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Critique de AMR_La_Pirate


Ayant particulièrement apprécié Les Déracinés, lu l'année dernière dans le cadre de la sélection des 68 premières Fois, je guettais naturellement la parution de ce deuxième volet, consacrée à la génération suivante d'une famille juive exilée en République Dominicaine.
Avec L'Américaine, Catherine Bardon continue la fresque historique et familiale en centrant le récit sur le personnage de Ruth, jeune femme moderne qui cherche sa voie au rythme des années 1960.

Je vais sans doute me répéter un peu, retrouvant ici avec bonheur ce rapport particulier entre vie privée et contexte historique quand les évènements rejaillissent sur la sphère privée et que le ressenti des personnages nous offre une focalisation originale.
Ce livre est la suite immédiate du premier opus, dans la même tonalité, entre romance et Histoire ; c'est captivant et didactique à la fois. La narration se partage entre un point de vue omniscient et des passages à la première personne et les péripéties s'enchainent sans temps morts ni longueurs. Si Les Déracinés s'échelonnait sur trois générations, L'Américaine se concentre sur les années 1960 aux États-Unis, en République Dominicaine et en Israël ; encore une fois, je salue le travail de documentation et de recherche en amont de l'écriture. Personnellement, j'ai beaucoup appris sur l'Histoire dominicaine et le rôle des États-Unis lors des périodes d'instabilité politique dans cette ile.
J'ai retrouvé avec plaisir des personnages très travaillés, réalistes, attachants qui font de ce roman une valeur sure. J'ai été sensible à la recherche de racines, d'une terre où se sentir chez soi cristallisée autour du personnage de Ruth dans une époque où les femmes avaient encore beaucoup à faire pour trouver leur place dans la société : elle se trouve confrontée à des choix de vie dont la difficulté est accentuée par le lourd héritage issu du génocide, une culture issue de l'exil, son histoire familiale et ses désirs légitimes d'émancipation. Autour d'elles, l'ensemble des autres personnages véhiculent également des problématiques très contemporaines, parfaitement contextualisées.

Certes, mon enthousiasme est un peu plus maitrisé que lors de ma lecture des Déracinés, question d'ambiance, de disponibilité d'esprit, de contraste avec mes autres lectures du moment mais je recommande cette saga familiale dans son ensemble. Cette fois, j'avais choisi une version en livre audio, lu par Ludmilla Ruoso, qui prête admirablement sa voix à ce récit.
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