Et maintenant, dans le fond d’une auto de police, je m’aperçois que j’ai beau aimer la neige, je lui trouve quand même un défaut. Un seul, mais assez gros pour que je commence à la détester…Elle fond.
Je n’ai jamais compris pourquoi les criminels essaient de cacher leur visage quand ils entrent au palais de justice ou dans une auto de police. De toute façon, leur photo va être dans les journaux et à la télé. Leurs voisins, leurs parents, leurs amis vont les reconnaître. S’ils ont commis des crimes, ils pourraient au moins en être fiers. Ou faire semblant d’être innocents.
Je vais juste m'assurer que le bas du panneau arrière est bien fixé avec la goupille. Ce serait con d'échapper un cadavre en route.
Un innocent, ça n’a pas besoin de se cacher.
Ce sont les adolescents qui fuguent, d’habitude,mais rien n’empêche les adultes de faire pareil.
Un aveugle pourrait-il conduire un camion dans un chemin comme celui-là ? Ce n’est sûrement pas permis,mais ça a dû arriver au moins une fois dans l’histoire de l’humanité. Tout ce qu’on peut imaginer est arrivé au moins une fois. Pas seulement dans les romans : dans la vraie vie, aussi.
Tout le monde déteste la neige. Pas moi, même si je ne fais jamais de ski. Je trouve seulement qu’il n’y a rien de plus parfait, surtout quand elle tombe à gros flocons. Et unchamp tout blanc, c’est bien mieux que le même champ
après les labours du printemps ou quand il est couvert de maïs qui pousse.
Il m'arrivera ce qu'il m'arrivera. Passer ma vie en prison ou dans un asile ou au-dessus d'un dépanneur à Saint-Christophe-de-Bougainville, ça ne changera pas grand chose. Il y a des bibliothèques partout, avec plein de livres.
Une mère, c’est comme un père, c’est sacré.
Et puis je connais un peu les femmes. Ce n’est pas avec des menaces qu’on les a. C’est en payant — en argent ou autrement. Je vais commencer par payer en la sortant de son merdier. Elle va m’être reconnaissante jusqu’à la fin de ses jours.