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Pierre Paraf (Préfacier, etc.)
EAN : 9782226056177
285 pages
Albin Michel (31/10/1991)
3.67/5   86 notes
Résumé :
"Ce qui domine dans L'Enfer, c'est le fougueux désir du Corps, parfois le cri mystérieux du plus profond amour. C'est la plainte des opprimés, des peuples qui souffrent. Elle enflamme la ferveur révolutionnaire du romancier."
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Il s'agit d'un roman de Barbusse, le moins connu aujourd'hui (moins connu que son fameux livre "Le feu") mais qui lui a valu une certaine notoriété et reconnaissance à sa publication. Ce roman vient après des essais poétiques intéressants.

"L'enfer" de Barbusse n'est pas un roman ordinaire, il est aussi mystérieux qu'innovateur à mon sens. Il est composé de scènes dont le point commun est le lieu ; une chambre d'hôtel assez magique puisqu'elle réunit les situations les plus inédites (pour un hôtel) ; "une chambre double" baudelairienne. Ces scènes sont vues secrètement par le locataire de la chambre d'à côté via une fissure dans le mur. le héros est ainsi témoin de plusieurs événements : la mort, l'amour, l'adultère, la naissance…

Henri Barbusse étale son érudition et démontre son talent dans ce roman. L'auteur s'intéresse à tous les domaines et parle en vrai connaisseur, et l'on se retrouve parfois surpris de trouver tant de richesse dans un roman présenté comme érotique ! de longs dialogues savants et intéressants entre médecins, mêlés à des dialogues passionnées de couple d'amoureux, ainsi que des descriptions poétiques et des pensées philosophiques du personnage principal à la vie monotone et fade et dont le seul plaisir est ce qu'il voit parfois dans le pénombre ou le noir même de cette chambre. Ce personnage (sans qualités) regarde et analyse les tréfonds des autres personnages, les coulisses de leur vie dans son intimité la plus secrète. Et ce n'est point le monde organisé et fardé qu'il rencontre entourant la table des repas. Au contraire, la passion est bouleversante et la déception et la perte ont envahi les coeurs.

C'était vraiment une belle surprise pour moi que ce livre, naturaliste ? décadent ? je ne crois pas vraiment à cette classification, je crois qu'il s'inscrit par sa soif du savoir, par sa poésie, par son pacifisme à cette grande littérature d'Avant-Guerre. Ce livre n'est pas un roman, il réunit tous les genres à la fois (essai, poésie en prose, nouvelle, voire même théâtre) dans un style du XIXe siècle.

Avant "Le feu", l'auteur a choisi un autre titre du même genre infernal "L'enfer". Un titre assez significatif et métaphorique. Après toute cette vérité qu'il a vue, le personnage n'est plus comme avant il vit en enfer comme un damné! il se compare à Prométhée (qui a volé la lumière, alors que lui a volé la vérité). Il a découvert ainsi que tout autour de nous est néant et que la seule grandeur est en nous.
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Henri Barbusse met en scène dans ce livre un jeune provincial venu à Paris pour travailler dans une banque, et à qui par un procédé un peu miraculeux il est permis d'observer la vie de ses voisins de la pension de famille où il loge.
Il verra la servante, deux adolescents qui s'éveillent au désir de devenir amants, le couple adultère et la peur qui les tenaille, il entendra aussi le premier cri du nouveau-né...
L'enfer a reçu à sa sortie en 1908 la consécration de tous les hommes de lettres reconnus, manquant à l'étonnement de tous l'attribution du prix Goncourt.
Il fit connaître le nom de son auteur dans le grand public et dans les milieux cultivés. C'est une formidable "recherche du sens de la vie et du mystère de la mort", un livre puissant.
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Seule dans sa chambre à la pension Lemercier, un trentenaire "monté" à Paris pour travailler dans une banque, mesure la vacuité de sa vie en observant le plein de la vie des autres qu'il pense aussi vide que la sienne.
Un roman sans concession, écrit en 1908, dont l'écriture et la force des mots est une véritable leçon de littérature.
"Je me lève, haussé, poussé par la hâte de voir la sincérité des hommes et des femmes se dévoiler à mes yeux, belle malgré sa laideur, comme un chef-d'oeuvre ; et, de nouveau, rentré chez moi, les bras ouverts, posé sur le mur dans le geste d'embrasser, je regarde la chambre."
Derrière cette honte bue, le désir de jouir de la vie, au sens propre, de vivre l'amour dans sa chair, de se laisser emporter par le souffle des sens.
"Je voudrais de la gloire ! de la gloire mêlée à moi comme une étonnante et merveilleuse blessure que je sentirais et dont tous parleraient ; je voudrais une foule où je serais le premier, acclamé par mon nom comme par un cri nouveau sous la face du ciel."
Quand il observe le comportement des pensionnaires de la maison Lemercier, les écoute échanger des banalités lors des repas, la vie, la mort, les faits divers, le travail, les saisons, ce dont lui est incapable, accaparé par son questionnement, il pense :
"Et j'ai compris, à voir ce regard jaillir d'eux sous le choc de l'idée de la mort, que ces êtres s'aimaient et s'appartenaient au fonds des nuits de la vie."
Lorsqu'il découvre une fissure dans une cloison lui permettant d'observer la chambre mitoyenne dans laquelle réside une femme, il fait de ce spectacle l'activité la plus importante de sa journée.
La servante vient faire la chambre et embrasse une lettre de son amoureux : « (…) en me montrant son baiser nu, n'est-ce pas l'espèce de beauté qui règne, et dont le reflet vous couvre de gloire ? » ; puis vient la locataire « (…) je ne pense à me demander compte du crime que je commets à posséder cette femme des yeux. (…) le bruit de ses jupes est un bruit d'ailes dans mes entrailles. (…) je ne vois pas plus sa figure que sa pensée. »
Pour se rassurer il imagine que chacun porte en soi cette envie frénétique de gloire, d'amour, de sexe, qui leur est dénié mais que lui entend :
« Autour de l'image apparue, autour de ce paroxysme effrayant de nos timides instincts, le silence s'est propagé circulairement, comme un bruit formidable dans les âmes. »

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L'enfer / Henri Barbusse (1873-1935)
le narrateur a trente ans. Il est foncièrement blasé de la vie et de l'amour, il finit par trouver un travail dans une banque à Paris. Il n'est pas totalement seul dans la vie : l'amour a pris pour lui la figure et les gestes de sa petite Josette dont on ne parlera plus au cours du récit, et pour cause quand on observe la fascination que va subir le narrateur. Il s'estime sans génie, sans mission particulière à remplir, mais rêve toutefois d'une idylle inouïe. Soit !
Il emménage dans une pension de famille et incidemment il découvre dans l'obscurité de sa chambre, près du plafond une fissure éclairée dans le mur ouvrant sur la chambre d'à côté. Il va alors passer beaucoup de temps à observer les divers occupants de celle-ci. Comme il dit, la chambre voisine s'offre à lui, toute nue.
C'est une femme qu'il avait remarquée dans le salon qui entre dans la chambre ; il l'entend et grimpe vers la fissure sans se demander compte du crime qu'il commet à posséder cette femme des yeux. Il attend qu'elle se montre à lui, qu'elle se dévoile, et alors il a la sensation que malgré le mur, son corps se penche vers le sien. Il reste là, tout enveloppé de sa lumière, tout palpitant d'elle, tout bouleversé par la présence nue de cette femme, comme s'il avait jusque-là ignoré ce qu'est une femme.
C'est le lendemain matin qu'un désir le prend, celui d'écrire pour fixer d'une façon définitive tous les détails de ce qu'il a ressenti afin que les jours ne les dispersent pas à tout jamais. Écrire pour pérenniser tous ces moments.
Les jours suivants, c'est une jeune fille et un jeune garçon de treize ans environ qui se retrouvent dans cette chambre. C'est sans doute, en les écoutant, qu'ils sont seuls pour la première fois quoique amis d'enfance. C'est la première fois qu'un désir de désir vient étonner et troubler deux jeunes coeurs cousins sur le point de sortir de l'amitié et de l'enfance.
Plus tard il se désespère de voir la chambre rester vide et l'attente est devenue une habitude chez lui, comme un second métier. Jusqu'au jour où un couple se retrouve clandestinement pour évoquer des souvenirs. L'excitation des réminiscences et l'évocation des drames et des périls anciens retracent le temps de leur amour. Il a l'impression « qu'il leur faut ressusciter le passé pour s'aimer à nouveau, continûment le rassembler par fragments pour empêcher leur amour de s'annihiler dans l'habitude, comme s'ils subissaient l'écrasement de la vieillesse et l'empreinte de la mort. »
Il voit les deux êtres de ce couple se rapprocher, s'enserrer comme deux arbres mêlés, proies éperdues d'une volupté qui, au-delà des lois, au-delà de tout, même de toute sincérité, prépare son chef-d'oeuvre de douceur.
Cette fois le narrateur se demande si ce n'est pas un couple de femme qui séjourne dans la chambre. Il en est à faire des suppositions car la lumière et si faible que seules les voix le guident, et les deux se ressemblent. Il écoute, compare, travaille les lambeaux de voix, imagine en tentant de se débarrasser de l'ombre. Peu importe en fait le sexe de leurs mains cherchant à tâtons la volupté dormante, de leurs deux bouches qui se saisissent, de leurs deux coeurs aveugles et muets.
Notre voyeur retrouve une femme connue avec son amant, mais à présent avec son mari et cette succession lui permet de comparer… Leur conversation est complexe et ils échangent sur le bonheur, l'amour, la mort, Dieu …etc. de très belles pages…
Plus tard, un vieillard et deux femmes dont l'une enceinte donne matière à imaginer à notre voyeur, quand le vieil homme s'enivre de souvenirs spacieux ; il est malade, condamné, il n'ose plus aller dans l'avenir, alors il s'efforce de se rapprocher de quelques points lumineux des jours heureux écoulés. Il est le passé, son présent se résumant à une condamnation irrémissible, la belle jeune femme blonde, Anna, le présent qui brille, la jeune fille enceinte l'avenir radieux et prometteur. le temps et l'espace, la vie est ainsi résumée…avec un ultime rayon de bonheur pour le vieil homme et Anna…
Extrait : « Il la regarda, et elle leva les yeux sur lui… lui qui adorait sa tendresse fraternelle, elle qui s'était attachée à son adoration. Quel infini d'émotion dans ces deux silences qui se confrontaient avec un certain enlacement : dans le double silence de ces deux êtres qui, je l'avais remarqué, ne se touchaient jamais, même du bout des doigts… Elle avait pris instinctivement l'attitude suprême de la Vénus de Médicis : un bras demi-plié devant les seins, l'autre allongé, la main ouverte devant son ventre. Puis dans une exaltation d'offrande, elle éleva ses deux mains à ses cheveux. Tout ce qu'avait caché sa robe, elle l'apportait à ses regards. Toute cette blancheur, qu'elle seule, jusqu'ici, avait vue, elle la donnait en holocauste à cette attention mâle qui allait mourir…»
L'homme, le narrateur-voyeur, recouvre des moments de lucidité pour se convaincre que cette addiction est en train de lui jouer de mauvais tours puisqu'il ne va plus à son travail, se faisant porter malade, ce qu'il est en réalité, obsédé quasi pathologiquement par cette fissure du mur.
Puis ce sera l'affrontement du mourant avec le prêtre venu lui offrir l'extrême onction, un duel, un acharnement du prêtre pour obtenir la confession, les deux hommes se regardant au bord de la tombe comme deux ennemis. Une ultime confession surprenante et douloureuse du mourant à l'égard de Anna clôt le chapitre. Et le narrateur s'interroge sur sa vie et livre ses angoisses existentielles clamant que l'humanité n'est que le désir du nouveau sur la peur et sur la mort.
Et alors ? Toutes ces vies racontées, rêve de l'écrivain en devenir ou réalité ? On peut se poser la question.
Paru en 1908, ce roman très personnel, le premier d'Henri Barbusse, est assez surprenant. Profondément teinté d'érotisme, écrit dans un style superbe se rapprochant du naturalisme, très éclectique dans les sujets abordés quoique passagèrement abscons dans ses envolées lyriques et poétiques, il montre la fascination d'un homme regardant les épisodes de la vie humaine se passant de l'autre côté du mur de sa chambre. C'est à mon sens un roman plus philosophique qu'érotique.
Extrait de ce que voit le narrateur après que l'homme vient de lire un poème à la femme… : « Elle ne bougeait plus ; elle s'était endormie, la tête sur les genoux de son ami. Il se croyait seul. Il la regardait, il sourit. Une expression de pitié, de bonté, erra sur son visage. Ses mains se tendirent à demi vers la dormeuse, avec la douceur de la force. Je vis face à face le glorieux orgueil de la condescendance et de la charité, en contemplant cet homme qu'une femme prostrée devant lui divinisait. »
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Quittant sa province pour Paris, un jeune trentenaire rejoint une pension de famille. Sans amis, sans famille, sans loisirs, sans attaches d'aucune sorte, il va vivre sa vie par procuration en espionnant ce qui se passe dans la chambre d'à côté et en essayant de grappiller un peu du bonheur des autres.

Hélas pour lui, ses éphémères voisins ont bien du mal à le trouver, ce bonheur : que ce soit un couple de jeunes adolescents venant de découvrir les premiers aiguillons du désir, un couple d'amants qui veulent s'aimer à l'abri des regards, ou un mourant qui veut désespérément trouver un sens à sa vie tant qu'il est encore temps, tout échoue pitoyablement. Les idées transcendantes (l'Amour, Dieu, …) semblent toujours sur le point d'être atteintes, on pense que le couple va enfin pouvoir se sublimer, mais à chaque fois que quelqu'un se met à nu et parle enfin du fond de son âme, il ne rencontre qu'incompréhension et dialogue de sourds. En dehors des convenances, on ne se comprend plus. On naît seul, on vit seul, on meurt seul.

Sans doute est-ce là l'Enfer de Barbusse : notre capacité à percevoir notre possible bonheur, si proche, que notre imperfection humaine nous rend pourtant inaccessible.

Roman très dense, avec un message écrasant et une symbolique toute aussi riche. le genre de roman pour lequel on regrette de ne pas avoir un professeur qui nous explique en détails chaque page que l'on vient de lire.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Je voudrais savoir le secret de la vie. J’ai vu des hommes, des groupes, des gestes, des figures. J’ai vu briller dans le crépuscule les yeux tremblants d’êtres profonds comme des puits. J’ai vu la bouche qui, dans un épanouissement de gloire, disait : "Je suis plus sensible que les autres, moi !" J’ai vu la lutte d’aimer et de se faire comprendre : le refus mutuel des deux interlocuteurs et la mêlée de deux amants, les amants au sourire contagieux, qui ne sont amants que de nom, qui se creusent de baisers, qui s’étreignent plaie à plaie pour se guérir, qui n’ont entre eux aucun attachement, et qui, malgré leur rayonnante extase hors de l’ombre, sont aussi étrangers que la lune et le soleil. J’ai entendu ceux qui ne trouvent un peu de paix que dans l’aveu de leur honteuse misère, et les figures qui ont pleuré, pâles, avec les yeux comme des roses.
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Tous les délits, tous les crimes, sont des attentats accomplis à l’image de l’immense désir de vol qui est notre essence même et la forme de notre âme nue : avoir ce qu’on n’a pas.

Mais alors, il faudrait absoudre les criminels, et le châtiment est une injustice ?… Non, il faut s’en défendre. Il faut - puisque la société des hommes est étayée sur l’honnêteté - les frapper pour les résoudre à l’impuissance et surtout pour éblouir d’épouvante et arrêter les autres au seuil de la mauvaise action. Mais il ne faut pas, une fois la faute établie, en chercher les grandes excuses, de peur de l’excuser toujours. Il faut la condamner d’avance, en vertu d’un principe froid. La justice doit être glacée comme une arme.

Ce n’est pas, comme son nom semble l’indiquer, une vertu ; c’est une organisation dont la vertu est d’être insensible ; elle ne fait pas expier. Elle n’a rien à voir avec l’expiation. Son rôle est d’élever des exemples : de transformer le coupable en une sorte d’épouvantail, de jeter, dans la méditation de celui qui balance vers le crime, l’argument de sa cruauté. Personne, rien, n’a le droit de faire expier ; d’ailleurs personne ne le peut ; la vengeance est trop séparée de l’acte et atteint pour ainsi dire une autre personne. L’expiation est donc un mot qui n’a aucune espèce d’emploi au monde.
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Chaque être est seul au monde. Cela paraît absurde, contradictoire, d’énoncer une phrase pareille. Et pourtant, il en est ainsi… Mais il y a plusieurs êtres comme moi… Non, on ne peut pas dire cela. Pour dire cela, on se place à côté de la vérité en une sorte d’abstraction. On ne peut dire qu’une chose : Je suis seul.
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Chapitre 7 : Aimée et son mari
« Ces gens sont ensemble, mais, en vérité, absents l’un de l’autre ; ils se sont quittés, sans se quitter. Il y a sur eux une espèce d’intrigue de néant. Ils ne se rapprocheront plus, puisque, entre eux, l’amour fini tient toute sa place. Ce silence, cette ignorance mutuelle sont ce qu’il y a de plus cruel sur la terre. Ne plus s’aimer, c’est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance. »

« Parce qu’il ne la connaît pas, parce qu’elle est autre que celle qu’il connaît. Avoir ce qu’on n’a pas. . . Ainsi, quoique cela puisse paraître étrange, c’est une idée, une haute idée éternelle qui conduit l’instinct. C’est une idée qui, devant la femme inconnue, tend ainsi l’homme, fauve, la guettant, l’attention aiguë, avec des regards comme des griffes, mû par un acharnement aussi tragique que s’il avait besoin de l’assassiner pour vivre. »

Chapitre 8 : Aimée et sont amant
« C’est vrai qu’ils sont là, et qu’ils n’ont rien qui les unit. Il y a du vide entre eux. On a beau parler, agir, se révolter, se lever furieusement, se débattre et menacer, l’isolement vous dompte. Je vois qu’ils n’ont rien qui les unit, rien. »

« Mais il se troublait de son contact. Même abattue, tombée et désolée, elle palpitait chaudement contre lui ; même blessée, il convoitait cette proie. Je vis luire les yeux posés sur elle tandis qu’elle s’abandonnait à la tristesse, avec un don parfait de soi. Il se pressa sur elle. Ce qu’il voulait, c’était elle. Les paroles qu’elle disait, il les rejetait de côté ; elles lui étaient indifférentes, elles ne le caressaient pas. Il la voulait, elle, elle. »

Chapitre 15 : Anna et Michel après avoir eu le première relation sexuelle
« Comme ils n’ont pas su ce qu’ils faisaient, ils ne savent pas ce qu’ils disent, avec leurs bouches mouillées l’une de l’autre, leurs yeux fixes et éblouis qui ne leur servent qu’à s’embrasser, leurs têtes pleines de mots d’amour. »
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Ne plus aimer, c'est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance. J'ai pitié de ceux qui vont deux à deux, enchaînés par l'indifférence. J'ai pitié du pauvre coeur qui a si peu longtemps ce qu'il a ; j'ai pitié des hommes qui ont un coeur pour ne plus aimer.
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