AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 86 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
0 avis
Il s'agit d'un roman de Barbusse, le moins connu aujourd'hui (moins connu que son fameux livre "Le feu") mais qui lui a valu une certaine notoriété et reconnaissance à sa publication. Ce roman vient après des essais poétiques intéressants.

"L'enfer" de Barbusse n'est pas un roman ordinaire, il est aussi mystérieux qu'innovateur à mon sens. Il est composé de scènes dont le point commun est le lieu ; une chambre d'hôtel assez magique puisqu'elle réunit les situations les plus inédites (pour un hôtel) ; "une chambre double" baudelairienne. Ces scènes sont vues secrètement par le locataire de la chambre d'à côté via une fissure dans le mur. le héros est ainsi témoin de plusieurs événements : la mort, l'amour, l'adultère, la naissance…

Henri Barbusse étale son érudition et démontre son talent dans ce roman. L'auteur s'intéresse à tous les domaines et parle en vrai connaisseur, et l'on se retrouve parfois surpris de trouver tant de richesse dans un roman présenté comme érotique ! de longs dialogues savants et intéressants entre médecins, mêlés à des dialogues passionnées de couple d'amoureux, ainsi que des descriptions poétiques et des pensées philosophiques du personnage principal à la vie monotone et fade et dont le seul plaisir est ce qu'il voit parfois dans le pénombre ou le noir même de cette chambre. Ce personnage (sans qualités) regarde et analyse les tréfonds des autres personnages, les coulisses de leur vie dans son intimité la plus secrète. Et ce n'est point le monde organisé et fardé qu'il rencontre entourant la table des repas. Au contraire, la passion est bouleversante et la déception et la perte ont envahi les coeurs.

C'était vraiment une belle surprise pour moi que ce livre, naturaliste ? décadent ? je ne crois pas vraiment à cette classification, je crois qu'il s'inscrit par sa soif du savoir, par sa poésie, par son pacifisme à cette grande littérature d'Avant-Guerre. Ce livre n'est pas un roman, il réunit tous les genres à la fois (essai, poésie en prose, nouvelle, voire même théâtre) dans un style du XIXe siècle.

Avant "Le feu", l'auteur a choisi un autre titre du même genre infernal "L'enfer". Un titre assez significatif et métaphorique. Après toute cette vérité qu'il a vue, le personnage n'est plus comme avant il vit en enfer comme un damné! il se compare à Prométhée (qui a volé la lumière, alors que lui a volé la vérité). Il a découvert ainsi que tout autour de nous est néant et que la seule grandeur est en nous.
Commenter  J’apprécie          410
Henri Barbusse met en scène dans ce livre un jeune provincial venu à Paris pour travailler dans une banque, et à qui par un procédé un peu miraculeux il est permis d'observer la vie de ses voisins de la pension de famille où il loge.
Il verra la servante, deux adolescents qui s'éveillent au désir de devenir amants, le couple adultère et la peur qui les tenaille, il entendra aussi le premier cri du nouveau-né...
L'enfer a reçu à sa sortie en 1908 la consécration de tous les hommes de lettres reconnus, manquant à l'étonnement de tous l'attribution du prix Goncourt.
Il fit connaître le nom de son auteur dans le grand public et dans les milieux cultivés. C'est une formidable "recherche du sens de la vie et du mystère de la mort", un livre puissant.
Commenter  J’apprécie          411
Seule dans sa chambre à la pension Lemercier, un trentenaire "monté" à Paris pour travailler dans une banque, mesure la vacuité de sa vie en observant le plein de la vie des autres qu'il pense aussi vide que la sienne.
Un roman sans concession, écrit en 1908, dont l'écriture et la force des mots est une véritable leçon de littérature.
"Je me lève, haussé, poussé par la hâte de voir la sincérité des hommes et des femmes se dévoiler à mes yeux, belle malgré sa laideur, comme un chef-d'oeuvre ; et, de nouveau, rentré chez moi, les bras ouverts, posé sur le mur dans le geste d'embrasser, je regarde la chambre."
Derrière cette honte bue, le désir de jouir de la vie, au sens propre, de vivre l'amour dans sa chair, de se laisser emporter par le souffle des sens.
"Je voudrais de la gloire ! de la gloire mêlée à moi comme une étonnante et merveilleuse blessure que je sentirais et dont tous parleraient ; je voudrais une foule où je serais le premier, acclamé par mon nom comme par un cri nouveau sous la face du ciel."
Quand il observe le comportement des pensionnaires de la maison Lemercier, les écoute échanger des banalités lors des repas, la vie, la mort, les faits divers, le travail, les saisons, ce dont lui est incapable, accaparé par son questionnement, il pense :
"Et j'ai compris, à voir ce regard jaillir d'eux sous le choc de l'idée de la mort, que ces êtres s'aimaient et s'appartenaient au fonds des nuits de la vie."
Lorsqu'il découvre une fissure dans une cloison lui permettant d'observer la chambre mitoyenne dans laquelle réside une femme, il fait de ce spectacle l'activité la plus importante de sa journée.
La servante vient faire la chambre et embrasse une lettre de son amoureux : « (…) en me montrant son baiser nu, n'est-ce pas l'espèce de beauté qui règne, et dont le reflet vous couvre de gloire ? » ; puis vient la locataire « (…) je ne pense à me demander compte du crime que je commets à posséder cette femme des yeux. (…) le bruit de ses jupes est un bruit d'ailes dans mes entrailles. (…) je ne vois pas plus sa figure que sa pensée. »
Pour se rassurer il imagine que chacun porte en soi cette envie frénétique de gloire, d'amour, de sexe, qui leur est dénié mais que lui entend :
« Autour de l'image apparue, autour de ce paroxysme effrayant de nos timides instincts, le silence s'est propagé circulairement, comme un bruit formidable dans les âmes. »

A découvrir

Lien : https://camalonga.wordpress...
Commenter  J’apprécie          380
Quittant sa province pour Paris, un jeune trentenaire rejoint une pension de famille. Sans amis, sans famille, sans loisirs, sans attaches d'aucune sorte, il va vivre sa vie par procuration en espionnant ce qui se passe dans la chambre d'à côté et en essayant de grappiller un peu du bonheur des autres.

Hélas pour lui, ses éphémères voisins ont bien du mal à le trouver, ce bonheur : que ce soit un couple de jeunes adolescents venant de découvrir les premiers aiguillons du désir, un couple d'amants qui veulent s'aimer à l'abri des regards, ou un mourant qui veut désespérément trouver un sens à sa vie tant qu'il est encore temps, tout échoue pitoyablement. Les idées transcendantes (l'Amour, Dieu, …) semblent toujours sur le point d'être atteintes, on pense que le couple va enfin pouvoir se sublimer, mais à chaque fois que quelqu'un se met à nu et parle enfin du fond de son âme, il ne rencontre qu'incompréhension et dialogue de sourds. En dehors des convenances, on ne se comprend plus. On naît seul, on vit seul, on meurt seul.

Sans doute est-ce là l'Enfer de Barbusse : notre capacité à percevoir notre possible bonheur, si proche, que notre imperfection humaine nous rend pourtant inaccessible.

Roman très dense, avec un message écrasant et une symbolique toute aussi riche. le genre de roman pour lequel on regrette de ne pas avoir un professeur qui nous explique en détails chaque page que l'on vient de lire.
Commenter  J’apprécie          220
Je ne peux mettre que cinq étoiles à cet ouvrage, car le style m'a paru d'une modernité incroyable, autour d'un sujet tout à fait étrange. Une écriture contemplative, poétique, avant-gardiste, qui lui donne un cachet rare.
Mon collège à Reims, était situé dans une rue Henri Barbusse : j'ignorais alors, que j'éprouverais une telle admiration pour l'expression française de cet auteur.
Je n'ai lu que cette oeuvre pour le moment, mais elle se distingue de tout ce que j'ai lu jusqu'à présent. J'espère en lire d'avantage.
Je suppose que son engagement auprès des communistes, son erreur à soutenir Staline - le journaliste russe Arkadi Vaksberg accusa Staline d'avoir fait empoisonner Barbusse - lui valent aujourd'hui un certain discrédit. Cependant pour toute personne désirant écrire, ce livre est une source inépuisable d'inspiration.
Commenter  J’apprécie          190
L'enfer / Henri Barbusse (1873-1935)
le narrateur a trente ans. Il est foncièrement blasé de la vie et de l'amour, il finit par trouver un travail dans une banque à Paris. Il n'est pas totalement seul dans la vie : l'amour a pris pour lui la figure et les gestes de sa petite Josette dont on ne parlera plus au cours du récit, et pour cause quand on observe la fascination que va subir le narrateur. Il s'estime sans génie, sans mission particulière à remplir, mais rêve toutefois d'une idylle inouïe. Soit !
Il emménage dans une pension de famille et incidemment il découvre dans l'obscurité de sa chambre, près du plafond une fissure éclairée dans le mur ouvrant sur la chambre d'à côté. Il va alors passer beaucoup de temps à observer les divers occupants de celle-ci. Comme il dit, la chambre voisine s'offre à lui, toute nue.
C'est une femme qu'il avait remarquée dans le salon qui entre dans la chambre ; il l'entend et grimpe vers la fissure sans se demander compte du crime qu'il commet à posséder cette femme des yeux. Il attend qu'elle se montre à lui, qu'elle se dévoile, et alors il a la sensation que malgré le mur, son corps se penche vers le sien. Il reste là, tout enveloppé de sa lumière, tout palpitant d'elle, tout bouleversé par la présence nue de cette femme, comme s'il avait jusque-là ignoré ce qu'est une femme.
C'est le lendemain matin qu'un désir le prend, celui d'écrire pour fixer d'une façon définitive tous les détails de ce qu'il a ressenti afin que les jours ne les dispersent pas à tout jamais. Écrire pour pérenniser tous ces moments.
Les jours suivants, c'est une jeune fille et un jeune garçon de treize ans environ qui se retrouvent dans cette chambre. C'est sans doute, en les écoutant, qu'ils sont seuls pour la première fois quoique amis d'enfance. C'est la première fois qu'un désir de désir vient étonner et troubler deux jeunes coeurs cousins sur le point de sortir de l'amitié et de l'enfance.
Plus tard il se désespère de voir la chambre rester vide et l'attente est devenue une habitude chez lui, comme un second métier. Jusqu'au jour où un couple se retrouve clandestinement pour évoquer des souvenirs. L'excitation des réminiscences et l'évocation des drames et des périls anciens retracent le temps de leur amour. Il a l'impression « qu'il leur faut ressusciter le passé pour s'aimer à nouveau, continûment le rassembler par fragments pour empêcher leur amour de s'annihiler dans l'habitude, comme s'ils subissaient l'écrasement de la vieillesse et l'empreinte de la mort. »
Il voit les deux êtres de ce couple se rapprocher, s'enserrer comme deux arbres mêlés, proies éperdues d'une volupté qui, au-delà des lois, au-delà de tout, même de toute sincérité, prépare son chef-d'oeuvre de douceur.
Cette fois le narrateur se demande si ce n'est pas un couple de femme qui séjourne dans la chambre. Il en est à faire des suppositions car la lumière et si faible que seules les voix le guident, et les deux se ressemblent. Il écoute, compare, travaille les lambeaux de voix, imagine en tentant de se débarrasser de l'ombre. Peu importe en fait le sexe de leurs mains cherchant à tâtons la volupté dormante, de leurs deux bouches qui se saisissent, de leurs deux coeurs aveugles et muets.
Notre voyeur retrouve une femme connue avec son amant, mais à présent avec son mari et cette succession lui permet de comparer… Leur conversation est complexe et ils échangent sur le bonheur, l'amour, la mort, Dieu …etc. de très belles pages…
Plus tard, un vieillard et deux femmes dont l'une enceinte donne matière à imaginer à notre voyeur, quand le vieil homme s'enivre de souvenirs spacieux ; il est malade, condamné, il n'ose plus aller dans l'avenir, alors il s'efforce de se rapprocher de quelques points lumineux des jours heureux écoulés. Il est le passé, son présent se résumant à une condamnation irrémissible, la belle jeune femme blonde, Anna, le présent qui brille, la jeune fille enceinte l'avenir radieux et prometteur. le temps et l'espace, la vie est ainsi résumée…avec un ultime rayon de bonheur pour le vieil homme et Anna…
Extrait : « Il la regarda, et elle leva les yeux sur lui… lui qui adorait sa tendresse fraternelle, elle qui s'était attachée à son adoration. Quel infini d'émotion dans ces deux silences qui se confrontaient avec un certain enlacement : dans le double silence de ces deux êtres qui, je l'avais remarqué, ne se touchaient jamais, même du bout des doigts… Elle avait pris instinctivement l'attitude suprême de la Vénus de Médicis : un bras demi-plié devant les seins, l'autre allongé, la main ouverte devant son ventre. Puis dans une exaltation d'offrande, elle éleva ses deux mains à ses cheveux. Tout ce qu'avait caché sa robe, elle l'apportait à ses regards. Toute cette blancheur, qu'elle seule, jusqu'ici, avait vue, elle la donnait en holocauste à cette attention mâle qui allait mourir…»
L'homme, le narrateur-voyeur, recouvre des moments de lucidité pour se convaincre que cette addiction est en train de lui jouer de mauvais tours puisqu'il ne va plus à son travail, se faisant porter malade, ce qu'il est en réalité, obsédé quasi pathologiquement par cette fissure du mur.
Puis ce sera l'affrontement du mourant avec le prêtre venu lui offrir l'extrême onction, un duel, un acharnement du prêtre pour obtenir la confession, les deux hommes se regardant au bord de la tombe comme deux ennemis. Une ultime confession surprenante et douloureuse du mourant à l'égard de Anna clôt le chapitre. Et le narrateur s'interroge sur sa vie et livre ses angoisses existentielles clamant que l'humanité n'est que le désir du nouveau sur la peur et sur la mort.
Et alors ? Toutes ces vies racontées, rêve de l'écrivain en devenir ou réalité ? On peut se poser la question.
Paru en 1908, ce roman très personnel, le premier d'Henri Barbusse, est assez surprenant. Profondément teinté d'érotisme, écrit dans un style superbe se rapprochant du naturalisme, très éclectique dans les sujets abordés quoique passagèrement abscons dans ses envolées lyriques et poétiques, il montre la fascination d'un homme regardant les épisodes de la vie humaine se passant de l'autre côté du mur de sa chambre. C'est à mon sens un roman plus philosophique qu'érotique.
Extrait de ce que voit le narrateur après que l'homme vient de lire un poème à la femme… : « Elle ne bougeait plus ; elle s'était endormie, la tête sur les genoux de son ami. Il se croyait seul. Il la regardait, il sourit. Une expression de pitié, de bonté, erra sur son visage. Ses mains se tendirent à demi vers la dormeuse, avec la douceur de la force. Je vis face à face le glorieux orgueil de la condescendance et de la charité, en contemplant cet homme qu'une femme prostrée devant lui divinisait. »
Commenter  J’apprécie          100
C'est un jeune homme qui se rend à Paris afin de travailler dans une banque. le premier soir qu'il occupe sa chambre, dans une pension de famille, il réalise qu'il y a un trou dans le mur adjacent à l'autre chambre et, par conséquent, qu'il peut voir et entendre les personnes qui l'occupent. D'écouter et de voir ces personnes devient rapidement une obsession pour lui « L'attente était devenue mon habitude, mon métier. »

Dans ces 17 chapitres, les personnages placés dans des situations particulières, permettent à l'auteur de traiter de l'amour naissant entre deux adolescents, l'amour qui se termine entre un amant et sa maitresse, l'amour qui n'est plus entre un mari et sa femme, la haine, le vide en soi qu'on pensait remplir en aimant une autre fois, un mourant qui essai de fuir le vide de ses dernières heures en le remplissant de son passé, le vide après la première relation sexuelle entre une femme et un homme qui « s'aiment », la vie superficiel et vide de la bourgeoisie parisienne…

J'ai trouvé très intéressant de voir comment l'auteur, en utilisant des phrases percutantes, fait ressortir le vide qui habite ses personnages alors que, par tout les moyens, ils tentent désespérément de le remplir (« Avoir ce qu'on n'a pas. ». Ce sont surtout les chapitres 7, 8 et 15 qui ont retenus mon attention et où j'ai puisé quelques citations.
Commenter  J’apprécie          100
Un provincial de trente ans qui semble plutôt effacé, moyen en tout, de classe comme d'ambition, s'installe dans un hôtel après avoir trouvé du travail dans une banque parisienne. Chambre grise, terne, à son image, et miteuse puisque la cloison est percée d'un trou. Il va observer à travers ce trou les différents occupants de la chambre mitoyenne, pour pénétrer leur intimité, comme un voyeur omniscient, non interventionniste, presque un dieu.
Pas d'intrigue, les histoires des occupants de la chambre d'à-côté se succèdent sans lien apparent, ce n'est plus tout à fait un roman, il s'agit d'observation et d'analyse. Une analyse froide et clinique, comme lorsque le narrateur décrit un accouchement sanglant ou les différentes phases de décomposition d'un cadavre. Et pourtant la sensualité et la passion sont torrides dans des passages qui sont à la limite de l'érotisme, avec des dévoilements de femmes superbement décrits. Henri Barbusse a commencé sa carrière d'écrivain par la poésie et ça se ressent dans son écriture et dans l'ambiance baudelairienne de ce livre où le désir se mélange au morbide, le rêve au réel.
L'amour, la mort. Toujours et encore. le narrateur cherche a percé le masque social pour découvrir la vérité des hommes, des personnes seules, des couples, des couples rêvés, des couples de solitudes. Et il est question du mensonge, de la vérité, du mal, du bonheur, de sexe, de politique, de tout un monde où l'on peut percevoir les idées, les convictions et les doutes de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          80
Henri Barbusse est surtout connu pour son fameux roman le Feu, mais il a aussi écrit des nouvelles saisissantes et très prenantes. L'Enfer commence sur une situation qui fait du lecteur un complice, en effet, le narrateur, un jeune homme monté à Paris pour son travail, se retrouve dans une pension et s'aperçoit que de sa chambre il peut en toute discrétion observer ce qui se passe dans celle d'à côté. Il va donc river son oeil et faire de plus en plus corps avec les voisins qui vont se succéder là.
Le roman commence donc très fort : son oeil décortique l'espace de grandes phrases poétiques et participe à ces rencontres si intimes. Il "espionne" ( mais ce n'est pas forcément le mot) des amants, des amantes (?), des jeunes amoureux, assise à une naissance, une mort, à la discussion de savants, à une rupture amoureuse.
Ce sont les passages où il assiste à ces scènes intimes les plus prenants, car le roman finit pas s'enliser avec de longues discussions sur la vie, l'amour, la mort, l'art ou sur les maladies qui perdent le lecteur ou du moins qui ralentissent le regard du narrateur se focalisant sur les conversations et non sur ce qu'il voit. Et pourtant, c'est ce qu'il voit cette intimité dévoilée qui capte l'attention, comme lors de l'entrevue des deux jeunes amoureux, maladroits et impatients, si bien rendue. le style poétique du roman est très beau.
J'ai donc préféré cet aspect du roman aux longues digressions car c'est un peu "l'enfer" pour le lecteur ou bien une sorte de punition pour avoir apprécié d'être voyeur !
Commenter  J’apprécie          70
Une lecture surprenante. On devient voyeur avec ce héros qui regarde dans le trou du plafond de sa chambre d'hôtel. Avec lui on rencontre tous ces personnages qui vivent (amours, mort, adultère. ..). Un roman sensuel. Mais il y a aussi autre chose : une interrogation permanente sur la vie, son sens et sur ce que l'on est. On y comprend que l'homme est seul et désespérément seul enfermé dans son solipsisme. Barbusse épouse de nombreux discours : philosophiques, religieux et scientifiques. Il pose les questions. Nous emporte avec lui dans ses divagations. intéressant et prenant.
Je m'attendais à découvrir quelques accents politiques sur le communisme. C'est pour cela que j'avais décidé de lire ce livre. L'auteur était largement évoqué dans le livre le siècle des intellectuels de Winock. Mais ce roman n'emprunte pas ce chemin.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (232) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11104 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}