Dans un style complètement différent de ses romans:Soie, Novecento le pianiste,Océan mer ou Sans sang,chroniquéS avec plaisir (car en bonne place sur mes étagères),voici Constellations:Mozart,Rossini,Adorno,un ouvrage ardu sur lequel Alessandro Baricco a porté son regard de philosophe et de musicologue.
La première partie se présente sous forme de dialogue de l'auteur avec Anne Dufourmantelle.
"Les idées ressemblent à des constellations célestes,on les distingue mieux en clignant les yeux.." on peut interroger le rapport entre philosophie et musique.les avant-gardistes ont révolutionné le début du siècle,Benjamin a eu l'intuition que "ça allait changer le monde". Cest comme si la "rationalité du siècle des Lumières" était devenue folle:la philosophie d'Adorno est "une aventure intellectuelle", Rossini recherche "l'artifice comme une façon de feindre la vérité",Mozart et Rossini travaillaient sur commande et sous cette contrainte,ils étaient géniaux.
L'authentique,l'artifice,la relation de la pensée avec le vide, le travail avec l'inconnu, la duplication de la pensée sont étudiés en parrallèle avec l'écriture et le style de l'auteur.
En deuxième partie,Alessandro Baricco interpose "Mourir de rire,un essai sur le caractère transcendental du théâtre comique de Rossini"
"L'opera buffa" isole désir et dialogue.L'auteur étudie de près les personnages de Chérubin et Don Juan.Avec Rossini, disparait "la perspective d'une voie d'accés faible et joyeuse à la vérité."
En troisième partie: "de la forme philosophique.A partir de quelques pages de Walter Benjamin chez qui "le lien entre vérité et beauté"affleure derrière l'écriture.
Dernière partie:Ecriture,mémoire et interprétation, notes sur la théorie esthétique.
"Toute oeuvre d'art est écriture".
Les oeuvres sont "des images de l'être en- soi".
Voilà, en résumé ultra-résumé les notions que l'on retrouve dans Constellations Mozart,Rossini,Benjamin,Adorno, un ouvrage pointu achété il y a bien huit ans et que je pense ne pas avoir apprécié à sa juste valeur car il cible un public de lecteurs précis versé dans la philosophie ou la musique. C'est la dernière partie qui m'a le plus accrochée.
Quand le collectif bouge,quand il fait ce mouvement collectif d'entrer en résonnance avec une oeuvre,c'est que quelque chose d'immense est en jeu.
J'ai du mal avec la psychanalyse. Je trouve que souvent, à la fin du procès psychanalytique, il n'y a plus d'élasticité. Tu as l'impression que ces êtres-là sont des châteaux. Tu peux lever une armée contre un château fort, il tient bon, et puis un jour tu enlèves une seule pierre, et l'édifice entier s'écroule ! L'impression que me donnent les gens en analyse, c'est de passer un temps infini à connaître les pierres auxquelles il ne faut pas toucher, sinon pour eux c'est la fin.
La liberté d'un artiste c'est le public. Bien sûr,il y en a toujours qui n'auront pas eu de succés,mais pas ceux qui font les révolutions..
L'angoisse est un paysage dans lequel on peut bâtir des choses,mais c'est aussi une maladie qui vous ronge...
Les idées sont aux choses ce que les constellations sont aux planètes.
Ce court roman est paru en France en...