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3,62

sur 1245 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les années 70... les jeunes voudraient bien balayer la société héritée de leurs parents. Ils veulent un monde plus juste et plus libre, un monde de paix. Certains pensent trouver cette liberté en empruntant les chemins de Katmandou. La route est longue et périlleuse et la destinée pas si idyllique qu'ils se l'étaient imaginé. Le Népal est pauvre, sale et surtout, les habitants sont ancrés dans des croyances qui leur sont étrangères. Ils ont beau croire participer à cette nouvelle vie, il n'en est rien. Ils ne font que transformer leurs espoirs en fumée. La liberté n'est pas l'oisiveté. La drogue est un fléau et non un paradis.

Dans ce roman, Barjavel nous emmène dans une réalité insoutenable, lamentable. Une jeunesse désorientée insouciante. Ils s'envolent et se brûlent les ailes en chantant un air de fausse liberté. Ils ont oublié le sol où ils sont nés.

L'écriture est à la fois légère, poétique et cruelle. Elle s'accorde avec la quête de ces jeunes venus chercher des réponses dans ce lointain pays. Faut-il fuir pour se trouver ? Mais là-bas, au Népal, pas plus qu'à Paris ou à Londres, "personne n'aide personne".
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J'avais laissé Barjavel sur le bord de ma route de lecteur après avoir refermé les dernières pages de L'enchanteur. Les chemins de Katmandou m'ont ramené vers le plaisir que sa prose me procurait, mais aussi le remord d'une négligence coupable, tant son oeuvre fit germer mon imaginaire adolescent. L'épopée fameuse vers le Népal, idéalisée par la génération soixante-huitarde et le mouvement hippy m'a redonné l'envie d'entreprendre la lecture des livres manquant à ma collection. Cette quête d'un Éden, territoire libertaire aux mille dieux ou la fuite d'un présent douloureux, qui motivent le voyage de ses personnages est sans concession. Elle traverse les paysages et les mirages des paradis artificiels, pue la misère, la faim et les excréments qui jonchent le parcours. La réalité épaisse, brumeuse, parfumée de senteurs lourdes tient plus de l'enfer, que de l'univers idyllique attendu. le marigot des pulsions humaines n'y est pas moins glauque. L'amour y sombre, entraînant dans la mort l'espoir, la tentation de la rédemption et la fin heureuse.
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Mai 68 et l'après. Des jeunes, prolos et bourgeois, sont en opposition avec leurs parents. C'est pourquoi ils partent à Katmandou, pays où ils pensent trouver la liberté et la fumette. Ils apprennent vite qu'ici ‘Personne n'aide personne.' Des chemins se croiseront comme celui de Jane et Olivier. Un regard assez amer sur le devenir. J'ai lu que Les chemins de Katmandou est un roman tiré du film, ce qui est assez rare pour être souligné. Tendre et violent à la fois.
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Une fois n'est pas coutume, Barjavel délaisse un temps le fantastique pour s'aventurer sur les traces du réel – même si ce réel est instable et ses traces teintées de psychotropes.

Nous sommes à l'aube des 70's ; années troubles marquées par le soulèvement étudiant, la libération individuelle et l'avènement de la drogue pour tous. Et aussi par une certaine fuite des cerveaux occidentaux – du moins ce qu'il en reste – vers la grande Katmandou.
Katmandou, lieu protéiforme peuplé de moines et de dévots, de pauvres qui rient et de riches qui gémissent, de quotidiens frugaux brusquement confrontés à une caste inconsciente et vorace venue d'ailleurs. Katmandou, but unique pour des odyssées diverses, celle-ci coloniale, celle-là new-age, parfois simple escale fortuite où laver les excès d'un quart-de-vie trop raide.

Elevés dans le détachement et la joie bouddhistes, les locaux s'adaptent. Aux hippies absorbés dans la contemplation des bronzes et des fleurs, ils fourguent leur opium et leur haschisch. Aux aristo chasseurs du dimanche, ils offrent leurs vallées et leurs fauves ; aux mécènes restés à l'ouest, ils ferment l'oeil sur le saccage des temples.
Ici le héros est une ville, un aimant, une impasse. Un phare maudit où s'entassent les idéaux vides et les piétés de carnaval. On retrouve bien l'éternelle love-story de rigueur chez l'auteur ; mais cette fois elle s'efface au profit d'une étude plus vaste où se mêlent destins croisés, choc des cultures et pensées amères. Ils ont tous fui leur vie mais sont tous restés les mêmes. le cupide fait fortune, l'immature reste enfant et le hippie s'égare.

Difficile d'en vouloir à l'écrivain s'il a, tandis que prend fin Mai 68 et que la soixantaine s'ouvre à lui, choisi de surfer sur une vague sociétale amenée à durer dans les mémoires. Et de réduire son livre à quelques grammes de sagesse dans un roman de gare. Scénariste passager, Barjavel a la science du conteur, comme un pendant de Spielberg pour la littérature francophone. Ses chemins sont d'ailleurs tirés d'un film source – sur lequel certes je confesse quelques doutes.
Mais la version papier tient la route. Bien plus que ne le suggère sa couverture enfumée. Et bien plus que nombre d'ouvrages du même acabit. Mais puisque manifestement les avis divergent…

3,5/5
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René Barjavel est un auteur que j'aime énormément. J'ai lu environ une dizaine de ses romans, et certains font partie de mes livres préférés de tous les temps. Cependant, j'avais un peu peur, avant de commencer celui-ci, car je n'avais rien lu de lui depuis quelques années. Or, chacun sait que les goûts changent en vieillissant, et je craignais de ne plus apprécier sa plume ou ses histoires.
Je me faisais du souci pour rien, car j'ai beaucoup aimé ce livre !

Nous sommes en 1968, et le livre débute à Paris, au beau milieu des "événements". Les étudiants sont plein d'enthousiasme, de rêves et d'idéologies. Il croient qu'ils vont renverser la société et créer un monde nouveau, plus juste, plus fraternel.

Olivier est de ceux-là, jusqu'à ce que la fin des conflits et le retour à la normale le laissent terriblement déçu et rempli de colère. Il décide sur un coup de tête de partir à la recherche de son père, qu'il n'a pas connu, qui est richissime et qui vit, lui a-t-on dit, au Népal.

Tous les jeunes ne participent pas aux affrontements et aux grèves de mai 68. Beaucoup choisissent de partir au Népal, à Katmandou, dans l'espoir de vivre conformément à leur idéal d'amour universel et de liberté, comme c'est le cas de Jane et Sven.
Mais les occidentaux n'ont pas la même conception de la vie que les orientaux, et confondent trop souvent drogue et liberté.

Jane et Olivier ont prit des chemins différents pour arriver à Katmandou mais ceux-ci finiront par se croiser, et cette rencontre bouleversera leur vie à tout jamais...


Ce roman est vraiment ancré dans son époque, puisqu'il date de la même année que les événements qu'il décrit, mais il se lit très bien, aujourd'hui.

La plume de l'auteur est très belle, très poétique, mais ce n'est pas pour autant tout rose. C'est très réaliste, et certaines scènes sont assez dures. Les choses sont racontées telles qu'elles étaient, à cette époque. Et on sent que l'auteur éprouve beaucoup de peine pour tous ces jeunes qui sont allés de leur plein gré au-devant de leur destruction, en pensant trouver un paradis terrestre.

Il a très bien su capturer et rapporter l'ambiance et l'état d'esprit qui régnait à cette époque, que ce soit pendant Mai 68 à Paris, ou à Katmandou, quand il dépeint les rassemblements hippies dans ces grands squatts qui étaient autrefois les logements des thibétains ; la saleté et le dépouillement dans lesquels ils sont installés et que eux appellent "liberté", leur déchéance...

Les personnages sont très forts. Surtout Olivier, qui est vraiment plein de colère, pendant environ les 2/3 du roman. Cela le rend parfois un peu antipathique, mais en même temps, on sait les raisons de sa colère, donc on le comprend. Et puis les rencontres qu'il fait au fil du récit le transforment peu à peu.

Jane est très touchante par son innocence et sa fraîcheur, mais sa naïveté et sa passivité m'ont parfois agacée. Elle ne réfléchit pas par elle-même. Tout ce que dit Sven est forcément vrai et elle ne remet jamais rien en cause. Mais je pense que tout cela est voulu par l'auteur. Car à travers elle, il montre comment toute une partie de la jeunesse occidentale s'est laissée piéger en croyant que la drogue l'aiderait à atteindre ses idéaux de liberté et d'amour et n'a pas compris qu'elle les détruirait au lieu de les libérer.

Il y a également toute une galerie de personnages secondaires hauts en couleurs, très bien campés, qui, chacun à sa façon, traceront le destin de Jane et Olivier : le père et la mère d'Olivier, éternels ados dans des corps d'adultes ; Sven, une sorte de Jésus Christ, qui rejette en bloc la société et inculque à Jane que l'homme est fait pour être libre et aimer son prochain et que rien n'appartient à personne ; l'associé du père d'Olivier, escroc vicieux et lubrique...

J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur parle de l'Inde et du Népal, et met en relief le contraste entre les deux pays. La misère, la surpopulation et l'apathie, la résignation des gens sont très fortement rendus pour l'Inde, alors qu'au Népal, on les sent plus paisibles, plus heureux de vivre même s'ils ne sont pas plus riches.

Il est beaucoup question de spiritualité, puisque les dieux ont une grande place, dans ces pays, et qu'il y a d'innombrables temples. Les populations intègrent ces divinités à leur vie courante, elles font partie de leur famille. Les gens leur parlent, leur font des offrandes quotidiennes, les caressent en passant... Il y a énormément de fêtes religieuses, pour presque toutes les occasions, et de processions vers les temples et les statues sacrées.

L'histoire est captivante, prenante, on a envie de savoir ce qu'il va arriver aux personnages, où l'auteur va nous conduire, est-ce que tout va bien finir ? Car on sent bien que les choses s'accélèrent au fil des pages, que le destin est en marche, et on espère de toutes ses forces que tout va bien se terminer pour nos deux héros.

Et en même temps, l'écriture est tellement magnifique, si poétique (j'avais sans arrêt envie de noter des phrases pour m'en souvenir) qu'on est comme porté, bercé par elle. Il y a des moments d'une beauté et d'une magie incroyables !

C'est très étrange, comme mélange : avec une autre plume, cette histoire pourrait être très dure mais avec le talent de Barjavel, elle devient belle à la façon des grandes tragédies grecques, triste mais éclatante de vie et de lumière.


Conclusion : Un roman de Brajavel différent des autres, beaucoup plus réaliste, mais époustouflant de beauté.
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Les romans qui parlent de voyage sont souvent une invitation à prendre aussi la route. Ce n'est pas le cas avec « Les chemins de Katmandou » qui semble écrit pour inciter les jeunes des années 70 à ne pas faire le voyage.

L'histoire touchante témoigne des tourments sociaux de son époque : mai 68, drogue, mouvement hippy. Elle présente le destin tragique de jeunes en rupture avec leur milieu, dont on pourrait dire qu'ils expieront les fautes de leurs parents à l'autre bout du monde.

(Une remarque personnelle : je suis souvent agacée quand un excellent auteur utilise une formule à répétition. Dans ce cas, Barjavel utilise de « couleur cigare ». C'est une expression colorée, mais quand elle est répétée plusieurs fois dans un bouquin, elle devient aussi grise que « brun »)
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Une histoire passionnante qui se déroule en 1968 et qui a été écrite à cette époque. le point de vue est donc un peu particulier pour un lecteur de notre époque n'ayant pas du tout vécu cette période.
Les chemins qui mènent à Katmandou sont tous très différents mais risqués. Il y a beaucoup d'émotions dans ce livre, beaucoup de passion, de la réflexion sur une génération qui avait un rêve.


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C'est l'histoire de jeunes gens allant pour diverses raisons vers Katmandou en pleine période hippie. Deux personnages sont au centre de l'histoire, Jane et Olivier. Ils se dirigent vers cette ville pour trouver la paix et l'amour, et aussi pour guérir des blessures plus profondes ancrées en eux depuis toujours.

Ce livre est bouleversant tant les histoires sont tragiques. Il nous montre une réalité glaçante d'une époque qu'on oublie parfois. Les histoires que le lecteur est amené à connaitre sont une parfaite image d'une époque. Les bouleversements de société, les jeunes perdus face aux générations plus anciennes. Cette mauvaise communication et cette incompréhension de l'évolution trop rapide de cette génération de Mai 1968 ou des hippies.

Tous ces thèmes sont abordées avec comme filigrane la poursuite d'un idéal à Katmandou et la drogue omniprésente donnant des destins tragiques à certains personnages.

Non vraiment ce récit est superbe.

J'ai été prise au piège par cette histoire. Au départ, j'ai eu du mal à comprendre la trame, l'envergure que l'auteur voulait prendre. Mais au fil des mots, je me suis laissée emportée dans ce voyage initiatique.
René Barjavel a une très belle plume, ce n'est pas pour rien qu'il est si connu.

En phrase finale, je pense que c'est un livre qu'il faut lire, pour prendre conscience d'une époque, des conséquences de la drogue, et qu'on ne sort pas indemne de cette lecture.
Lien : http://echappeesculturelles...
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d'accord avec le lecteur qui a dit : époustouflant de beauté. on y repense longtemps !
cela donne envie de lire tout ce que BARJAVEL a écrit !
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J adore Barjavel..je trouve son style un peu vieillot des fois, ces chemins de K ont mal vieillit je trouve, je n ai pas trop accroché, serai ce a cause des clichés ou des analyses complexes de la critique sociale de cette époque ou des réflexions contradictoires des personnages, comme lecture captivante romancé, j' ai préfère Duchaussois https://www.babelio.com/livres/Duchaussois-Flash-ou-le-grand-voyage/690907
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