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Critique de Annette55


« Sans racines, nous ne sommes que des ombres . »
«  Nous ne pourrons jamais revenir , ils ne nous pardonneront jamais ce qu'ils nous ont fait. »

Deux extraits de cette fresque fabuleuse au souffle puissant, lue comme un feuilleton, l'histoire d’une longue errance de pays en pays, d’illusions en désillusions , du tourbillon de la vie à Vienne vers 1921 à 1961 en République Dominicaine où les héros apprendront le goût des fruits, les colères du ciel , les caresses du soleil souvent brûlant , les odeurs de la terre, les hamacs et les machettes , Les ventilateurs , les chaises berceuses , le nom des poissons , et des plantes, renonçant à tout superflu , peut- être toucheraient - ils au bonheur ?

Après mille traumatismes, exclusions, exils , renoncements , humiliations , douleurs extrêmes ...










Vienne la fabuleuse , ville d'esprit , d'art et de patrimoine, ses promenades au parc du Prater,

Vienne : insouciante, resplendissante, fourmillante , bruissante , ses concerts ,théâtres , musées,

cafés , une effervescence culturelle , intellectuelle et artistique jusqu'à « la banalité du mal » selon

Hannah Arendt, la traversée d'une guerre, un holocauste, la perte d'un enfant ....

L'auteur conte lors de courts chapitres bien structurés l'histoire passionnante de Wilhem Rosenheck , 25 ans journaliste qui ne se sent pas juif , admirateur fervent de Stefan Zweig, ( effondré lors de l’annonce de son suicide ) seulement profondément autrichien , confiant et en sécurité et Almah , belle , libre, radieuse ....20 ans qui deviendra dentiste .
Ils se rencontrent en 1932, commence un amour vibrant, profond, incommensurable.
Animés d'une puissante rage de vivre , ils devront affronter lors d'un adieu poignant , silencieux et intime leur univers, leur pays , leurs parents, leurs racines...

La montée de l'antisémitisme les obligera à passer un an dans un camp en Suisse.
Empêchés de partir aux Etats - Unis à cause de visas faux , on leur proposera de se rendre en République Dominicaine où le dictateur local offre cent mille visas à des juifs venus du Reich ....

Là , ils tenteront en devenant fermiers de reconstruire leur vie, leur destin, au milieu de la jungle brûlante ...

Fondée sur des faits réels, alternant le journal de Wilhem , ses réflexions parfois désabusées et les faits , c'est une lecture à la fois historique et universelle , entraînante , poignante , bouleversante, riche d’enseignements et de réflexions ....

Wilhem perdra ses illusions de journaliste, l'oubli de ses rêves de jeunesse: douleur de l'exil, : quête de racines , remords .
Almah, , vibrante , courageuse , aimante , fière , déterminée , beaucoup plus forte tentera sa vie entière de continuer à l'aimer ...tout en participant à fonder une communauté agricole , une coopérative à fonctions multiples une espèce de Kibboutz ou plutôt un moshav, le profit bénéficiant à l'ensemble du groupe , les décisions étaient prises collectivement de façon démocratique ....
On pourrait en dire plus mais .....
Les personnages sont vivants et vibrants, terriblement attachants ,pétris d’humanité .
L'écriture est précise , fluide.
Les dates des événements aident à la compréhension de ce pan d'histoire méconnue ....
L'auteure dont c'est le premier roman , fondé sur des faits réels est une amoureuse de la République dominicaine , auteure de guides de voyage et d'un livre de photographies sur ce pays , où elle a passé de nombreuses années ...
Je pense à certaines amies de Babelio qui pourraient apprécier ce gros livre : 650 pages , irradiant de douleur mais aussi d'amour chez des êtres pris dans les turbulences du temps ....
On ne voit pas le temps passer tellement cette lecture romanesque prend aux tripes ....
Un coup de coeur ..mais ce n'est que mon avis..
Merci à ma médiathèque, à Claire , qui avait mis en avant cet ouvrage , paru en mai 2018 .....
Je le conseille ..
Publié aux éditions : Les escales , Domaine Français.

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