Excellent livre pour ceux qui font un travail conscient sur le corps. Il est tres important de savoir dans quel contexte, dans quel cadre se place ce travail : s'améliorer, se muscler, s'assouplir... Ici l'auteur parle du travail sur le corps pour faire face à son refus de la vie en faisant face à nos Peurs, agitations, prétentions.
Pas de messages mystique, pour l'auteur l'expérience véritable émerge tout simplement quand il n'y a pas ces formes d'agitation intérieures et la fin de l'accaparement exclusif de notre conscience par le monde extérieur .
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Lorsque je ne cherche plus à modifier ma vie, une forme de clarification, de détente a lieu. Je commence à pouvoir me regarder.
Tant que je veux changer, je ne me regarde pas, je ne regarde que mon projet.
Tant que j'en ai assez d'être violent, je ne regarde que ma haine de cette violence, mon inconfort vis-à-vis d'elle ou mon espoir de n'être plus violent demain. Je suis absent à moi-même...
Non. Quand je suis violent, je suis disponible à la violence qui m'habite, je la sens dans tout le corps. Je n’ai pas la prétention d’être différent.
Cette présence à l’émotion constitue le changement. C’est la magie.
Quand j’intègre cela, la vie devient facile.
Je n’ai plus de projet personnel, et cette absence de projection me permet de sentir les courants de l’existence, les mouvements. Au lieu de chercher ce qui est bien pour moi, ce que je dois faire de ma vie, de me poser la question : « Qu’est-ce qui sera mieux demain ? », je reviens à maintenant, je regarde ce qui émerge dans mon cœur à l’instant.
J’écoute.
Je n’écoute pas ce qui est mieux pour moi : j’ai compris une fois pour toutes que ce qui est mieux pour moi est ce qui arrive, ce qui est inévitable. J’écoute.
Je deviens une caisse de résonance pour l’inévitable…
Quand je suis à l’écoute, je ne demande plus rien à la société.
Au contraire, selon mes compétences, je fais ce que je peux pour l’environnement. Je remplis mon rôle avec mes modestes moyens. C’est à chacun selon ses capacités. Je ne suis ni plus, ni moins. Je suis exactement comme je suis.
Quelques que soient les situations que la vie m’envoie, elles s’avèrent favorables. Toute situation m’enrichit, elle est l’initiation que je dois recevoir.
Je reviens à moi-même : il y a clarté, non-besoin.
Le mental ne peut pas comprendre. Rien n’est étranger. Ce qui m’arrive est l’essentiel. Lorsqu’on rencontre quelqu’un, c’est cela l’essentiel. Il n’y a pas de hasard. Quand je croise la maladie, la difficulté, quoi que ce soit : c’est mon souhait, ma volonté.
Vouloir ce qui arrive, totalement.
Si je suis dérangé par ce qui se présente, je me rends compte que je prétends savoir mieux que Dieu ce qui est juste. Je suis encore en train de critiquer le plan divin. Je réalise l’étendue de mon orgueil. Je ne peux pas ne pas être orgueilleux. Je constate cet orgueil qui m’habite encore : la tranquillité vient. Je suis remis à ma place par l’événement. C’est une non-activité active.
S’il n’y a pas d’accomplissement, à quoi me sert ma conscience ?
La conscience ne vous sert à rien. Ce n’est pas un objet destiné à vous stimuler psychologiquement. Ce n’est pas une voiture rouge, un mari ou un chien. Elle n’est pas là pour servir : elle est votre émotion fondamentale, elle vous pousse à vous chercher constamment à travers les situations.
Nous nous connaissons tellement peu, nous nous évitons tellement que l'autre nous gène car nous le voyons et le connaissons plus que nous.
Je n'ai besoin de rien pour pressentir ce qui est primordial. Inutile de changer quoi que ce soit en moi.
Tout change, mais aucun changement autre que celui qui apparaît dans l'instant n'est nécessaire.