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Critique de Meps


Nouvel épisode dans la série "La littérature contemporaine et l'autofiction", dans la collection particulière "Je vous raconte une histoire, mais je veux aussi vous expliquer comment j'en suis arrivé à l'écrire..." . Mon ton est peut-être un peu trop mordant et le livre ne le mérite peut-être pas (totalement) mais c'est vrai que cette tendance commence vraiment à devenir une mode et il n'y a presque qu'un pas pour qu'elle soit un passage obligé et qu'on en vienne à être forcé d'en passer par là "Tu as vu le dernier (placer un auteur qui ne soit pas encore passé à l'ennemi), c'est un dingue, il invente des personnages qui ne s'inspirent même pas de la réalité et il nous précise pas du tout à l'intérieur du livre comment il a fait, et on sait même pas s'il a un chien ou la marque de sa voiture. Aucun respect pour ses lecteurs, tu vois !"

Passons cette irritation personnelle, elle a ici été déclenchée chez moi par le manque d'intérêt criant pour moi de certains passages. J'ai fini par comprendre l'intérêt de la construction de l'histoire en parallèle entre la biographie de la bergère peintre de Provence et le récit des étapes qui ont permis sa rencontre et celle de l'écrivaine et de son compagnon. Mais on se serait volontiers passés de certains détails qui n'apportent pas grand chose au développement. On a souvent l'impression d'assister en voyeur à une auto-analyse, des souvenirs traumatiques de famille à l'analyse de la constitution de son couple en passant par la justification de la classe sociale, l'auteur semblant avoir du mal à s'assumer en bourgeoise. Les professions respectives d'écrivaine et d'avocat des deux amants amènent assez logiquement un regard "stigmatisant" en ce sens de l'extérieur. L'auteur elle-même a la grâce de reconnaitre les faits avec cette phrase "Les librairies sont pleines de livres inutiles, sauf pour leurs auteurs". Faute avouée, à moitié pardonnée ?

C'est d'autant plus énervant que par ailleurs, l'auteure a un sens avéré de la formule et parvient à intéresser sans souci à beaucoup d'autres moments... notamment au sujet de son livre. le personnage n'est pas la première peintre naïve objet d'un roman, mais le parallèle fonctionne enfin quand on évoque d'un côté la difficulté de la bergère à s'assumer comme artiste et de l'autre les moqueries subies par ses deux admirateurs dans une société qui ne jure que par le nom de l'artiste et la mode pour donner une valeur à une toile.

Comme toutes les parallèles, les deux histoires finissent par se rejoindre, mais à l'horizon, quand on s'est un peu forcé à s'éloigner de la trivialité du quotidien qui ne faisait que séparer, pour en venir à ce qui fait l'humanité, dans ses doutes et ses choix, qui ne peuvent être assumés que si ils sont le fruit d'une réflexion personnelle et non le produit de ce que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.

Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture qui aura été finalement, si, si je vous assure, plutôt plaisante.
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