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Citations sur Océan mer (189)

Et puis la vie, elle ne se passe pas comme tu imagines. Elle va son chemin. Et toi le tien. Et ce n'est pas le même chemin....
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C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, sur ce rivage qui ne connaît pas le temps et ne vit qu'un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire.[...]
Ce que je suis désormais, est advenu : et cela vit en moi, ici, maintenant, comme un pas dans une trace, comme un son dans un écho, et comme une énigme dans sa réponse. Cela ne meurt pas, non. cela glisse de l'autre côté de la vie. Si légèrement que c'est comme une danse.
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La mer immense, l'océan mer, qui court à l'infini plus loin que tous les regards, la mer énorme et toute puissante - il y a un endroit, il y a un instant où elle finit - la mer immense, un tout petit endroit, et un instant de rien.
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La mer fait divaguer les vagues, les pensées et les voiliers : même la tête elle aussi divague et les routes qui hier étaient là aujourd'hui n'y sont pas.

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Tu as des rêves, une chose à toi, intime, mais la vie en fait, elle ne veut pas jouer à ça, et elle te les démonte, un instant, une phrase, et tout se défait. Ce sont des choses qui arrivent. Et c'est pour cette raison - là que vivre est un triste métier. Il faut bien se résigner. Elle n'a pas de gratitude, la vie, si vous voyez ce que je veux dire.
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Je t'ai aimé, André, et je n'imagine pas qu'il soit possible d'aimer plus. J'avais une vie, qui me rendait heureuse, et je l'ai laissée partir en miettes pour petre avec toi. Je ne t'ai pas aimé par ennui, ou par solitude, ou par caprice. Je t'ai aimé parce qu ele désir de toi était plus fort que n'importe quel bonheur. Et je savais bien que la vie n'est pas assez grande pour y faire entrrer tout ce que le désir peut imaginer. Mais je n'ai pas cherché à m'arrêter, ni à t'arrêter. Je savais qu'lle le ferait, elle. Et elle l'a fait. D'un seul coup, elle a explosé. Il y avait des débris partout, et tranchants comme des rasoirs.
Puis je suis arrivé ici. C'est difficle à expliquer. Mon mari pensait que c'était un endroit pour guérir. Mais guérir est un mot trop petit pour décrire ce qui se passe ici. Et trop simple. C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, sur ce rivage qui ne connait pas le temps et ne vit qu'un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire.
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Elle regardait agoniser la petite flamme de la lampe, observait de temps en temps, dans le miroir, son visage redessiné par les affres de ces petites lueurs désespérées. Elle s’aida de ces dernières bouffées de lumière pour s’approcher du lit, où, sous les couvertures, une petite fille dormait, ignorante de tous les ailleurs, et très jolie. Ann Devéria la regarda – mais d’un regard pour lequel le mot 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥𝘦𝘳 est déjà trop fort – regard merveilleux qui voit sans se poser de questions, qui voit, c’est tout – un peu comme deux choses qui se touchent – les yeux et l’image – un regard qui ne 𝘱𝘳𝘦𝘯𝘥 pas mais qui 𝘳𝘦ç𝘰𝘪𝘵, dans le silence le plus absolu de l’esprit, 𝘭𝘦 𝘴𝘦𝘶𝘭 regard qui vraiment pourrait nous sauver – vierge de toute demande, encore non entamé par le vice du 𝘴𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 – seule innocence qui pourrait prévenir la blessure des choses quand elles pénètrent dans le cercle de nos sensations – voir – sentir – car ce ne serait plus qu’un merveilleux face-à-face, un ê𝘵𝘳𝘦-𝘭à, nous et les choses, et dans les yeux 𝘳𝘦𝘤𝘦𝘷𝘰𝘪𝘳 le monde tout entier – recevoir – sans aucune demande, et même, sans étonnement – recevoir – rien d’autre – recevoir – dans les yeux – le monde. Ainsi seuls les yeux des madones savent voir, sous la voûte des églises, l’ange descendu d’un ciel d’or, à l’heure de l’Annonciation.
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C'est la musique qui est difficile, voilà la vérité, c'est la musique qui est difficile à trouver, pour se dire ces choses, quand on est si proche l'un de l'autre, la musique et les gestes, pour dissoudre le chagrin, quand il n'y a vraiment plus rien à faire, la juste musique, pour que ce soit une danse, un peu, et non pas un arrachement, de partir, de se laisser glisser loin de l'autre, vers la vie et loin de la vie, étrange pendule de l'âme, salvateur et assassin, si on savait danser cette chose-là, elle ferait moins mal, et c'est pourquoi les amants, tous, cherchent cette musique, à ce moment-là, à l'intérieur des mots, sur la poussière des gestes ; et ils savent que, s'ils en avaient le courage, seul le silence pourrait être cette musique, musique exacte, un vaste silence amoureux, clairière de l'adieu, lac fatigué qui s'écoule enfin dans la paume d'une petite mélodie, connue depuis toujours, à chanter à mi-voix.
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C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, Sur ce rivage qui ne connait pas le temps et vit qu'un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire. Tu te défais de tout, tes peurs, tes sentiments, tes désirs: tu les conserves, comme des habits qu'on ne met plus, dans l'armoire d'une sagesse que tu ne connaissais pas, et d'une tranquillité que tu n'espérais pas.
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…que disons-nous lorsque nous disons : mer ? Disons-nous le monstre immense capable de dévorer toute chose, ou cette vague qui mousse à nos pieds? L’eau qui peut tenir dans le creux de la main ou les abysses que nul ne peut voir? Disons-nous tout en un seul mot ou masquons-nous tout sous un seul mot? Je suis là, à quelques pas de la mer, et je n’arrive pas à comprendre où elle est, elle. La mer. La mer.

(Folio, p.42)
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