AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Trademark tome 1 sur 3
EAN : 9782843449390
330 pages
Le Bélial' (13/09/2018)
3.64/5   98 notes
Résumé :
Demain. Quelque part dans la jungle urbaine... Il ouvre les yeux. Se lève. Y a du boulot... « Avez-vous consommé ? » Il contemple l'hologramme aux lettres criardes qui clignotent dans la cuisine sans parvenir à formuler la moindre pensée. « Souhaites-tu du sexe oral ? » La question de sa femme l'arrache à sa contemplation. Il réfléchit quelques secondes avant de refuser la proposition : il a déjà beaucoup joui cette semaine et il n'a plus très envie. Sans oublier qu... >Voir plus
Que lire après Bonheur[TM]Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 98 notes
Trademark, c'est d'abord une nouvelle parue dans un numéro de la revue Bifrost. Mais avec bonheur[tm], Jean Baret lance une trilogie Trademark où il compte bien montrer une société où l'ultraconsommation est devenue la norme. Vie[TM] et Mort[TM] sont deux autres romans prévus pour être des volumes lisibles indépendamment.

Au Bonheur Capitaliste !
Toshiba est un chasseur d'idées, un enquêteur de ce qui ressemble à une police métropolitaine, chargé de traquer ceux qui contreviennent aux codes de lois du quotidien, notamment le Code de la consommation qui oblige à consommer chaque jour, à participer à la reproduction car c'est un devoir civique et interdit le surendettement tout en favorisant les surcrédits à la consommation. Pourquoi ce prénom, Toshiba ? Tout simplement, parce que chaque individu est sponsorisé et que chaque sponsor de vie s'impose dans l'ensemble des aspects personnels, au point qu'on peut lire ce genre de phrases un peu surréalistes : « Toshiba et Walmart entrent dans la voiture Pepsi » ou bien que Huawei rencontre KFC dans l'immeuble Guerlain. Si on devait franciser les marques, on aurait pu imaginer qu'Alinéa et Intermarché utilisent le tramway Orangina, que ça ne donnerait pas forcément le même effet… Et toute cette société est à l'avenant, d'autant que violence et sexualité extrêmes sont le lot quotidien et que ce sont de magnifiques occasions pour miser, acheter ou vendre tout ce qui peut se consommer. Une certaine rengaine est installée quasiment à chaque début de chapitre : « Avez-vous consommé ? », « Avez-vous consommé ? »... C'est là le coeur de cette société et le coeur du roman : à quoi peut bien mener un système de consommation poussé jusqu'au bout ?

Violente et puissante critique de notre société de consommation
Dans cette société, tout le monde recherche le Bonheur avec un grand B, d'où le titre choisi. Sexe, drogue, violence : tous ces ingrédients sont devenus quotidiens et marchandisés, ce qui fait que chaque journée est surtout rythmée par des médicaments pris à hautes doses, des sexualités libres mais toujours tarifées et des paris quotidiens sur les conflits mondiaux en cours. Chacun de ces aspects peut être vu comme un argument supplémentaire pour immerger le lecteur dans un monde abrutissant et répétitif, qui éloigne la notion de libre arbitre, de créativité et de « bonheur simple ». Cela pourra certainement sembler répétitif à un certain nombre de lecteurs, mais le chemin est nécessaire pour faire arriver le protagoniste et le lecteur à l'écoeurement. Il y a ainsi dans ce roman la construction d'une analyse profonde de cette société à travers des émissions de « débats » comme on peut en avoir des overdoses déjà de nos jours : le talk-show The Shot Heard Round the World multiplie les sujets de société, mais les intervenants sont la plupart du temps d'accord sur le bien-fondé et les bienfaits apportés par la société de consommation. Toutes ces directions prises une à une peuvent sembler dérisoires, mais font évidemment partie d'un système extrêmement bien ordonné, et donc rassurant pour une partie de la population. Toutefois, il ne faut jamais oublier que ce capitalisme, par nature libéral économiquement mais pas libéral politiquement, est une idéologie ; à laquelle on peut adhérer ou qu'on peut rejeter, mais en tout cas une idéologie avec toutes les conséquences sociétales que cela comporte, reposant notamment sur du contrôle et de la domination dans la vie privée, dans les médias, dans la répartition de la valeur économique et du pouvoir de décision. Bien sûr, tout n'est pas parfait dans ce roman, dans la formulation de ce qui semble être une critique anticapitaliste, mais c'est tout de même diablement efficace et réflexif. le lecteur ne s'étonnera pas de découvrir une postface extrêmement inspirante sur le lien entre ce roman et la pensée d'un philosophe français, Dany-Robert Dufour, qui formule de quoi sortir de ces impasses.

Cyberpunk et/ou urban SF ?
Il est possible de calquer sur cette anticipation sociale un certain nombre d'étiquettes de genres. Celle de cyberpunk risque de se rappeler assez vite à nos oreilles, celle d'« urban SF » me semble également intéressante. La philosophie cyberpunk est prégnante, car nous suivons un protagoniste qui glisse doucement mais sûrement vers les marges de sa société afin de comprendre leur existence et leur fonctionnement, au risque de questionner le bien-fondé de son propre fonctionnement. Car oui, chez Toshiba, le doute l'habite au fur et à mesure de son enquête, d'autant qu'il prend relativement conscience qu'il n'est qu'un très humble rouage d'un système concentrationnaire et sécuritaire très oppressant dominé par les firmes multinationales. Mais de plus, dans un cadre urbain, nous suivons cette enquête à propos de personnages en marge, mais ceux-ci sont structurés dans une ribambelle de catégories autorevendiquées et qui correspondent parfois à des créatures limites surnaturelles mais désormais bien réelles par l'ajout ou l'ablation d'organes cybernétiques. On croise alors des cyborgs, des transhumains, des surhumains, des furrys, des mutants, des métamorphes, des purs et tant d'autres statuts plus ou moins humains. Puisque chaque catégorie essaie de se singulariser non plus par une appartenance ethnique ou culturelle comme on peut le connaître de nos jours, mais plutôt selon le credo « transforme-toi, transcende-toi, mais fais quelque chose ». Toutefois, la rencontre de différentes créatures, qui se cachent plus ou moins, lorgne sur bien d'autres influences science-fictionesques certes, mais aussi fantasy et fantastiques. Guettez alors les références à un Animus, à un jeu de Gwynt, à la contrée de Nilfgaard, à la psychohistoire, même à des vampires ; c'est au départ des petits liens culturels, voire de saines influences sait-on jamais, mais c'est aussi une manière de faire un lien intéressant entre les transformations des corps très SF et la possibilité de côtoyer des créatures fantastiques qu'on place habituellement dans d'autres contextes. du coup, voir ce roman comme de l'« urban SF » est intéressant, car dans ce cadre urbain omniprésent, nous naviguons au fond dans un monde tout à fait réel (même si c'est de l'anticipation, les codes utilisés nous correspondent plutôt très bien, malheureusement) ; en son sein, surgissent des éléments déconcertants, bouleversant de manière progressive et non trop brutale notre vision des choses en contrepoint des autres habitants qui ressentent de la rationalité à vivre dans une telle société : le concept de nouvelle frontière numérique vient donc confronter nos protagonistes, et surtout le lecteur, à leur rôle dans cette gigantesque organisation dite libérale, dite rationnelle, dite sécurisante.

C'est donc un sacré coup de coeur que ce BonheurTM ! C'est très difficile de ne pas être erratique dans cette critique tant il y a d'aspects à développer sur ce roman, tant cela touche des pans entiers de notre propre société. En tout cas, dans son propos, il a la capacité à avoir autant d'impact sur le lecteur que d'autres célèbres dystopies comme 1984. Vivement d'autres écrits de Jean Baret !

Commenter  J’apprécie          260
Avez-vous consommé aujourd'hui ? Question simple à laquelle Jean Baret répond dans ce roman qui est le premier d'une trilogie. Mais une trilogie un peu particulière, puisqu'elle met en scène trois univers différents, avec des personnages différents. Les deux autres tomes devraient s'appeler Vie[TM] et Mort[TM] et seront lisibles indépendamment et dans l'ordre que l'on souhaite. le numéro 91 de Bifrost proposait une nouvelle intitulée Trademark en guise d'avant-goût et permettait de présenter l'univers du roman.

Bonheur [TM] présente une société futuriste où la seule règle est de consommer encore et toujours, toujours plus. La liberté dans ce monde est totale, chacun peut faire ce qui lui plait, vraiment tout, c'est même son droit le plus total, du moment qu'il consomme encore et toujours. Tous les matins, la phrase « avez-vous consommé aujourd'hui » s'affiche dans les logements et il faut penser à vérifier quotidiennement si on a assez consommé. On peut même consommer de l'argent que l'on n'a pas et emprunter à outrance, mais pas avoir d'économies. Il faut faire tourner l'économie et consommer. À tel point, que les gens n'ont plus de véritables noms mais portent le nom de leur sponsor avec le logo correspondant marqué sur leurs vêtements.

Les deux personnages principaux s'appellent ainsi Toshiba et Walmart et exercent la profession de chasseurs d'idées. Leur travail consiste à éplucher des dossiers pour vérifier que tout un chacun consomme bien comme il faut, et à traquer les fraudeurs qui ne font pas leur devoir de consommateur. Au cours d'une de leurs enquêtes, ils vont trouver un étrange complot destiné à mettre en danger la société de consommation. L'intrigue est assez simple mais ce n'est pas ce qui est marquant dans ce roman. L'important est la description d'un monde qui ressemble au notre par certains points, et qui fait penser à ce que nos sociétés pourraient devenir en peu de temps. Et franchement, ça fait peur, vraiment froid dans le dos. le Bélial définit le roman comme : « roman coup de poing visionnaire et syncopé aussi hilarant qu'effrayant, il nous offre le miroir à peine déformé de nos sociétés modernes en bout de course : rien moins qu'une révolution. ». Et cette phrase définit parfaitement le roman si ce n'est que j'ai plus été marqué par le côté effrayant.

La société dépeinte par Jean Baret est marquante par plusieurs aspects. La violence y règne en maître, et personne ne semble plus avoir aucun sentiment, agissant pratiquement comme des robots. Chacun peut agir comme bon lui semble et vouloir appartenir à telle catégorie, transhumain, netrunner, surhumain ou encore U-men et se transformer physiquement pour cela. Tout est possible et favorise même la consommation. La consommation à outrance est la seule règle.

Pour illustrer son propos, l'auteur utilise très souvent des listes de gens ou de choses, la répétition des slogans, des journées qui sont toujours les mêmes, encore et encore, un peu comme si on était dans Un jour sans fin, mais sans aucune possibilité d'en sortir. Cette répétition du quotidien provoque un véritable engourdissement des masses qui ne se rendent compte de rien et pensent vivre dans une société parfaite où ils bénéficient d'une liberté totale et possèdent tout ce qu'ils désirent à défaut de ce dont ils ont besoin. La culture y est totalement proscrite, comme tout ce qui est considéré comme une perte de temps, les promenades ou tout ce qui n'est pas voué à faire marcher l'économie. La critique de notre société de consommation est bien présente et pousse à la réflexion sur notre manière de vivre et d'acheter. La société dépeinte peut être parfois drôle tant elle est excessive mais elle est surtout écoeurante car plus rien n'a de sens, plus personne ne ressent rien, plus personne ne pense par lui-même, plus personne n'a de libre arbitre.

Le roman est suivi d'une postface signée Dany-Robert Dufour, philosophe qui a travaillé sur les sociétés occidentales et le fait de toujours vouloir posséder de plus en plus de biens. le philosophe est d'ailleurs cité dans le roman qui est une parfaite illustration de ses propos. L'auteur, dans cette trilogie, a la volonté de s'interroger sur le sens de la vie. Ce premier tome illustre la recherche du bonheur par la consommation et la liberté.

Bonheur [TM] est donc un roman brillamment construit dans le but de faire réfléchir sur nos modes de vie et de mettre en avant les travers de la surconsommation. Ce récit ne peut laisser personne indifférent tant la plongée dans notre monde à travers l'anticipation est glaçante. Car c'est notre monde que l'on voit sous ce filtre. Et surtout, avez-vous consommé aujourd'hui ?
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          160
Je remercie Babelio et les éditions du Bélial pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique. C'était la première fois que je réussissais à recevoir un titre lors d'une masse critique, donc j'étais très excitée et je vous avoue que l'excitation est retombée dès les premières pages. Non pas que je n'ai pas aimé ; en fait, je ne saurais pas vous dire. Cette lecture m'a perturbée dans le sens où je ne sais pas trop ce que j'en ai pensé, et c'est pour cette raison que j'ai tant tardé à écrire cette critique. Ceci dit, je n'ai pas seulement repoussé l'échéance comme un étudiant attendrait la date limite pour rendre un examen. Non, j'ai parlé de cette expérience de lecture autour de moi, auprès de proches pour essayer de détricoter mes impressions.
Autant vous dire que ça ne m'a pas aidée, mais je vais quand même tenter de résumer tout ça. En à propos, le "mot de l'éditeur" explique que cette trilogie "un peu particulière, [...] une trilogie thématique et d'ambition" porte sur la "question fondamentale de la recherche du sens de la vie" : ok, ok, j'ai voulu me lancer le défi de lire de nouveau une vraie dystopie et je vais devoir assumer. Les considérations philosophiques, je n'aime pas vraiment ça. Sauf que BonheurTM est une oeuvre remplie de tellement de pistes de réflexion et d'idées qu'elle en est presque étouffante.
L'idée d'utiliser des personnages caricaturaux permet de faire ressortir la violence et l'aspect totalitaire de la société, la lourdeur et le caractère impitoyable du règne de la sur-consommation. J'ai apprécié ce que l'auteur essaie de faire avec ce roman, sa démarche ainsi que son dévouement total aux idées qu'il souhaite faire passer. Toutefois, la structure de l'intrigue m'a agacée, ce qui était souhaité je suppose (du moins provoquer une réaction forte en réponse aux répétitions), et perdre le protagoniste (qui certes n'en était pas vraiment un) aux deux-tiers a fini de m'achever. Je l'avais dit, je suis toujours perdue face à ce titre qui ne manque pas d'ambition et qui est une réussite, mais qui m'a laissée assez perplexe. Je ne peux pas dire que ce fut un bon moment de lecture, mais ça ne m'empêche pas de reconnaître la qualité de BonheurTM.
Commenter  J’apprécie          120
Lu d'une traite hier et je ne sais pas encore vraiment quoi en penser.

Baret nous décrit un futur avec la finesse d'une attaque thermobarique. Il va trop loin dans tout, mais après tout nous sommes dans une satire donc pourquoi pas. Il a juste poussé tous les curseurs du libéralisme jusqu'au bout, puis il a remis encore un coup.
Est ce possible ? Je ne le pense pas, c'est trop, mais c'est quand même porteur de certains messages et cela peut faire réfléchir.
Cette idée de tout monétiser à ce point est intéressante.
L'auteur se sert d'un talk show diffusé un peu partout pour nous montrer les travers de cette société, absolument inhumaine.
Peut être que s'il était allé un peu moins loin sur certaines thématiques, en particulier le respect de la vie humaine, cela aurait pu paraître plus crédible et mieux passer.

Il y a beaucoup d'humour noir et pas mal de clins d'oeil.
Après, est ce que c'est un bon bouquin, je ne le sais pas encore. Je ne suis pas sûr, mais le lire amène à réfléchir sur certaines choses et ça ne fait pas de mal.
On verra après avoir lu la suite.

Par contre je trouve que l'auteur a bien trop abusé du copié/collé et ça dessert la fluidité de lecture.
A moins qu'il n'ait voulu nous montrer à quel point le monde qui décrit est chiant, je ne vois pas l'intérêt...
Cette phrase telle quelle "Dans l'ascenseur le talk show d'actualités The Shot Heard Round the World est diffusé et Minute Girl" est répétée 60 fois dans le roman ! Putain, 60 fois !!!
A partir de la 30ème (voire avant), j'avais à chaque apparition la tentation de jeter ma liseuse par la fenêtre.
Cette autre en entier "le costume réglementaire des chasseurs d'idées : veste noire, chemise blanche, cravate noire et pantalon noir, doublement griffés du slogan du sponsor du service : « Think different, Think Pepsi », ainsi que de la société Toshiba, son sponsor personnel : « Leading innovation »" est répétée pas moins de 5 fois.
Et ça clairement, pour moi, ça ne sert à rien, ça ne fait pas avancer les choses et ça n'apporte rien à l'impact du roman, au contraire.
Si l'éditeur a laissé passer c'est qu'il y a peut être une raison, mais franchement je ne vois pas laquelle.
Commenter  J’apprécie          124
« Avez-vous consommé ? » Si cette injonction ne nous est pas tout à fait inconnue, elle a été poussée à son paroxysme dans ce roman. L'ultra-libéralisme a en effet été reconnu comme la solution ultime à tous les problèmes. Désormais, être un bon citoyen, c'est consommer. Toute épargne est strictement interdite et chaque citoyen doit atteindre une consommation journalière minimale, étroitement surveillée par la police et la répression des fraudes.

Tout est permis si ça génère du profit : chaque citoyen porte comme prénom la marque de son « sponsor de vie » (on suit ainsi les aventures de Toshiba, policier à la section « Crimes à la consommation »), le mariage avec des robots sexuels est autorisé, ainsi que toute drogue ou opération chirurgicale qui permet de devenir ce que l'on souhaite : cyborg, vampire, body-builder, … Les comportements improductifs et anti-sociaux, tels que la méditation ou les promenades en forêt, sont violemment réprimés.

D'une certaine manière, l'auteur est parvenu à dépeindre un monde ultra-libéral parfait. Pas dans le sens où tout le monde baigne dans la félicité, mais parce qu'une fois atteint, il est impossible de s'en échapper. le Marché a tout envahi, et au moindre problème qui se pose dans la société, la solution est immédiatement « comment réussir à monétiser cette nouvelle niche ». On ne vous interdit rien, et pour cause : pour la moindre de votre envie, il y a un marché : on ne vous interdit pas de faire la sieste – si vous achetez une application qui optimise votre temps de repos ; ni de vous balader – tant que vous circulez dans un espace de réalité virtuelle qui vous abreuve de publicité.

Chaque citoyen est devenu l'Égoïste idéal, cet individu uniquement préoccupé par ses propres envies dont la somme forme le meilleur des mondes possibles. le mantra est d'ailleurs répété par tous les personnages du roman : « C'est mon droit absolu de … et personne ne peut m'en empêcher ».

Les romans de Jean Baret sont assez terribles, car l'auteur présente des avenirs (ultra-libéralisme ici, algorithmique avec Vie™) qui clôturent l'Histoire : personne n'empêchera votre colère, ou votre révolte, car elles aussi font déjà partie intégrante du système.
Commenter  J’apprécie          100


critiques presse (1)
Liberation
10 janvier 2019
Dans «Bonheur™», premier tome électrisant d'une trilogie d'anticipation sociale, dépenser est obligatoire. Il est où, le bonheur ?
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
— Tu ne trouves pas que c’est quand même un paradoxe ?
[…]
— Hein ? Qu’est-ce qui est un paradoxe ?
— Ben, le fait que travailler est nécessaire pour qu’on ait un pouvoir d’achat suffisant, mais que travailler ne nous laisse pas assez de temps pour consommer !
— Ah… Ouais en effet… Tout est une question d’équilibre. Consommer, c’est aussi donner du travail aux autres. Te faire plaisir en t’achetant tout ce que tu veux, c’est la garantie d’un taux de chômage faible.
— Oui, mais reconnais qu’avec le boulot qu’on a, c’est pas toujours facile.
— Personne n’a dit que ça le serait.

Commenter  J’apprécie          120
— Tu ne te demandes jamais à quoi ça sert, tout ça ?
— C’est-à-dire ?
— Eh bien… Notre société… La vie en société… La vie tout court.
— Non, jamais, quelle idée ! Nous vivons dans la plus belle société du monde. Nous avons de l’argent, du pouvoir, nous sommes libres, nous accomplissons tous nos rêves. Regarde, moi par exemple, j’ai décidé d’être un surhumain, et je le suis ! Qui, si tu regardes dans toute l’Histoire, a eu le droit et les moyens technologiques de se reconstruire ? De se penser différemment ? De forcer la réalité à suivre ses envies ?
Commenter  J’apprécie          90
Après avoir avalé un antidépresseur, bien calé sur son banc, il ferme les yeux sous le pont délavé par une pluie acide tombant d’un ciel noir et repense à l’affaire Xerox. Des fonds occultes, des fraudes à la consommation, des hackers anarchistes rêvant de faire tomber le système, une guerre économique sans frontières, des surcouches et des surcouches de réalités numériques constituant un labyrinthe sans fin… Où tout cela nous mène-t-il ?
Commenter  J’apprécie          80
L'un des écrans affiche en quatre par trois le message "Avez-vous consommé aujourd'hui ? Consommer est un devoir civique. Ne pas consommer est passible d'une amende. - Art. L.643-2 ter du Code de la consommation".
Commenter  J’apprécie          154
Tandis que Minute Girl recueille les propos tout aussi décousus d'un copain de lycée du tueur, un spécialiste reconnaît que ces tueries adolescentes posent un vrai problème social, dans la mesure où personne n'a réussi à trouver comment monétiser ce mouvement. Il se félicite de ce que, heureusement, les paris, qui sont depuis longtemps libéralisés, permettent au moins aux citoyens de faire circuler quelques crédits en misant sur le nombre de victimes de la prochaine tuerie, le lieu où elle se déroulera, le profil du tueur, etc... Mais ça n'est pas suffisant.

Un autre expert ajoute que, pourtant, le marché avale tout. Il n'est pas possible que l'on ne trouve aucune réponse économique à ces tueries. Le gouvernement a d'ailleurs réuni une cellule de crise pour traiter ce problème et trouver une solution économique pérenne.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Jean Baret (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Baret
Parfois notre psyché ne résiste pas aux pressions qu'elle subit, ou bien notre corps à la naissance ou à un accident ultérieur… de Jekyll & Hyde à Miles Vorkosigan en passant par Hulk, petit traité de la pathologie mentale ou physique en science-fiction.
Avec : Killoffer, Jean Baret, Claire Duvivier, Karim Berrouka Modération : Olivier Gechter
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}