Journal d'un homme simple... Vingt ans après 'La Charrette bleue'

« Journal d'un homme simple », une édition revue, coupée et augmentée − oui, oui… les deux, entre 1951 et 1982, l'homme simple a évolué − parue en 1982 de l'édition Chambriand de 1951…
Après le succès de « La charrette bleue », 1980, René Barjavel nous livre une nouvelle tranche de vie. le gamin de la boulangerie a grandi, et l'écrivain débutant se livre… En 1951, l'auteur est à la tête d'une oeuvre naissante, avec « Ravage », « le voyageur imprudent » et « Tarendol ».
Dans ce journal, parce que c'en est un, René Barjavel nous indique, le 16 octobre 1981, comme pour introduire le sujet : « c'est l'écrivain débutant qui raconte, avec un peu de malice, quelques moments de jeune adulte déjà père, juste après la guerre qu'il a faite, une louche à la main et dont il est revenu, par bonheur, intact. »
Une nouvelle tranche de vie dont on peut dire sans risquer de se tromper : « Comme "la charrette bleue" : bon comme du bon pain...

Voilà ce que j'écrivais en 2016 alors que je venais d'acquérir la réédition de 1982 de ce "Journal d'un homme simple.
Aujourdh'ui, alors que je viens d'acquérir l'édition Chambriand de 1951, rien à ajouter. Et je confirme : Bon comme du bon pain.

Approcher le fumet de la fumée d'un homme qui pense ne se révèle pas toujours fumeux. René Barjavel, pour notre bonheur, écrit modestement sans économie d'esprit.
Lire le journal d'un auteur fait entrer dans son intimité, aux filtres sans doute choisis sans empêcher le régal de la proximité. Liant humour des anecdotes familiales, intérêt historique de la libération de Paris, suc de parenthèses philosophiques et allusions littéraires ces actualités rédigées à tort et à travers, à rebours sans réclamer des comptes, n'ont rien d'une feuille de chou. Sauf si c'est de ce chou que peuvent éclore des naissances qui dateront l'intemporel.
Ce livre n'étant plus édité il est grand temps de demander aux bibliothèques publiques et privées de ne pas mettre ce titre hors de portée de ceux qui peuvent s'y laisser atteindre.
Si on veut écrire son propre journal il sera intéressant de noter au grand jour le jour ce que, de la littérature, on veut éteindre.