À propos de
City,
Alessandro Baricco a écrit : "Je voulais écrire un livre qui bouge comme quelqu'un qui se perd dans une ville."
Je crois que c'est exactement ce qu'il a fait. On se perd dans des quartiers disparates, on tourne parfois de façon abrupte dans une rue secondaire sans bien avoir le temps de comprendre à quel moment la voie a changé. Il a cette façon inimitable de toucher l'absurde, de mêler les tons, les impressions, les sensations.
Il y a l'histoire de ce jeune garçon surdoué livré à lui-même qu'une trentenaire, Shatzy, prend sous son aile. Et il y a l'histoire hachée, scandée entre quatre murs carrelés, d'un boxeur et de son maestro. Et aussi celle du western qu'écrit Shatzy, qu'elle chante et travaille sans arrêt. Il y a des personnages étranges, qui parlent en étant muets, qui prennent tellement de place qu'il leur faut une caravane jaune.
J'avoue, certains passages m'ont paru longs. La description du match de boxe, clairement ce n'est pas mon truc. Mais c'est la plume que j'aime tant, et je crois que j'ai perdu toute objectivité en ce qui le concerne. J'ai moins aimé que
Soie, et évidemment qu'
Océan Mer, mais le ton de ses texte est tellement savoureux que cela valait la peine de se perdre dans cette ville de mots