Les années de la liberté (1972-1973)

Résumer un recueil de chroniques parues dans la presse pendant deux ans (1972-1973) tient de la gageure ...
A moins d'énumérer les thèmes abordés :
− Je vous la souhaite bonne et heureuse
− La mort de Maurice Chevalier
− de la prison poubelle à,la prison dorée
− L'homme a besoin de Dieu, mais où est-il?
− Pour faire l'Europe, il faut des européens
− Brassens
− Comment va la santé ?
− …
Oh là là … c'est long … J'en ai ma claque... Lisez-le...
Oui, lisez-le : les uns (les plus anciens comme moi) par nostalgie, les autres, les plus jeunes pour la découverte d'un véritable visionnaire ; un visionnaire dont les textes oscillent autant sur le fond que par leur forme entre humour, tendresse et férocité…
Et puis... Que de preuves, dans ces diverses chroniques, de l'ineptie de l'idée qui consiste penser et à dire que Barjavel est un écrivain estampillé "extrême droite"... Barjavel ne pense pas idéologie, il pense Barjavel...
Publié en 1975, ce recueil de chroniques n'a pas pris une ride, ou presque...

Parfois, quand je ne sais pas me décider entre les livres que possèdent mes étagères, soit attirée par rien, soit attirée par plusieurs titres à la fois, pour m'éviter cet écueil du choix, je prends le premier livre que je n'ai pas encore lu, premier dans l'ordre alphabétique (chez moi, les livres sont rangés dans l'ordre alphabétique, un peu de rigueur, diantre !). Notez que cela ne m'arrive vraiment pas souvent : je n'en suis que dans les B.

Barjavel donc. C'est un livre que j'ai récupéré chez mes parents, un recueil d'articles qu'il a publiés en 1972. J'ai hésité à le lire : quel intérêt de s'intéresser, justement, aux réflexions d'un gars sur les actualités… d'il y a 45 ans ?
Oui, mais Barjavel tout de même. Celui qui a écrit "Le grand secret", "Le voyageur imprudent"… et "Ravage" ! Alors ses réflexions et sa vision du monde, cela peut être intéressant tout compte fait.

Et oui, c'est intéressant, pas seulement parce que Barjavel a effectivement une vision du monde que l'on devine éclairée, mais surtout parce que ces réflexions nous immergent dans une époque passée et nous donnent à voir certains sujets très actuels sous un autre jour.
Ils sont nombreux, les sujets qui préoccupaient Barjavel et qui restent d'actualité : l'écologie, la consommation à outrance, les prix, les écarts entre les riches et les pauvres, la démographie…

Intéressant et un peu déprimant aussi : si peu d'évolution sur des enjeux aussi importants que la pollution, par exemple. Cela remet en perspective aussi certains discours alarmistes (brouillant encore un peu plus les cartes) : à ce moment-là, Barjavel prédisait la fin du pétrole vingt ou trente ans plus tard, avant les années 2000 en tout cas.

Si on veut finir sur une note positive, on retiendra la « révolution » qu'a constituée la mise en place des limitations de vitesse. Dans ces années-là, il y avait environ 16 000 morts par an sur les routes françaises ; maintenant, nous sommes autour de 3 000 pour un parc automobile bien plus grand. Si ça peut nous consoler pour juillet prochain…

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