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EAN : 9782020978651
348 pages
Seuil (11/03/2010)
3.94/5   27 notes
Résumé :
A Ciudad de Guatemala, l’une des villes les plus violentes du monde, deux jeunes femmes mayas gisent dans la boue d’un terrain vague à côté d’un jouet en peluche. L’une est morte. L’autre a survécu par miracle, mais sa fille de dix mois a disparu. C’est ce qu’elle confie à Victor Hugo Hueso, un officier des pompiers municipaux qui rêve de devenir journaliste. L’apprenti reporter décide alors de mener l’enquête, loin de se douter qu’il met ainsi le doigt dans l’engre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Bienvenido a Guatemala!

Patrick Bard nous propose une plongée dans un pays ravagé par la pauvreté, gangrené par les gangs et les trafics les plus tordus.
Victor Hugo Hueso, notre héros, a un rêve: quitter son boulot de pompier pour devenir journaliste.
Mais pour cela, il va devoir enquêter sur l'enlèvement d'un nourisson après l'agression de sa mère. Commence alors une course contre la montre pour tenter de retrouver l'enfant avant qu'il ne soit trop tard.
Les cadavres s'accumulent, les destins sans espoirs aussi, nous dévoilant une bien triste image du Guatemala, un pays qui semble condamner à l'implosion.

L'intrigue est diablement efficace puisque c'est le destin d'un enfant qui est en jeu tout au long du récit, la plûme de P. Bard est agréable -malgré quelques répétitions-, les personnages sont attachants et criants de vérité. le système chronologique choisi par l'écrivain est intelligent et ajoute du piquant à la lecture.
Mais la grande force de ce roman réside en la description sans tabou de ce pays si malmené, l'auteur trouve les mots qui dérangent, les phrases qui percutent, soucieux de nous faire saisir la chance que nous avons de vivre en France...

Au final une bien belle lecture que ce roman noir, un récit touchant et instructif, à déguster en prenant son temps pour bien en saisir toutes les subtilités.
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Après quelques détours du côté de l'Ouganda (La Quatrième Plaie), la Bosnie (L'attrapeur d'ombres) et même un petit voyage dans le temps (Le chien de Dieu), Patrick Bard retrouve l'Amérique centrale huit ans après La Frontière. Plus au sud toutefois, puisque l'on est cette fois au Guatemala. Et le moins que l'on puisse dire est que les choses ne s'arrangent pas en ce bas monde.
Victor Hugo Hueso est pompier à Ciudad de Guatemala et fait plus précisément partie de la cellule de communication des soldats du feu. Il passe donc la majeure partie de son temps avec son appareil photo à prendre des clichés de cadavres de victimes des maras ou des colonias ensevelies sous les glissements de terrain. Quand il est appelé sur une intervention durant laquelle les pompiers ramassent le cadavre d'une femme abattue d'une balle dans la tête et en transportent une autre gravement blessée à l'hôpital, Hueso ne voit d'abord qu'un fémicide de plus, révoltant, certes, mais qui, dans un pays en proie à une extrême violence, n'occupera son esprit que jusqu'au prochain. Sauf que, quand la victime blessée sort du coma, un autre mobile apparaît pour le meurtre : cette femme, Escarler Icú, avait un bébé avec elle au moment de l'agression et il a disparu. Victor Hugo Hueso, qui suit des cours pour devenir journaliste voit là un sujet qui pourrait lui permettre de rendre un dossier intéressant à sa professeure. Et puis aussi « quand on aimait résoudre des énigmes, dans ce pays, on devenait journaliste, pas flic. Les flics ne résolvaient rien ». Hueso va toutefois s'apercevoir, alors qu'il découvre peu à peu le fonctionnement d'un véritable trafic d'enfants vendus à de riches américains en quête d'adoption, que si les journalistes guatémaltèques mettent parfois à jour des vérités embarrassantes, ils en paient aussi souvent le prix.
Photographe, journaliste, Patrick Bard, une fois de plus, montre son talent à romancer les faits pour, si ce n'est mieux, au moins les aborder avec un angle de vue différent et sans verser dans un fastidieux compte-rendu ou des resucées de fiches wikipédia. Car Bard sait de quoi il parle pour l'avoir vu de ses propres yeux, possède une plume assurée qui donne une véritable vie aux lieux et est doté d'une capacité d'empathie qui lui permet de rendre toute la complexité de ses personnages, leurs sentiments, leurs contradictions, leurs engagements et, parfois, leurs renoncements.
Ainsi Orphelins de sang apparaît-il comme un portrait fascinant et effrayant d'un pays rongé par une violence endémique duquel émergent toutefois des femmes et des hommes dignes, décidés malgré tout à ne plus tourner la tête pour regarder ailleurs – et pour voir quoi, d'ailleurs, si ce n'est d'autres horreurs ? – et à, pourquoi pas, essayer de changer les choses et oeuvrer pour un peu de justice en des lieux que cette dernière semble avoir désertés.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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J'allais commencer mon article par « Magnifique », mais ce n'est pas exactement le terme qui convient pour ce roman. Car le contexte noir et ultra violent ne va pas avec ce terme qui tient de la beauté. C'est plutôt un roman superbe et passionnant et cela pour plusieurs raisons. Tout est maitrisé dans ce livre, du déroulement de l'intrigue au style direct et acéré, de la psychologie des personnages à la vulgarisation de l'histoire du Guatemala. Ce livre plaira à tous, quel que soit ce que l'on cherche, que ce soit une enquête, ou une plongée dans la vie du pays, ou des personnages profonds, ou un suspense prenant.

Patrick Bard ne fait pas de voyeurisme, ne fait pas dans l'extrême, ne montre pas d'esbroufe, ne cherche à nous en mettre plein les yeux. Il nous plonge dans un monde déshumanisé, où la vie humaine n'a plus de valeur, où seul l'appât de l'argent devient une règle de vie. Et Patrick Bard se met au service de l'Histoire, de son histoire, de ses personnages pour mieux nous montrer ce que nous ignorons, ce que nous voulons ignorer. Formidable Hymne à l'humanisme plutôt qu'à l'humanité, ce livre remet férocement nos petites vies à leur petite place, en face de nos grandes responsabilités.

Alors que demander de mieux à un livre qui nous montre la vie des Guatémaltèques de l'intérieur, et le parallèle avec la vie des pays riches, même si ce n'est pas le sujet premier du roman. Pour vous donner une idée de comparaison, bien que je n'aime pas ça, Orphelins de sang est du niveau de Zulu, une analyse sociale et sociologique de l'influence et de l'impact de nos vies de « riches » sur les autres pays dits « pauvres ». Passionnant, indispensable, de quoi largement donner un coup de coeur pour cet excellent roman. Et si je ne vous ai pas convaincu, je ne sais pas comment le dire autrement : Lisez ce roman.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Bard Patrick - "Orphelins de sang" – Seuil, 2012 (ISBN 978-2757828946)

L'auteur aborde l'horrible question des enlèvements d'enfants et de la violence ordinaire qui caractérisent les pays d'Amérique Centrale, ici tout particulièrement le Guatemala. Pour ce faire, son récit met en parallèle le rapt d'un enfant guatémaltèque avec la quête d'un couple d'états-unisiens ordinaires désirant adopter un enfant, et se tournant vers les réseaux d'adoption en provenance du Tiers-Monde suite à de multiples échecs aux Etats-Unis même.

Malheureusement, l'auteur en remet, en remet, en remet, imaginant un super-héros pompier qui veut devenir journaliste, une super-nana féministe, un complot au niveau gouvernemental etc. Par ailleurs, pour bien montrer qu'il connaît archi-bien le terrain, l'auteur nous inflige d'interminables descriptions de trajets, rue par rue, pont par pont, que ce soit au Guatemala ou aux Etats-Unis. Bref, il en fait trop, ce qui finit par nuire à ses bonnes intentions originelles.
On ne fait pas de bon roman avec de bons sentiments, comme disait l'autre...
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Loin du polar et du thriller, mais résolument noir, voici le nouveau Patrick Bard, photographe, aventurier et écrivain. A partir de son personnage principal « Victor Hugo Hueso », pompier et aspirant journaliste, il nous entraîne dans une enquête sur les assassinats liés aux kidnappings d'enfants. Une réelle description de la misère de ce pays et de sa capitale, dont nous entendons rarement parler ; mais qui jusqu'à ces dernières années subissait la terreur des escadrons de la mort avec son cortège de tortures, de viols, d'assassinats et de corruptions. Un roman très documenté, fort, passionnant et hélas réaliste. Patrick Bard nous offre à travers cette fiction très noire le témoignage de la réalité de ce petit pays d'Amérique centrale qui vient à peine de retrouver la
paix.
(Thierry)
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critiques presse (1)
Telerama
13 juin 2012
Sans ma­nichéisme, Patrick Bard […] réussit une fiction très sombre et humaniste, un texte sociopolitique passionnant sur la souffrance des femmes et leur inaltérable résistance au cœur de l'enfer.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
-Faut que j'aille pisser.
La contremaîtresse appuya ses bourrelets contre le plan de travail. Une montagne de graisse, aussi haute que large. Elle rota au visage de l'ouvrière une ventée du Coca qu'elle s'était enfilée cinq minutes plus tôt :
-Tu te fous de moi! Tu y est allé y a pas une demi-heure!
Le nerf qui soulevait la peau sous l'oeil d'olga s'emballa.
-C'est ces saloperies que vous nous obligez à vous acheter pour tenir qui nous font pisser. (Elle esquissa une grimace.) J'ai mal au ventre, merde! Ça fait vingt-quatre heures qu'on est là à bosser, j'ai juste pris une heure de pause pour rentrer chez moi, me laver, me changer et avaler votre saloperie de Despertin! C'est pas légal, vous le savez aussi...
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Non, Sandra ne l'ttendrait pas à la porte de l'appartement.
Il le savait. Elle allait plutôt lui quémander un samedi au centre commercial du Tikal Futura. Tout ça pour saliver devant une montagne d'objet qu'il n'avait pas les moyens de lui offrir. Et elle lui ferait une scène.
Du coup, il finirait par lui payer un Mcdo qui lui coûterait la peau des roustons, juste pour faire la paix. Avec une petite frite.
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Un narco-quartier dont la police avait barré les rues trois ou quatre années plus tôt, enfermant ses habitants dans un ghetto qui ne comportait plus désormais qu'une sortie et une entrée unique, gardées par la police et l'armée.
A l'intétieur, les gangs étaient chez eux.
Le bidonville touchait la morgue, qui jouxtait elle-même le cimetière principal.
La chose avait assurément un côté pratique.
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-Dans les année cinquante, le Guatemala exportait des bananes.
Hélas, aujourd'hui, nous exportons des enfants. Cinq à six mille d'entre eux sont achetés chaque année pour une somme variant entre entre 30 000 et
65 000 dollars, principalement aux Etats-Unis, dont nous sommes le principal pourvoyeur après Haïti et la Chine.
Certains sont vendus par des mère désespérées, trop pauvres, ou tombées enceinte à la suite d'un viol. D'autres, la majorité, sont volés.
Il y a beaucoup d'argent en jeu.
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p 306 " - Co... comment ? Comment cette femme ... ? Putain, mais putain, elle allait avoir un bébé ! Comment est ce qu'elle a pu tuer la petite Montfort ? et les voisins ! ils voulaient venger un infanticide, et ces cons-là viennent de tuer un bébé dans le ventre de sa mère ! Je ... Ça tient pas debout. J'y comprend rien, plus rien, à ce foutu pays. On vole des enfants, on tue des enfants...
- Ce pays, c’est Moloch qui dévore sa progéniture ... "
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Videos de Patrick Bard (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Bard
Perluète #07 - interview de l'invité : Patrick Bard, journaliste, auteur, photographe. Quelle que soit sa forme, le travail de Patrick Bard s'inscrit dans la réalité de notre monde. Il a signé en 2020 un essai biographique sur l'américain Piero Heliczer, artiste aussi important qu'oublié, qui vécut dans le Perche, comme lui.
Réalisation : ©appris
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