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Critique de nadejda


«Le sensible nous promet l'infini ; il arrive même qu'il nous l'offre.» 
C'est ce que s'emploie à nous démontrer Elizabeth Barillé dans ce Petit éloge du sensible et elle y parvient parfaitement. Elle nous montre que tout est dans la façon d'appréhender le monde qui nous entoure. La sensibilité c'est sortir toutes ses antennes pour palper, jouir, goûter. Faire une soupe ou une compote demande la même exigence qu'écrire un livre.
«Le sens des mots et celui des mets mettent en oeuvre la même alchimie. Mordiller un verbe, en tirer tous les sucs, arpenter les allées du marché à la recherche de l'ingrédient juste : un seul et même combat !»
Elle défend le sensible tout de dignité face à la sensiblerie qui a envahie la société médiatisée qui est la nôtre.
Un sens diminué peut devenir un cadeau. Elizabeth Barillé a perdu l'usage de l'oreille gauche qu'elle dit être «une bénédiction cachée : «A droite, j'ai une ouïe de chien . J'entends le souffle des mers lointaines, le sifflement de la couleuvre dans les hautes herbes... Il va sans dire que mon infirmité m'interdit les raffinements de la hifi, pourtant, quand Glenn Gould joue Bach, j'entend qu'il jouit.»
Ce petit livre est un guide vers la joie, une réconciliation de l'esprit et du corps, à conserver précieusement.
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