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Critique de ATOS


Où commence-telle ? Où finit-elle ? L'inachevée. L'Océan mer. Pieds sur terre, lecteur. Genou à terre. Ici s'arrête le temps. le mal de terre te prends . L'océan mer à coeur ouvert. Alessandro Baricco. Maelstrom exceptionnel, merveilleux, déroutant, onirique. Tableaux blancs, enfants voyants. Celle qui n'a rien vu , celui qui en en trop vu. C'est sur terre que l'on rencontre les monstres marins. Ils sont humains. C'est sur mer que flottent les anges. Pension Almayer. Sept pièces d'un merveilleux et cruel puzzle. Destinée ? Hasard ? Sept personnages pour conter ce journal de bord.
Écrit au bord de l'océan, du bord de mer, au bout de la terre. Cette histoire que depuis toujours les hommes se racontent de port en port, lorsque la nuit épouse l'orage.
Si 1900, le pianiste, était l'enfant de la Terre , un enfant mystère, qui sont ceux, ici, qui furent sauvés de la mer ? Quels sont ces naufragés ? Pension Almayer, un second radeau, face à la mer, qui appelle les yeux des bateaux.
C'est un roman noir. Un roman que seul les nuit de tempêtes enfantent. « C'est ça, ce que m'a enseigné le ventre de la mer.Que celui qui a vu la vérité en restera à jamais inconsolable. Et que n'est véritablement sauvé que celui qui n'a jamais était en péril. Il pourrait même arriver un bateau, maintenant à l'horizon, qui accourrait sur les vagues jusqu'ici, qui arriverait l'instant d'avant notre mort pour nous emporter avec lui, et nous faire revenir, vivants, vivants : ce n'est pas ça qui pourrait, véritablement, nous sauver. Quand bien même nous retrouverions une terre, quelle qu'elle soit, il n'y aurait plus jamais aucun salut possible pour nous. Ce que nous avons vu restera dans nos yeux, ce que nous avons fait restera sur nos mains, ce que nous avons entendu restera dans notre âme. Et pour toujours, nous qui avons connu ce qui est vrai, pour toujours, nous les fils de l'horreur, pour toujours, nous les rescapés du ventre de la mer, pour toujours, nous les savants et les sages, pour toujours nous serons inconsolables. Inconsolables.». Terrible et merveilleux roman. « La vie est un terrible métier ». Aucun ne peut être sauvé. Il faut l'écriture de Baricco, l'intelligence qu'il met à construire ce roman, pour que l'on puisse entendre passer à livre ouvert, par dessus le bord de la terre , ces terribles mots.
«  Oh ! cette double mer du temps et de l'espace
Où le navire humain toujours passe et repasse,
Je voulus la sonder, je voulus en toucher
Le sable, y regarder, y fouiller, y chercher,
Pour vous en rapporter quelque richesse étrange,
Et dire si son lit est de roche ou de fange.
Mon esprit plongea donc sous ce flot inconnu,
Au profond de l'abîme il nagea seul et nu,
Toujours de l'ineffable allant à l'invisible...
Soudain il s'en revint avec un cri terrible,
Ébloui, haletant, stupide, épouvanté,
Car il avait au fond trouvé l'éternité. » La pente de la rêverie, Victor Hugo, extrait.
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