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Critique de fanfanouche24


Presque une année (décembre 2015) que j'ai acquis ce très beau livre à la thématique des plus attrayantes. Acquisition faite pour les fêtes de Noël... dont je n'ai pas réussi à me séparer !!!

Une anthologie retraçant la symbolique du livre et de la lecture dans la peinture occidentale...

Une "pépite" tant par l'intérêt des textes, des thématiques abordés que par la variété et la qualité de l'iconographie (exclusivement en couleurs, et avec un grand nombre de reproductions à pleine page...)
Un livre à offrir , à s'offrir ...Une odyssée qui nous embarque dans une histoire de la peinture occidentale, depuis le Moyen-âge,mais aussi une histoire des mentalités et des usages sociaux ...
Des petites préférences pour les premières bibliothèques"picturales", fictives..., un passage insolite sur les "animaux- lecteurs", dont le "Centaure lisant" d'Odilon Redon, "Singe lisant" de Gabriel von Max ( 1915)


La liste de mes oeuvres "chouchoutes" serait trop longue, mais je ne peux résister à en citer quelques unes:

- "La Bibliothèque" de Maria-Helena Vieira da Silva (1949)

_ "La dévotion au grand-père" d'Albert Anker (1893)

- "Esope" de Diego Velasquez (1638)- Un portrait en pied du fabuliste, tenant un livre, le visage des plus expressifs, las ,maussade, et pensif...

- "Le pauvre poète"(1839) et "Le rat de bibliothèque", irrésistibles tableaux de Carl Spitzweg (1839), pleins de tendresse, et d'ironie et de malice bienveillantes...

-" La lecture soumise" de René Magritte. Un tableau dans les bleus-gris-noirs, très contrasté, nous offrant le portait d'une lectrice, tenant un livre, le visage déformée par une expression indiciblement terrifiée , par le contenu de sa lecture...

-"Le Christ parmi les docteurs" , un tableau étonnamment moderne, et fort expressif d'Albrecht Dürer (1506)

- Un très beau portrait de l'écrivain, "Edmond Duranty" par Edgar Degas

- "La Sagesse" de Tamara de Lempicka

- "Autoportrait" de Sofonisba Anguissola


- Très joli portrait de "Madame D'Epinay" par Jean-Etienne Liotard (1759)

- Un tableau des plus foisonnants en détails, et en réalisme, d'un peintre qui m'était inconnu, Adolf Schroedter, "Don Quichotte, assis dans un fauteuil, lit le roman de chevalerie "Amadis de Gaule" (1834)

-"Un jeune dévoreur de livres" d'Eduard Swoboda (1902)

- "Pierrot au livre" de Juan Gris (1924), un Pierrot irrésistible, aux mains géantes, tenant un ouvrage aussi impressionnant, en taille..., le reste de son corps comme secondaire, etc.

Un ouvrage d'art exceptionnel qui à "travers le silence des tableaux" nous offre un panorama très riche de l'histoire de la peinture, tout en nous éclairant sur nos multiples rapports au livre et à la lecture...A lire avec attention et à feuilleter, regarder, savourer ,reprendre, revoir sans limite !!! Un vrai régal pour les yeux... le coeur ainsi qu'une nourriture agréablement
consistante pour satisfaire toute curiosité envers l'Art....

"Il reste à interroger, pour finir, notre propre regard sur ce peuple de lecteurs et lectrices. Pourquoi éprouvons-nous pour eux, à la suite de tant de peintres,une telle attirance ?
certes, contempler tous ces personnages lisant, c'est se projeter en eux, s'imaginer couché, à plat ventre sur l'herbe, ou bien assis auprès du feu de cheminée, ou dans l'embrasure d'une fenêtre, auprès du feu du jour. Passer d'un tableau à l'autre, c'est troquer le livre de la liseuse de Renoir contre celui de la "lectrice soumise" de Magritte; c'est vagabonder
entre Les Essais de Montaigne que lit l'abbé Huber chez Quentin de la Tour et les dialogues de Platon où se trouvait plongé à l'instant le lecteur de Hopper. Cependant, il y a encore autre chose. Ce qui nous fascine dans ces personnages pour peu que nous cessions de nous projeter en eux, c'est peut-être leur inaccessibilité. Ils paraissent pour la plupart perdus dans
leurs songes, engagés dans une aventure intérieure dont le spectacle nous intrigue et nous séduit. Nous restons au seuil d'un mystère. Et nous savons qu'il nous sera impossible de voler le moindre instant à ces êtres qui s'abandonnent à un dieu plus captivant que nous." (p. 228)
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