AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 32 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
«Le sensible nous promet l'infini ; il arrive même qu'il nous l'offre.» 
C'est ce que s'emploie à nous démontrer Elizabeth Barillé dans ce Petit éloge du sensible et elle y parvient parfaitement. Elle nous montre que tout est dans la façon d'appréhender le monde qui nous entoure. La sensibilité c'est sortir toutes ses antennes pour palper, jouir, goûter. Faire une soupe ou une compote demande la même exigence qu'écrire un livre.
«Le sens des mots et celui des mets mettent en oeuvre la même alchimie. Mordiller un verbe, en tirer tous les sucs, arpenter les allées du marché à la recherche de l'ingrédient juste : un seul et même combat !»
Elle défend le sensible tout de dignité face à la sensiblerie qui a envahie la société médiatisée qui est la nôtre.
Un sens diminué peut devenir un cadeau. Elizabeth Barillé a perdu l'usage de l'oreille gauche qu'elle dit être «une bénédiction cachée : «A droite, j'ai une ouïe de chien . J'entends le souffle des mers lointaines, le sifflement de la couleuvre dans les hautes herbes... Il va sans dire que mon infirmité m'interdit les raffinements de la hifi, pourtant, quand Glenn Gould joue Bach, j'entend qu'il jouit.»
Ce petit livre est un guide vers la joie, une réconciliation de l'esprit et du corps, à conserver précieusement.
Commenter  J’apprécie          380
Habituellement, les petits livres me touchent. L'économie des moyens, la sélection du mot juste, l'intensité des phrases me parlent: tout y est important. Les non-dits, les ellipses, les points de suspension sont autant d'espaces de liberté où s'engouffre mon imagination. Les petits livres peuvent se révéler les plus grands.

La fragilité d'un opuscule m'attire; irrésistiblement. Je retiens mon souffle, pour laisser la place à celui du récit. Je tourne les pages avec une délicatesse extrême de peur de les froisser. Bref, je les respectent, les interceptent, les inspectent : ma pensée s'immisce dans leurs moindres interstices. Avec les petits livres, je m'attends immanquablement confiant à un coeur à coeur plus que je ne l'espère.

Trop plein d'espérance ? Utopie poétique ? Sensibilité exacerbée ? En ouvrant Petit éloge du sensible, je n'attendais pas une plaidoirie truffée de citations comme autant de témoins irréfutables, ni une dissertation clinique taillée au scalpel de l'érudition, encore moins une anthologie ou un patchwork. A force de se cacher, une rencontre manquée. A moins que cette petite note en fin de page ...
Commenter  J’apprécie          194
Court essai d'une petite centaine de pages, organisé en vingt paragraphes, pour réaliser l'éloge du sensible. On y trouve beaucoup de noms d'auteurs, de références littéraires ou cinématographiques, d'extraits de poésies. Je suis partagée, car j'ai plus apprécié certains chapitres que d'autres et aussi parce que nous n'avons pas la même approche du sensible, les uns ou les autres. Cela dépend beaucoup de notre caractère, de notre éducation, de notre aptitude à regarder le monde.
Cet essai a été publié en 2008, alors il doit être un peu vieux déjà, les mentalités ont évolué et le "sensible" aussi... N'est-il pas moribond d'ailleurs? Si elle devait écrire cet éloge en 2024, Elisabeth Barillé aurait certainement une toute autre approche du sujet.
Commenter  J’apprécie          130
Magnifique ! Cet éloge-ci regorge de perles, il est une perle lui-même ! Chaque ligne lue était un ravissement ! Parlant de l'expérience de l'écriture à travers ce thème du sensible et de toutes ses facettes en découlant, l'auteur propose une vision de l'écrivain qui me parle et me plaît. Un délice !
Commenter  J’apprécie          81
Avis après relecture

De manière générale, j'aime beaucoup l'ensemble de la série des Petit éloge, bien que certains se distinguent davantage et fassent partie de mes préférés (ou de mes coups de gueule, mais c'est plus rare) pour diverses raisons ; celui a un statut encore plus particulier pour moi : il est véritablement LE meilleur à mes yeux, celui que j'aime le plus dans toute la série et qui n'a jamais été détrôné jusqu'ici.

Derrière cet éloge du sensible, c'est tout un art de vivre et d'écrire que développe Elisabeth Barillé, de façon très fine et délicate, tout en saveurs et sensations. Cela commence dès les premières lignes, par un prologue en cuisine, dans laquelle se déroule une conversation entre la narratrice et une amie : d'abord dubitative, cette dernière se laisse convaincre au fil de la discussion, entrecoupée d'odeurs culinaires et de souvenirs. Selon l'auteure, qui fait appel à un très grand nombre d'auteurs qu'elle cite au cours de son éloge, la cuisine et l'écriture ne sont pas si différentes qu'on pourrait le penser, en matière de sensible. S'égrènent ensuite d'autres chapitres, assez courts souvent, où l'idée principale est un refus de la sensiblerie ambiante de notre époque, qui n'est qu'une dénaturation commerciale de la vraie sensibilité. Cela se manifeste tout au long de cet essai-témoignage par une série de comportements, de gestes et d'attention portée à ce qui l'entoure.

Un petit éloge magnifique, servi par une écriture fluide comme une caresse et délicate.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai à coeur de ne pas trop vous en dire
Lecture achevée, je crois que ce livre se vit plus qu il ne se raconte.
Il faut l intérioriser, le sentir, en profiter.

Chaque personne sensible pourra s'y sentir comme chez lui. Compris, surpris.


Ce livre apparaît dans ma vie au bon moment.

Quel plaisir !
Commenter  J’apprécie          20
Une centaine de pages qui traitent de la différence entre le sensible et les émotions : le premier impliquant un détachement que le deuxième n'offre pas.

Intéressantes réflexions et remarques sur les différentes façons de ressentir le monde, la vie, à travers notre corps et ce qu'il se passe lorsque nous nous privons.

Son style lyrique aux images précises parlera à tous les hypersensibles bibliophiles…

Petite frustration malgré tout due au format. Je suis restée sur ma fin ; j'aurai aimé que les chapitres soient plus développés.


Alors que je ne connaissais pas Elisabeth Barillé, j'ai très envie de lire ses romans.
Commenter  J’apprécie          21
livre surtout pour les femmes qui sont très sensible, ce livre nous fait découvrir que la sensiblerie n'est pas une chose dont on doit se cacher ou avoir honte, que c'est un art que l'on doit cultiver et montrer. petits texte d'auteur qui sont très agréables a lire, surtout en moment de renfermement de soi.
Commenter  J’apprécie          20
Mais qu'est-ce donc ? Un éloge du sensible ? Oui. Pour en finir avec les diktat en place, pour ne plus confondre sensiblerie et sensibilité, baisers et bisous, consumérisme et bonheur, plaisir et frénésie, voilà un essai qui pourra vous sortir de la sinsitrose, des contraintes, et vous rendre enfin ce qui vous est dû : VOUS !

Mieux que mes mots, ceux de l'auteure, sur la 4ème de couverture :
"Je choisis ce qu'il y a en moi d'essentiel, d'infini et de non monnayable. Je choisis de cultiver l'esprit de finesse, les émotions délicates, les sensations patiemment tamisées, sachant que si la faim du corps, toute impérieuse soit-elle, a ses impasses, celle de l'esprit, elle, s'accorde à l'illimité, tout comme les nourritures dont il se rassasie : l'offrande ultime d'une rose de novembre, l'âcreté sensuelle d'un feu de cheminée, le nuancier d'un ciel normand, l'ivresse d'un baiser qu'on n'attendait plus.
Je choisis l'ordre sensible contre la tyrannie sclérosante des ambitions."

Je vous l'avoue, j'aurai aimé écrire ces lignes qui reflètent tant cette philosophie qui est mienne.

Peut-être est-ce parce que je pense comme Elizabeth Barillé que le monde sensible où les sensations, le sensuel, et la sensibilité est bien plus enrichissant que celui, destructeur, ravageur et dictatorial du consumérisme, de l'ambition et de la course? Il se peut. Pour autant, je ne dois pas être la seule. Je l'espère... Et particulièrement pour ceux qui veulent écrire. Il y a dans cet éloge du sensible, l'essence même de ce qui différencie un écriveur d'un écrivain...

2 € en ce moment pour ce bijou. A ne pas laisser passer.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
833 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}