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sur 7102 notes
Dommage que Ravage se termine par une apologie d'un monde un peu trop proche avec l'idéal du régime de Vichy. Pour l'aspect catastrophe, cependant, reconnaissons à Barjavel un incroyable talent, par ailleurs singulier dans le paysage de la littérature française.
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La disparition de l'électricité entraîne la désagrégation de la société. le primitif reprend vite le pas sur le civilisé. Pourtant certains s'efforceront de recréer un éden pastoral, dépouillé de toute technologie. Roman écologique avant l'heure....
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Un désastre immonde, une décadence ignoble, un fait pénible, difficile à imaginer.
La mort dans cet ouvrage est la chose la plus attendue, car elle sauve l'humain perdu dans son humanité
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En bref, une très belle découverte de par l'auteur, malheureusement une histoire assez clichée et de rebondissements très théâtraux, surtout sur la fin...
Lien : http://0z.fr/QL8zr
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Auteur de science-fiction du siècle dernier bien connu en France, René Barjavel signe avec Ravage, qu'il écrit en 1943, une oeuvre très pessimiste au sujet du progrès technologique et de la «surmécanisation» du monde, où le moindre petit dérèglement est fatal.

Barjavel présente le naufrage d'une société mécanisée, dans laquelle, un jour, l'électricité disparaît mystérieusement (Il n'y a d'ailleurs pas d'explications à ce sujet tout au long du roman, même à la fin: on pourra penser à une intervention divine, ce qui confirme le caractère réactionnaire de l'oeuvre dont je parle à la fin de la critique...). Cet événement, d'abord anodin, va avoir des répercutions apocalyptiques dans le monde entier. La population, abasourdie et terrifiée par la soudaineté de la catastrophe, sombre dans le chaos, privée d'eau courante, de lumière et de moyens de déplacement. L'auteur imagine avec une incroyable précision les réactions que pourraient avoir les habitants si une telle catastrophe venait à se produire. En effet, la décadence de cette civilisation trop avancée technologiquement mène rapidement à l'anarchie avec la création de clans qui se battent pour le moindre kilo de nourriture, le moindre moyen de transport avec pour unique règle, la loi du plus fort.

Le personnage principal, François Deschamps, un étudiant en chimie agricole, décide, après la catastrophe, de quitter Paris, devenue une mégapole de vingt-cinq millions d'habitants, en proie à l'anarchie et aux flammes pour retrouver son village d'enfance en Provence. Il espère pouvoir y reprendre une vie normale mais paysanne (revoilà le caractère réactionnaire...). le périple, d'abord à travers Paris, puis dans le reste de la France, est long et riche en aventures et rebondissements, et permet de découvrir et de s'attacher aux personnages, qui n'arrivent que peu nombreux au «but», le village natal de François.

Barjavel nous invente monde étonnant, vicieux, cruel et sans pitié. Jusqu'au bout de leur aventure, on se demande si les personnages vont atteindre leur but. On est pris dans l'histoire du début à la fin du périple, malgré quelques longueurs. Cependant, le livre pêche par sa fin (je rejoins Nanou2008 et Diasphine sur ce point): car pour Barjavel, le monde "idéal" que reconstruit François est un monde où l'on privilégie le travail manuel et dans lequel rien d'autre ne prime, mais surtout un monde dans lequel les femmes sont en surnombre mais sont quand même soumises et n'ont pour seul but que de reproduire l'espèce humaine! C'est dommage car le livre est intéressant, mais cette fin absolument misogyne et réactionnaire gâche tout le plaisir et les sensations qu'on a eu en le lisant.

Malgré ça, Ravage a été le premier roman post-apocalyptique que j'ai lu, et cette fin décevante n'a pas mis un frein à mon engouement pour la science-fiction, et je serais à réitérer l'expérience avec d'autres auteurs de notoriété plus internationale comme Asimov ou même d'autres livres de Barjavel lui-même (à condition qu'ils ne soient pas misogynes et réactionnaires! :) ).
Lien : http://et1400.skyrock.com/
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Ha BARJAVEL : une lecture facile et fluide qui jette des graines de réflexion sans que le lecteur ne s'en avise. A lire et relire sans limite. A offrir aux plus jeunes et à tous ceux qui sont passés à côté. Un côté subversif réellement jouissif.
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Le roman de Barjavel qu'il faut absolument lire, l'histoire d'une apocalypse ouvrant le chemin à une grosse réflexion sur "l'homme est un loup pour l'homme". Très prenant, à lire absolument !
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Imaginez un monde, notre monde, avec une avancée technologique sensiblement plus étendue que la nôtre. Balancez un EMP (impulsion électromagnétique), la même que dans Matrix, qui supprime toute activité électrique sur la Terre. Et comme tout est basé sur l'électricité, je vous laisse imaginer le bazar inter-planétaire qui suit.
René Barjavel rejoint ici mon grand copain Saramago, dans l'illustration et la démonstration du chaos, ici généré par la technologie qui abandonne la race humaine.
L'humanité doit survivre dans un monde d'habitude si obligeant, qui subitement devient l'ennemi, aidé bien entendu par le genre humain lui-même, si prompt à redevenir animal.
Le beauté de ce livre est dans les descriptions succintes mais complètes du monde si "évolué". Dans le brusque retournement de situation, cette survie soudain omniprésente qui oblitère complètement de votre mémoire immédiate l'ancien monde et tous ses acquis.
Ce livre a été publié en 1943, et je ne peux que remercier éperduement M. Barjavel de ce si bel ouvrage, cette avancée de la littérature française, ce livre qui restera en très bonne place dans ma bibliothèque, et qui je l'espère trouvera sa place dans la vôtre.
Lien : http://angel-caprices.over-b..
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Lu pendant de mon adolescence. Un livre particulièrement marquant par son scénario apocalyptique et sa vision "prémonitoire" !
L'on assiste à la destruction d'un monde, d'une société arrivée à tel point de maîtrise technologique qu'un banal grain de sable dans le rouage va faire tout chavirer, voire éradiquer presque entièrement une civilisation. Une poignée de miraculés devra lutter pour sa survie, apprendre malgré un chaos total l'entraide et le communautarisme...
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"La terre qui ne ment pas"

Ce propos est celui de Pétain, le 25 juin 1940. Il s'oppose naturellement à ceux qui mentent : politiciens de la IIIe République, intellectuels dégénérés, bientôt les Juifs. Or, Ravage de René Berjavel a été publié en 1943. Il est ainsi dans l'air du temps, celui de la Révolution nationale qui met en exergue la devise "Travail, Famille, Patrie". D'ailleurs, le roman est publié dans un premier sous forme de feuilleton dans le journal collaborationniste Je suis partout. Je l'ai lu il y a près de 40 ans (au lycée); pourtant son souvenir est toujours vivace. Est-ce parce que c'est le premier roman post-apocalyptique que j'ai lu? Je me souviens d'avoir lu de ce même auteur à l'époque, le voyageur imprudent et La nuit des temps (au collège). Je les avais beaucoup apprécié. Quant au roman qui retient actuellement mon attention, mon regard avait été mitigé et je ne savais pas pourquoi. Or, à la lecture de l'essai d'Ariel Kyrou, Dans les imaginaires du futur; je sais désormais la raison de mon malaise d'antan.


Ravage a la particularité de décrire un avant et un après l'apocalypse. La catastrophe est prévisible par la description d'une société ultra-moderne où dieu a disparu. 25 ans plus tard, on a la description d'une société dominée par un patriarche qui a fait 17 enfants à sa compagne, "réarmement démographique" que doit approuver la Bête immonde. Ce choix d'un futur post-apocalyptique est politique et fait écho aux événements contemporains. .


René Barjavel critique un monde robotisé. On a l'impression d'entendre La complainte du progrès de Boris Vian à travers l'énumération d'objets hétéroclites et absurdes. L'apocalypse n'est pas prévisible pour les contemporains. Des tâches solaires apparaissent et engendrent des perturbations électriques. On parle peut-être d'un réchauffement climatiques. Or, un soir de juin 2052, tout cesse de fonctionner. Plus de courant, plus de lumière. On a l'impression qu'un doigt accusateur a appuyé sur l'interrupteur.


Alors apparaît le "héros" du roman au patronyme bien trop évocateur de l'idéologie réactionnaire de l'auteur, François Deschamps, jeune homme venu à Paris poursuivre ses études. Ses propos ne laissent aucune ambigüité sur son sentiment face à la catastrophe.: "La nature est en train de tout remettre en ordre". On a l'impression d'entendre Charles Maurras parlant de "divine surprise" à l'arrivée de Pétain à la tête de l'Etat fantoche de Vichy.


Le fameux François, prénom choisi à bon escient, descend vers un éden hypothétique, sa région d'enfance, la Provence. Il se fait le chef totalitaire d'un troupe de survivants fuyant d'immenses brasiers. Il passe à proximité de pauvres hères anthropophages. Magnanime, il prend sous son aile la pauvre jeune fille qui l'avait quitté pour une vie de strass et de paillettes. Pauvre petite femelle éplorée dont il aura plus tard 17 suppôts de "la manif pour tous". Ces derniers seront les fers de lance d'un monde sans technologie mais ayant retrouvé les vrais valeurs, celles d'un dieu rédempteur.


Nous avons dans ce roman la synthèse de la pensée nauséeuse de "la manif pour tous" qui remet en cause la modernité car cette dernère a renié Dieu. On a l'impression d'être sur un plateau de l'ignoble Pacsal Praud. A noter qu'au nom du refus de la modernité, le descendant de Christine Boutin fait bruler les livres, car considérés comme dangereux.


Je me suis laissé avoir à l'époque par le talent certain de l'auteur à nous narrer son apocalypse. Mais celui-ci est profondément réactionnaire. Il nous décrit l'évolution d'un jeune homme triste d'avoir été quitté en un tyran despotique, établissant une société phallocratique et ultra-violente; à l'image d'Immortan Joe.


Je déconseille vivement.
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