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Critique de florencem


A force de voir des trilogies fleurirent un peu partout, j'étais certaine que Six of crows compterait trois tomes. Eh bien non ! L'auteur a choisi de faire une duologie, même avec le large potentiel de sa série et je me dis que c'était au final un bon choix. Déjà parce que Leigh Bardugo a très bien su terminer son histoire mais aussi parce qu'elle a su s'arrêter là où d'autres auraient peut-être prolongé un peu plus quitte à faire chuter la qualité du récit. Vous l'aurez compris, sans surprise, j'ai adoré La cité corrompue.

La fin du premier tome nous avait laissé nous, les lecteurs, comme nos héros, dans une position de détresse. Après avoir survécu au Palais de Glace, après tant d'épreuves, l'auteur décide de taillader nos petits coeurs, nous laissant dans l'expectative. Dur… Mais tellement en accord avec son univers qu'on lui pardonne aisément. D'autant plus que Kaz, lui, n'est pas du tout comme nous. Notre héros est loin de se laisser abattre et il a déjà fomenter plusieurs plans pour que sa bande soit de nouveau réunie. Nous étions partis vers des contrées glaciales pour le tome un, cette fois-ci, Ketterdam nous accueille à bras ouverts.

Pas une minute de répit. Déjà grâce à l'alternance des chapitres et donc de point de vue. Personnellement, j'adore cela surtout quand c'est un groupe qui se trouve être les héros de l'histoire. On est beaucoup plus proche d'eux comme cela, et le récit prend une envergure bien plus importante et intéressante. Je l'avoue aussi sans mal, chaque page était une torture. Nous sommes dans un univers de voyous, d'hommes et de femmes prêts à tout, si bien que j'ai tremblé pour chacun des personnages. Une sorte de lecture en apnée qui avait son charme mais qui émotionnellement était aussi épuisante.

Cependant, et fort heureusement, ce n'est pas non plus ce qui a dominé ma lecture. Je crois que tout se résume en deux points : l'intelligence et la facilité de Kaz à être un maître de la stratégie ainsi que les relations entre les personnages. Deux points très forts et que j'ai adoré. Nous assistons à une partie de jeu d'échec du début à la fin. Intrigue après intrigue, La cité corrompue est une succession de feintes, de ruses, de pieds de nez et d'anticipation. Kaz, et par prolongation Leigh Bardugo, nous prouve combien une guerre se gagne par la psychologie. Connaître son ennemi et jouer de ses faiblesses. C'est épatant. Il y a une intelligence, autant dans le personnage que dans le récit qui est parfaite. Nos héros ne gagne pas toujours, loin de là, mais ils se relèvent avec toujours une nouvelle carte de Kaz.

Les personnages eux-mêmes sont d'ailleurs un élément crucial pour la saga. Chacun d'eux a su me toucher à leur manière. La bande est hétéroclite mais en même temps, ce sont tous des enfants perdus qui se démènent dans la tempête qui est la vie. Je les adore et c'est pour cela que j'ai tremblé pour eux. Ils ont beau être des voyous, cela ne change rien. Nous en apprenons d'ailleurs encore d'avantage sur eux, complexifiant leur essence à mon grand plaisir. Leurs doutes, leurs relations sont d'autant plus de petits trésors. Matthias continue d'évoluer auprès de Nina et de réfléchir par lui-même. La jeune femme doit combattre son manque de Parem, cette drogue qui l'a affecté bien plus qu'on le croyait. Wylan affronte son père où plutôt son influence néfaste, ce poison qu'il a instillé dans son fils. Jesper doit faire face à ses démons. Inej réapprendre à vivre libre. Kaz dépasser sa peur. Des défis immenses et touchants. Surtout qu'ils peuvent faire écho vis-à-vis des lecteurs.

Les relations aussi entre eux sont plus fortes. Nous étions partis avec des membres d'une bande, des « collègues » pour finir avec de vrais amis. Les marques d'affection entre Nina et Inej étaient des petits rayons de soleil, par exemple. La relation entre Wylan et Jesper grandit de plus en plus. Et j'ai adoré voir que leur couple était naturel. Aucun rejet, une situation normale entre deux êtres qui s'aiment. Inej et Kaz… Ils me faisaient mal tous les deux. Impossible pour eux de se dire ce qu'ils ressentaient alors que, bon sang, cela crève les yeux. Personne n'est dupe d'ailleurs, surtout pas leurs amis… mais il y a leur passé à tous les deux… Là encore, très bien tourné malgré ma frustration.

Un petit mot aussi sur le texte en lui-même. J'adore la façon d'écrire de Leigh Bardugo. Son humour et les répliques des personnages sont parfaits. Je le comprends, j'en ris et cela m'a fait un bien fou. Cela n'arrive pas souvent que la plume d'un auteur soit autant en accord avec moi, si vous voyez ce que je veux dire. Fluide et pertinent, elle allie aussi les scènes de combats, de descriptions et de stratégie avec brio.

La fin est très bien menée également. Un pincement au coeur, certes, mais de l'espoir aussi. Nous plongeons dans le Ketterdam véreux et sordide, allant de manigances en manigances, pour aboutir à un point final très bien orchestré. Une duologie que je ne peux que vous conseiller.
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