Voici un livre qui m'a touché par sa clarté mais sans doute pas facile à lire pour quelqu'un qui n'est pas familier avec les concepts et les termes d'une quête personnelle. Un des meilleurs livres que j'ai lu pour expliquer lâcher l'égo, le mental et la prétention de savoir ce qui est mieux, plus juste pour qui que ce soit. Un guide pour revenir à l'humilité et à la joie simple de l'Etre.
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C’est merveilleux de demander pardon. Que demande-t-on ? On demande pardon de ne pas être totalement à l’écoute, de ne pas être davantage disponible. Je me rends compte de mes restrictions, de mes limites, de ma prétention, de ma suffisance et je demande qu’on pardonne en moi, ce manque de disponibilité. C’est un geste profond. Il ne faut pas se gêner pour l’actualiser. Demander pardon n’est pas adressée à quelqu’un, c’est une demande à soi-même. Trouver cette souplesse où l’on peut demander pardon, c’est voir clairement ce qui nous limite. L’entourage nous rappelle ce qui nous limite. Acceptons ce rappel.
Tout est à notre disposition, toute l’extraordinaire fantaisie du monde. On la refuse parce que l’on veut être Napoléon. On veut savoir. On veut posséder. Tant que l’on possède quelque chose, on ne possède rien. Quand on se rend compte que l’on ne possède rien, alors on peut dire – et ce n’est pas un concept – que l’on possède tout. Tout ce que l’on voit est à nous.
Si cela fait plaisir à quelqu’un que vous demandiez pardon, pourquoi ne pas le faire ? Parfois, dans la rue, il y a des gens qui vous bousculent et vous regarde méchamment. Si cela leur fait plaisir, si cela vous évite de leur démettre une épaule, vous pouvez vous excuser. Vous le faites comme une civilité et vous n’êtes pas obligé de vous reconnaître psychologiquement dans cette demande de pardon. Parfois il faut demander pardon pour des raisons fonctionnelles, pour éviter un combat, une situation conflictuelle. Et alors ? Il m’est arrivé de demander pardon à des gens pour des choses que je n’avais pas faites, mais cela leur faisait plaisir et a réglé une situation. Aucun problème. C’est fonctionnel. C’est l’art de vivre.
Dès l’instant où je demande, c’est le conflit. Si je demande quoi que ce soit à mon travail, à mon mari, à ma femme, à mes enfants, à mon pays, à mon corps, à mon futur, à mon passé, je suis en antagonisme. J’ai peur. Même si l’on me dit : » Oui, oui je t’aime », j’ai toujours l’inquiétude du lendemain. Je ne demande rien; dans cette suffisance, tout apparaît. Je ne demande rien parce qu’il n’y a rien à demander. Je n’ai besoin de rien. J’ai besoin de ce qui est là, maintenant; tout le reste n’est que fantasme.
Les gens vont toujours vous qualifier selon leurs propres capacités, réelles ou imaginaires. Mais qu’ils se prennent pour un lion ou pour un chien, c’est leur problème, c’est entre eux et leur psychologue ! Vous n’avez pas à être le psychologue de votre entourage et vous laissez donc celui-ci vous voir comme il vous voit.