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4,08

sur 1001 notes
Très belle découverte que ce livre ! Pour tout vous dire, je n'ai qu'une seule envie, c'est d ' être en tête à tête avec la mer et l ' écouter me raconter tout ce qu' elle a vu pendant ces siècles...

J'espère retrouver cet engouement, cette poésie dans les prochains livres de Baricco.

Un grand merci et bravo à la traductrice Françoise Brun qui a réalisé un travail remarquable! Bonne lecture.
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Décidément, rien n'égale la lecture d'un livre d'Alessandro Baricco ! Je viens de finir Océan mer, traduit de l'italien par Françoise Brun ! C'est une oeuvre étrange, drôle, tragique, poétique, fantaisiste, à la fois roman, conte philosophique et poème en prose.

Résumer ce livre serait en diluer la saveur. L'Océan est l'élément central du texte : la pension Almayer au bord de l'Océan "posée sur la corniche ultime du monde", réunit sept personnages et des enfants : Plasson, un peintre qui passe son temps à peindre la mer en blanc, parfois à l'eau de mer, Bartleboth, un scientifique qui cherche à trouver les limites de la mer, Elisewin, venue guérir son coeur de cristal à la mer, le Père Pluche qui parle plus vite qu'il ne pense et écrit des prières poétiques, la belle Ann Dévéria envoyée là par son mari pour que l'océan l'éloigne de son amant, Adam, dont l'histoire occupe le coeur du récit et un mystérieux pensionnaire qui ne sort de sa chambre qu'une fois le livre fini !

Chacun de ces personnages est un poème à lui tout seul et les enfants semblent être les seuls à pouvoir conseiller et ramener à la raison.

L'Océan quant à lui est une puissance indomptable et redoutable, capricieuse : "La mer. La mer ensorcelle, la mer tue, émeut, terrifie, fait rire aussi parfois, disparaît, par moments, se déguise en lac ou alors bâtit des tempêtes, dévore des bateaux, elle offre des richesses, elle ne donne pas de réponses, elle est sage, elle est douce, elle est puissante, elle est imprévisible. Mais surtout, la mer appelle. Tu le découvriras, Elisewin. Elle ne fait que ça, au fond : appeler. Jamais elle ne s'arrête, elle pénètre en toi, elle te reste collée après, c'est toi qu'elle veut. Tu peux faire comme si de rien n'était, c'est inutile. Elle continuera à t'appeler. Cette mer que tu vois et toutes les autres que tu ne verras pas mais qui seront là, toujours, aux aguets, patientes, à deux pas de ta vie. Tu les entendras appeler, infatigablement. Voilà ce qui arrive dans ce purgatoire de sable. Et qui arriverait dans n'importe quel paradis, et dans n'importe quel enfer. Sans rien expliquer, sans te dire où, il y aura toujours une mer qui sera là et qui t'appellera."
Lien : http://www.lirelire.net/2024..
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Alessandro Baricco, ce nom est synonyme pour moi de musicalité, de poésie, d'un récit de qualité et d'une belle écriture. Je suis content de retrouver tout ça dans ce roman. Sept naufragés sur une île et l'océan mer, à la fois douceur et destructrice, poésie et mélancolie se rejoignent dans ce roman. C'est le genre de livre ovni qui vous fera soit passer à côté, soit entrer dans un récit d'une grande qualité.
Les personnages ont tous un parcours différent mais se retrouvent ici, sur cette terre perdue, entre images et mirages. Comme toujours chez cet auteur il y a une musicalité, non pas que le roman tourne autour de la musique mais j'ai toujours l'impression qu'il écrit une symphonie avant d'écrire un roman. Ces sept vies brisées par les écumes de l'océan mer, apprendrons chacun à dompter la vague qui les submerges dans ce roman initiatique.
Il y a de la poésie, de la philosophie, on est à la fois dans et hors du temps, peu importe où et quand on se trouve, on y est et c'est tout ce qui compte. Poème en prose dit la quatrième de couverture, oui c'est exactement cela, un poème en prose avec une écriture qui donne envie de se prélasser sur une plage, le coeur tourné vers l'océan et les yeux dans l'âme.

Un auteur à découvrir, à lire ou relire, ce compte pour adultes apaisant ravira les amoureux de la mer comme moi.
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Je suis passée par beaucoup de sentiments dans ce roman, de purs moments d'éblouissements et d'autres de profonds ennuis, ce qui fait que je peux facilement comprendre son attraction et inversement. Il est d'une construction très particulière et les histoires s'emboitent parfois très bien et d'autres fois moins. La mer est le personnage central et des personnages imaginaires gravitent autour d'elle pour diverses raisons. Des personnages très intéressants, un peintre qui peint à l'eau de mer, une fillette qui ne veut pas mourir, un marin possédé par la vengeance …. Il est difficile de résumer cet ouvrage car il y a de l'absurde, du néant, du désir, de l'humour, de la beauté et de la poésie et tant d'autres choses. de nombreuses phrases sont magnifiques. J'ai d'ailleurs bien du mal à en faire une courte chronique.

Je ne sais pourquoi mais j'ai eu comme image de la pension Almayer , l'album de Kenya Hirata, La maison en petits cubes.
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Un roman poétique, à ressentir... très singulier dans la littérature italienne...
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Titre "Oceano mare",lu en italien.
Le roman est divisé en trois livres. Climat "surréel" et personnages extrèmement particuliers.
Le lieu principal est la pension Almayer dans laquelle convergent sept personnes (si je ne me trompe),chacune avec son propre passé et ses propres craintes.
Le thème de la mer est analysé sous ses nombreuses facettes ,à travers l'histoire de ces singuliers personnages.
Le deuxième livre est consacré au naufrage et au radeau de la Méduse, et le troisième revient sur le destin de chacun des personnages de l'hôtel.
Et par dessus tout ça,il y a le style,les répétitions volontaires; l'envoutement.
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Un roman étrange. L'histoire de sept personnes, une pension mystérieuse au bord de l'océan, un terrible naufrage.. Un récit poétique avec au centre de tout, l'océan.
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C'est un très curieux roman que cet Océan Mer. Il est déroutant dans sa structure comme dans les personnages qu'il met en scène et comme dans les récits qu'il esquisse. S'agit-il d'ailleurs vraiment d'un roman ou plutôt d'un esquisse de roman ? On sent des influences multiples notamment celles de Calvino (une des scènes du livre est pratiquement la copie, sous un autre angle, d'une scène du livre de Calvino, Palomar) ou de Cervantès dans le côté picaresque de certaines scènes, notamment dans la troisième partie, avec les 2 jumelles. La seconde partie du livre nous gratifie, dans un style cette fois très classique, du récit détaillé du naufrage de la Méduse et de l'histoire de ses survivants, histoire qui, on le sait, a fournit le thème du célèbre tableau de Géricault.

J'avoue ne pas avoir été très emballé mais plutôt intrigué et tout de même un peu déçu après la lecture du très beau "Novecento Pianiste".
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J'avais adoré le livre "SOIE" et ayant été "marié longtemps avec Mozart, ...quand j 'ai commencé à lire j'ai immédiatement pressenti que cet auteur "taquinait la muse Dame musique,et renseignements pris ,bon sang mais bien sûr!

roman surréaliste, l'auteur a une musicalité particulière dans son écriture et c'est comme si l'oreille collée au coquillage on entendait ses phrases qui chantent.
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Perdu dans les brumes d'un amour disparu, le poète parlait d'une terre bleue comme une orange. Non, je ne souhaite pas commenter de ma voix maladroite le génie des images de Paul Eluard. Je serais plus trivial en m'attardant sur la couleur qui donne sa beauté et ses mystères à notre petite planète. le bleu que peuvent contempler nos cousins martiens est dû à nos déserts marins, cet Océan mer qui justifie le roman éponyme de Alessandro Baricco.
C'est un livre étrange au premier abord. Comme la mer, il se mérite et s'apprivoise. le premier contact est houleux. L'écriture suit une lente ondulation et les expressions se répètent inlassablement. Sur la crête des vagues, la richesse du style et le goût râpeux du sel donnent la nausée. On croit qu'on n'en sortira jamais et on regrette d'avoir acheté un billet. Puis finalement on s'habitue et on commence à comprendre.

On commence à comprendre la folie de réunir ces personnages dans la pension Almayer. Entre ce peintre cherchant à saisir le portrait de la mer, ne traçant sur la toile que des lignes invisibles d'eau salée, cette petite fille trop sensible que la moindre émotion risque de tuer, ce scientifique naturaliste collectionnant les lettres d'amour pour la femme de sa vie en attendant de la rencontrer et tant d'autres portraits de personnages improbables que seule la perfection du hasard ou la volonté du démiurge peut réunir le temps d'un roman.

On commence à comprendre que derrière cette poésie rimant la fantaisie la réalité revient à la vitesse d'un cheval au galop. L'histoire avec un grand H de ce bateau échoué au large de la Mauritanie, la tragédie d'un radeau symbole du désespoir et de la déchéance immortalisé par Géricault. Contrepoint du chef d'oeuvre pictural, le roman gratte couche après couche le drame dans sa crudité la plus absolue.

On commence à comprendre que le personnage principal de l'histoire ne se cache pas derrière les portraits improbables des protagonistes, que ce n'est pas le drame de la méduse, ni même la mystérieuse pension Almayer ou l'inconnu dans la septième chambre. Non le véritable personnage du roman, c'est l'Océan mer du titre.

La dernière page tournée, on se sent de nouveau mal à l'aise, une vague de nostalgie venue de nulle part nous emporte. Mystérieusement atteint par le mal des marins de retour sur la terre ferme, on rêvasse à la beauté du verbe à la saveur des mots au goût salé du style persistant dans la gorge.

A feuilleter à nouveau livre trois mois plus tard je constate que la magie est toujours là et contrairement à mes habitudes je ne résiste pas à conclure sur un extrait.
Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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