’est le travail effectif de la pensée sociale, la politique, c’est la vie. Admettre une solution de continuité entre la théorie et la pratique, laisser à leurs seuls efforts, même avec une aimable neutralité, les réalisateurs, et dire «nous ne connaissons pas ces hommes-là», c’est abandonner la cause humaine.
Pourtant, la Révolution française n’a pas été, elle non plus, jusqu’aux causes et, pour cela, elle a avorté. Elle n’a fait que rendre plus vagues des antagonismes fondamentaux ; elle a effacé plus de mots que de choses.
Philippe Baudorre vous présente l'ouvrage "L'esprit et le feu : correspondance (1917-1935)" aux éditions Classiques Garnier. Correspondances d'Henri Barbusse et Romain Rolland.
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