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Critique de Mimeko


C'est lors de la bataille d'Eylau (Prusse Orientale), en 1807, que des Ronans, blessé, est sauvé par le Hussard Bussy de Casteljac, dit Beau Geste et soigné par Daphné, l'assistante du chirurgien Larrey. Pendant sa convalescence, della Rocca, hussard également, italien et séducteur, complète le trio de compagnons qui va se suivre pendant plus de huit ans jusqu'à la déroute de Waterloo. Des Ronans, jeune noble, a fait sienne les idées des philosophes des Lumières et a adhéré à l'Empereur - qu'il estime digne de Sun Tzu, célèbre général stratège chinois et auteur de L'art de la guerre - et ses visées universalistes, mais il semble toujours écrasé par une culpabilité qui le maintient dans une humeur sombre, cherchant le danger dans la bataille, défiant la mort comme si celle-ci permettait l'absolution des fautes passées. Les trois hommes vont s'engager dans les campagnes napoléoniennes, les guerres de coalition, puis la guerre d'Espagne, la désastreuse campagne de Russie et la chute de Waterloo. Entre les périodes de conflits, les trois hommes se retrouvent à Venise ou en Bourgogne dans le domaine de la famille de Daphné, pour y profiter du repos et construire des liens amoureux, souvent contrariés.

Roman historique, roman d'aventure et d'apprentissage et roman d'amour, Les adieux à l'empire est un mélange réussi de tous ces genres...Des personnages bien campés, sombres comme des Ronans, charmeur comme della Rocca, compagnon de bataille comme Beau-Geste...la gente féminine n'est pas en reste puisque l'on y trouve une femme libre et indépendante qui soigne les blessés sur les champs de bataille, une jeune comédienne La Lune, Fiorina, une jeune italienne aventurière et un personnage de l'ombre Spalazini qui a l'oreille de l'Empereur. Outre les relations et les aventures des personnages, ce sont les récits des campagnes militaires (avec l'évocation de noms célèbres Davout, Ney, Murat Bessières, Oudinot) qui révèlent les succès puis les échecs des différentes campagnes, mettant à jour la cruauté, les maltraitances en Espagne, les sacs, les viols et les pillages, des conduites inacceptables qui vont signer le glas de l'Empire et précipiter la chute après la désastreuse campagne de Russie.
Même s'il y a quelques longueurs, Les adieux à l'empire est un roman vivant et érudit, très bien documenté, avec des personnages hauts en couleur qui m'ont emportée dans les plaines de Prusse, les palais autrichiens, dans l'Espagne de Goya et son tableau Tres de Mayo, ou sur les bords de la Berezina...
Un roman réussi et à noter, la première de couverture magnifique...
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