AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782913039889
Le Bélial' (12/07/2018)
3.67/5   12 notes
Résumé :
Mon portable vibre. Je paie le taxi.Je m'époumone : « Les enfants, papa est rentré ! » Un ballon de foot traîne sur la pelouse. Mon téléphone vibre à nouveau. Je regarde l'écran. Liz. J'appuie sur le bouton sans y penser. Je trébuche sur un gant de baseball. La voix dans l'écouteur monte et descend en montagnes russes. « Il faut que je te parle. »Une pointe me traverse le c?ur.« Moi aussi.? Je ne sais pas à qui le dire. Même Nathan, je ne suis pas sûre qu'il me croi... >Voir plus
Que lire après Bifrost, n°91 : Spécial FictionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« On ne juge pas un livre à sa couverture. »
Ben si, en fait, on le fait tout le temps. Tout participe à la sélection de ce qu'on désire lire, la couv, le 4ème de couv, les critiques, les conseils de libraires, etc.
Bref, en voyant la couv du Bifrost n°91 « spécial fictions », les auteurs annoncés que je ne connaissais guère, je n'aurais jamais choisi de lire ce numéro si je n'avais pas été abonné.
Et j'aurais raté quelque chose d'excellent.

Hormis une d'entre elles, j'ai trouvé que les nouvelles proposées apportaient quelque chose de neuf à mes neurones affamés et en risque perpétuel de blazitude. du style, de l'imagination, du plaisir quoi !

Olivier Caruso, dans son Ex Silentio, tisse une histoire à base de fils de hard science à la Stephen Baxter et d'introspections cyniques à la Robert Charles Wilson, dans une forme où le style SMS domine. Une expérience de « premier contact » avec une espèce intelligente incongrue qui tourne mal. C'est du jamais lu (par moi en tout cas) et sacrément fortiche.

Michel Pagel ne m'est pas inconnu même si je n'avais rien lu de lui. Il a apparemment créé un univers « de la fusion » où humains et races fantastiques – vampires, fées, mages, etc. – ont construit une civilisation unifiée qui a conquis les étoiles. Il y revient régulièrement. Dans La Mort de John Smith, Pagel nous offre une histoire policière sur fond de cataclysme : un vampire pygmée doit arracher la fille d'un notable friqué à une secte apocalyptique qui s'est mise en tête, avec d'autres désoeuvrés, de s'installer sur une petite planète que va bientôt heurter un astéroïde. A priori je ne suis pas fou du mélange des genres, mais là ça fonctionne sacrément bien.

Puis Léo Henry nous écrit un chant du retour à la Nature après la fin de notre civilisation. Écouter plus Fort aurait pu être quelconque si l'auteur n'avait pas travaillé le style pour surprendre le lecteur. Car il s'agit de se mettre dans la tête de gens qui ont plus ou moins laissé tomber l'interaction avec l'environnement par la raison pour la remplacer par une « écoute » de nature plus empathique, quasi télépathique. Très class.

En trois pages, le désormais célèbre Ken Liu nous pond un récit extrêmement percutant. Souvenirs de ma Mère, ce sont les rencontres régulières entre une mère et sa fille au fil du temps relativiste. Poignant !

Jean Baret écrit Trademark, une nouvelle efficace assez bien dans le style de la série Black Mirror mais assez convenue comparé au reste du magazine. La fin ne surprend pas. On peut voir cette nouvelle comme une introduction à une trilogie dont le premier tome sort en ce moment : bonheur[tm].

Enfin, Carolyn Ives Gilman écrit un road trip en bus à travers l'Amérique en compagnie d'un extraterrestre et de son « traducteur » humain (Voyage avec l'Extraterrestre). Là aussi, la difficulté de communication est mise en avant, mais finit par passer. La nature et l'optimisme de la fin m'ont fait penser au Crépuscule de Briareus de Richard Cowper. Beaucoup d'émotions dans ce récit.

Je vous l'avais dit. Que du bon ou presuqe. Si on ajoute un article passionnant de Roland Lehoucq sur le voyage vers la Lune dans la littérature et le cinéma, je me dois d'avouer que j'ai été comblé.
Commenter  J’apprécie          351
Vous êtes fauchés, pas de vacances cette année ?
Peu importe, l'équipe de Bifrost vous emmène vers des destinations imaginaires.
Pour 6€, quelle agence de voyage peut vous en promettre plus que Bifrost ?

Un numéro spécial fictions, avec pas moins de 6 nouvelles :

Ex Silentio d'Olivier Caruso
Une vie extraterrestre a été découverte et les scientifiques frétillent de la queue face à ce nouveau joujou. Qu'ils cassent en partie ! Un juriste spécialisé dans les réparations financières est appelé pour estimer la compensation. Des ET foncièrement autre, mais dès lors comment communiquer ? Comment éviter les quiproquos ?
Une nouvelle à la forme et au style tarabiscotés pour un fond somme tout convenu, mais dont la fin m'a bien plut.

La mort de John Smith de Michel Pagel
Futur. Une planète va rencontrer un astéroïde. Quelques déprimés de la vie profitent de l'occasion. Des mages, des vampires, un pygmée holmesien, un journaliste et un friqué, voilà pour les personnages improbables de ce texte. Michel Pagel réussit à lier le tout, et, étrangement, on y croit !
Bref, un polar fantasy-SF de bonne tenue et tout à fait recommandable.

Écouter plus fort de Léo Henry
Un mélange des genres aussi pour ce texte, entre post apo, fantasy, aventure initiatique. Un pitch binaire, mais tout est dans le style, lisez plutôt : La jeune Simet Deux-Doigts Renard-d'un-Été vit à Ombre-Courte Jonc-Fleuri et décide d'aller découvrir les terriers des nommeurs.
Malgré une belle écriture, je suis passé à côté de ce "conte".

Souvenirs de ma mère de Ken Liu
Que peut on raconter en trois pages ? Beaucoup de choses si on est un bon auteur. Comment voir grandir son enfant lorsque l'on est atteint d'une maladie mortelle ? C'est Einstein qui a la réponse.
Un texte sensible sur une relation mère fille.
Un court métrage en a été tiré, Beautiful Dreamer de David Gaddie que vous pouvez visionner gratuitement et en français grâce à Nicolas Winter du blog Just a word. Merci à lui. https://justaword.fr/le-court-du-dimanche-beautiful-dreamer-4e7bcc9ba23c

Trademark, de Jean Baret
En septembre sort Bonheur TM aux éditions le Bélial, Trademark en est l'amuse gueule, et il n'a pas régalé la mienne.
Dans un monde où la consommation est reine et obligatoire, nous suivons deux enquêteurs qui se rendent sur les lieux d'une intervention. Une ballade qui permet aux lecteurs de s'imprégner de l'univers.
L'intérêt se trouve dans la critique de la consommation, mais rien ne m'a fait départir d'un goût de déjà vu.

Voyage avec l'extraterrestre, de Carolyn Ives Gilman
Ils sont là, et viennent en paix ! le titre résume parfaitement l'intrigue.
Malgré quelques pilules difficiles à avaler, et sur une thématique éculée, Carolyn Yves Gilman parvient à happer le lecteur dans cette ballade à travers les Etats Unis. Un texte très humain qui joue avec quelques codes du contact. Pas besoin de révolutionner le genre pour réussir un bon texte, un bon angle d'approche et c'est parti.

Voilà pour les nouvelles, suit le cahier critique et quelques articles :

La réédition de Brûle, sorcière, Brûle ! est l'occasion pour Xavier Mauméjean de nous offrir un panorama de la sorcière dans la littérature et les oeuvres audiovisuelles.

Paroles… d'éditeur : L'arbre vengeur : de la sève à la feuille
L'occasion de découvrir cette maison d'édition spécialisée dans l'exhumation d'oeuvres tombées dans l'oubli. Il paraitrait que leurs livres sont de beaux objets, ce qui expliquerait le prix élevé du Nuage pourpre. Un éditeur que je ne suis pas près de fréquenter car, "sans ostracisme", l'édition numérique ne les intéresse pas...

Scientifiction
Aucune destination ne vous tente pour les vacances ? Roland Lehoucq vous propose la lune. Et si vous ne faites pas parti du clan des millionnaires qui pourront bientôt s'offrir le voyage, la littérature et le cinéma sont là pour vous aider à vous évader. de quoi apprendre deux trois anecdotes que vous pourrez raconter à vos collègues à votre retour de congés !
Commenter  J’apprécie          70
Un numéro 91 de Bifrost qui fleure bon l'été, à lire au bord de la mer, les doigts de pieds en éventail dans le sable, ou encore au bord d'une piscine une boisson fraiche à la main, un numéro spécial fiction où l'on peut déguster non pas 3 ni 4 mais 6 nouvelles. Un numéro exceptionnel à la couverture exceptionnelle signée Manchu.

Les nouvelles sont accompagnées des rubriques traditionnelles de Bifrost: à savoir Objectif runes avec le tour des parutions récentes et avis, le coin des revues de Thomas Day, la découverte des éditions de l'Arbre Vengeur grâce à Erwann Perchoc, un article vraiment très intéressant et bien écrit signé Xavier Mauméjean sur les sorcières aux États-Unis suite à la réédition du livre Brûle, sorcière, brûle! d'Abraham Merritt, et un article de Roland Lehoucq, toujours très bien fait sur le voyage vers la Lune (j'ai beaucoup aimé l'anecdote sur le compte à rebours des fusées)

Place au gros du numéro : les nouvelles

∗Ex silentio d'Olivier CARUSO: Pour sa troisième nouvelle au sein de Bifrost, Olivier CARUSO choisit comme personnage principal un juriste français spécialisé dans les compensations en cas de décès. Celui-ci est sollicité par les États-unis pour les aider à trouver une compensation un peu particulière. En effet, une entité extraterrestre vient d'être découverte et l'une d'elle a été tuée. L'arrivée de ces entités a de nombreuses conséquences dont l'apparition de sectes pseudo religieuses. La tache va s'avérer ardue. La nouvelle se lit bien et la thématique de la communication entre espèces est bien traitée. Seul problème, le personnage principal est plutôt détestable et gâche un peu le reste.

∗ La Mort de John Smith de Michel PAGEL: traducteur et écrivain touche à tout, Michel Pagel nous offre la plus longue nouvelle de ce numéro et celle que j'ai préféré. Son récit se situe dans un univers de space-opera au 31 ème siècle, où les humains qui ne veulent pas mourir peuvent faire le choix de devenir vampire, mais sans boire de sang humain, puisqu'un substitut au sang a été inventé. La magie est aussi présente, elle aide à soigner. L'univers est vraiment très riche et offre un mélange des genres de très belle facture. L'histoire se passe en grande partie dans la cité de MétalCorps 5 menacée par un météore. le mélange des genres continue avec l'enquête d'un détective sur une secte. le mélange fonctionne à merveille avec des personnages fouillés, de l'humour et un style fluide et imagé.

∗ Écouter plus fort de Léo HENRY: j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce texte de Léo Henry. L'univers décrit est assez opaque et étrange. Il y est question des nommeurs, du monde et de beaucoup de questionnements. Hormis qu'il faut apprendre à mieux écouter, je n'ai pas retenu grand chose de cette nouvelle.

∗ Souvenirs de ma mère de Ken LIU: un texte très court mais très dense de Ken Liu sur la relation particulière entre une mère et sa fille. Il est question de voyage au travers le temps, de la mort, de la maladie, du lien avec les enfants. Beaucoup de choses dites en peu de mots avec toujours chez Ken Liu, une sensibilité particulière.

∗ Trademark de Jean BARET: cette nouvelle sert à présenter l'univers de la future trilogie de l'auteur dont le premier tome intitulé Bonheur TM doit paraitre le 13 septembre. La nouvelle est assez courte, l'intrigue assez commune mais l'univers a l'air assez prometteur, assez pour donner envie de lire le roman en tout cas. La société présentée est en quelque sorte le reflet de la notre poussée à son paroxysme, où la consommation importe plus que tout et que la culture. le personnage principal s'appelle ainsi Toshiba. Tous les jours, on vérifie bien que l'on a assez consommé sous peine de sanctions. Consommons, consommons de tout et le monde ira mieux!

∗ Voyage avec l'extraterrestre de Carolyn IVES GILMAN: cette nouvelle a été finaliste des prix Sturgeon et Hugo. Cette nouvelle traite du thème des extraterrestres arrivant sur Terre, sujet déjà vu à de nombreuses reprises, mais de manière originale et touchante. Des vaisseaux extraterrestres sont apparus sur terre en différents endroits sans que leurs occupants ne se manifestent. Jusqu'à ce que des personnes en sortent en disant avoir été enlevés enfants pour servir de liens et de traducteurs aux extraterrestres. Parallèlement, Avery est embaucher pour convoyer un extraterrestre et son traducteur. La nouvelle prend alors une tournure de road movie story pour développer la relation s'établissant entre les personnages. le personnage d'Avery est émouvant et le récit très bien maitrisé.

Ce numéro de Bifrost offre ainsi des nouvelles variées, avec beaucoup d'auteurs français au programme, et nous fait voyager, ce qui est parfait pour la saison.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          60
Bifrost est une revue assez riche avec un volume tournant autour des 200 pages. Ce numéro un peu spécial avait tout pour me plaire car il s'apparente à un mini recueil de nouvelles me permettant de découvrir des auteurs et d'en retrouver d'autres déjà fortement appréciés. Les nouvelles sont d'ailleurs ici toutes des textes de qualité qui m'ont fait voyager dans l'imaginaire très original des auteurs et autrices réuni.e.s. La revue se compose ensuite de carnets de bord débutant par la revue littéraire. Les critiques y sont parfois très pointilleuses mais elles ont le mérite [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
(à propos du film Frau im Mond de Fritz Lang, 1929)
La scène du décollage de la fusée est tout à fait visionnaire et on croirait voir un lancement moderne. Lang y ajoute sa touche personnelle: " Quand j'ai tourné le décollage de la fusée, je me disais: si je compte un, deux trois, quatre, dix, cinquante, cent, le public ne sait pas quand le décollage aura lieu. Mais si je compte à rebours dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un - cela devient très clair." Par cette simple mise en scène, Lang crée à la fois un dispositif dramatique autour du décollage, et le premier compte à rebours de l'histoire, dont le principe sera repris plus tard par les agences spatiales.
(Roland Lehoucq - "En route pour la Lune")
Commenter  J’apprécie          160
— Élyseus affirme à ses adeptes que Nestor n'est pas un simple corps céleste à trajectoire erratique, mais un vaisseau spatial très évolué piloté par des êtres semi-divins venus d'une autre dimension pour sauver les représentants de l'humanité qui le méritent. Ce véhicule est bien entendu censé s'arrêter avant de percuter Galène III, attirer à lui les Élus à l'aide d'un rayon tracteur spirituel, et repartir pour de plus verts pâturages.
— Mais la nature de Nestor a été prouvée sans discussion possible. C'est absurde.
— Bien sûr que c'est absurde: c'est une religion. Mais l'absurdité n'a jamais découragé les illuminés.
(Michel Pagel - "La mort de John Smith")
Commenter  J’apprécie          150
Combien s'est vendu Le Problème à trois corps, le best-seller des best-sellers en matière de SF, signé Liu Cixin et paru chez Actes Sud fin 2016 ? 15770 exemplaires. La Cinquième saison de N.K. Jemisin, prix Hugo 2016, sorti chez J'ai Lu en septembre 2017 ? 2871. Luna, de Ian McDonald chez Denoël (mars 2017) ? 2301. Quantika, de Laurence Suhner, paru en 2012 en grand format chez L'Atalante: 1963... On remarquera que ne sont cités ici que des livres ayant été favorablement accueillis par la critique, et globalement considérés comme des réussites... y compris, oui, commerciales.
(Éditorial)
Commenter  J’apprécie          160
Les gens agissent de manière inconsciente tout le temps. Vous ne vous rendez pas compte que vous gardez votre équilibre en ce moment, et pourtant vous le faites. Par automatisme. Vous n'avez pas besoin de vous rendre compte que vous marchez ou que vous respirez. En définitive, plus vous êtes douée dans une activité, moins vous avez conscience de la pratiquer. Être conscients diminuerait leurs talents.
(Carolyn Ives Gilman - "Voyage avec l'extraterrestre")
Commenter  J’apprécie          200
— Pour vous, une Japonaise est forcément une réfugiée ? Moi boat people, très faim très dur. Moi avoir besoin de grand homme blanc...
— Vous avez le badge rouge des survivants des Sectes...
— Hu-hum
— Et un tatouage de la déesse-renard Imari sur le poignet. Au Japon, c'est le signe de ralliement des opposants aux Sectes.
Ses joues pâles rougissent légèrement. Ses yeux noir-profond passent sur moi sans s'arrêter.
— Wow, Sherlock fucking Holmes. Je suis censée vous admirer maintenant ? Je vous allume un cierge ? Je vous baise les pieds ?
(Olivier Caruso - "Ex Silentio")
Commenter  J’apprécie          130

autres livres classés : nouvellesVoir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4855 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}