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3,92

sur 7083 notes
J'ai le souvenir absolument détestable de la nuit des temps de Barjavel qu'une prof de français, tout autant détestable, m'avait fait lire en seconde. Je n'avais adhéré ni au style, ni au continu, ni aux idées, ni à la symbolique. Bref, j'ai fait un rejet épidermique par rapport à un roman que je n'avais certainement pas la maturité de lire.
J'ai donc voulu redonner sa chance à ce qui est tout de même considéré comme un fleuron de la littérature française, mais également un grand nom de la science fiction.
La première chose à dire sur Ravage, c'est qu'il a été écrit en 1943. A prendre avec des pincettes donc.
Il faut alors s'étonner de la justesse de certaines prévisions de l'auteur, de son caractère clairvoyant et de l'intelligence scientifique et sociale de cet homme de lettres. Ça vaut toujours mieux que de pester contre le florilège de remarques racistes et sexistes. (Ne pas taper, ne pas taper...). Mais pour l'humaniste que je suis, entendre parler d'empereur nègre ou du fait que les jeunes filles vierges tombent malades une fois le flux électrique rompu, ça me colle quand même des ulcères ! Comprenez bien, m'sieurs dames, les pucelles de bonne famille ont l'hymen qui vibre en harmonie avec l'intensité électrique, c'est bien connu ! Bref, je ne vais pas m'énerver (d'autant plus que ça n'a absolument aucun impact dans le récit), mais la lecture de Ravage est assez difficile tant elle peut être irritante. Dommage (oui, je sais, à remettre en contexte), parce que l'histoire est vraiment bien fichue.
Le style est tantôt très scolaire, tantôt très littéraire. Barjavel n'est pas fichu de construire un personnage féminin intéressant (dont on oublie très souvent la présence d'ailleurs -> "Tiens mais en fait, elle est encore vivante l'autre cruche ou j'ai loupé un truc ? ça fait 30 pages qu'on en entend plus parler...") Les hommes paternalistes et héroïques / mesquins et intéressés ne sont pas tellement plus intéressants. Mais on s'en fiche ! 'Pas ça qui importe. Ça tient la route dans les limites de l'univers dépeint, ça monte bien en puissance, et même la fin terrifiante de totalitarisme est captivante.

Bref, c'est un must dans les romans d'anticipation. Ce n'est pas dit que vous allez "aimez" la lecture (je parle ici du moment de lecture, pas du livre), mais on ne peut pas rester de marbre face au développement de cette décadence.

N.B : c'est peut-être moi mais j'ai l'impression que ce livre sue le sexe à plein nez (La nuit des temps aussi d'ailleurs). Au moment où je lisais le livre je suis tombé sur une suggestion sur internet : "Ouvrez le premier livre qu vous tombe sous la main page 45. La première phrase exprime votre vie sexuelle.". Avec Ravage ça donne ça : "Dans les trous de la ville Dentelle, la forêt vierge renaissait." Mouais...
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Ce roman apocalyptique débute par la description d'un monde moderne "idéal", subitement coupé de toute alimentation énergétique. le roman décrit la décrépitude du genre humain, face à une telle catastrophe. le livre décrit le comment; sans aborder le pourquoi (un peu comme dans Malevil de Robert Merle, avec lequel j'ai ressenti plusieurs similitudes). Cela m'a un peu déçu lors de la lecture. Mais les 20 dernières pages du livre m'ont subjugué. Barjavel a décidément beaucoup de talent pour conclure avec panache ses romans!


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1ère critique (*****)
1943. Il m'a bien fallu relire plusieurs fois la date de parution pour croire que ce livre a été écrit en 1943. Barjavel imagine une ville du futur, en 2040, mais elle ressemble tant à nos villes actuelles! Certes, les voitures volent, on peut aller en Ecosse en cinq minutes, il y a du plastec partout mais il y a aussi des intérieurs pas si éloignés des nôtres, un téléphone proche de notre internet actuel et un monde qui ressemble en beaucoup de points à celui du vingt-et-unième siècle. J'ai été vraiment impressionné, voire bluffé par cet aspect visionnaire du roman, surtout que la ville est bien décrite, par petite touches.
Il y a aussi l'histoire qui m'a beaucoup plu, et là on ne regarde pas vers le futur, mais on assiste à une réécriture de la Bible: la punition de Sodome et Gomorhe, le déluge, la traversée de Désert avec François en Moïse, le couple originel en François et Blanche, et j'en passe. Tous les évènements font référence à un passage du livre originel.
Enfin il y a l'écriture, magnifique, avec des descriptions structurées et splendides, une tension dramatique intense dans les passages de danger, qui font dévorer le roman et un recours au présent de narration bien choisi pour accentuer cette plongée au coeur du texte.
Un vrai bon roman, qui m'a vraiment bluffé par sa modernité, j'y ai retrouvé tous les films catastrophes actuels de fin du monde, Hollywood n'a rien inventé.

2eme critique (*)
1943. Ah, je comprends mieux: "Maréchal, nous voilà, devant toi le sauveur de la France..." J'ai, pendant ma lecture, été à la fois ravi par l'histoire et énervé par le personnage de François, dans sa relation avec Blanche, mais la quatrième partie m'a carrément fait bondir! Et j'ai compris: ce bon Français, heu, non, François, qui tire sa belle des griffes des artistes mielleux qui ruinent la France, pour la ramener à la bonne terre de Provence, où les paysans font vivre de vraie valeurs, loin de ce modernisme qui a ruiné la France. Et je ne parle pas du rôle des femmes, des livres brulés pour ne pas se rappeler le passé et de l'absence de démocratie... L'amour était niais, la nouvelle société limite totalitaire! A moins que Barjavel l'ai fait sciemment, pour se moquer, faire réagir, que ce soit ironique? Dans ce cas là je suis tombé dans le panneau, mais un panneau qui a gâché ma lecture de ce livre admirable...
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Roman SF paru en 1943.
Paris l'an 2052 : ville mécanisée, hauts immeubles, véhicules d'une grande vitesse, les morts sont présents dans chaque famille grâce aux nouvelles technologies, jusqu'au jour où... une panne électrique perdure et c'est le naufrage de l'humanité. François, accompagné de son amie d'enfance Blanche, auxquels s'ajoutent d'autres personnes vont tenter d'atteindre leur village d'enfance.
Ce roman confirme que la machine est plus importante que l'humain, mais dès qu'elle cesse de fonctionner... Donne à réfléchir. Un peu gênée par le fait qu'il y a plus de femmes que d'hommes, donc polygamie (mais l'écrivain est un homme).
M'a fait penser au roman de Marlen Hausofer : le mur invisible. En conclusion : à lire pour toute bonne bibliothèque qui se respecte.
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Un classique de l'anticipation ...
Le terme générique de SF ne peut suffire pour décrire la puissance de ce livre .
On est ici mis en présence d'un mode qui doit réapprendre à vivre sans le progrés , avec les moyens du bord .
Certes l'on peut y voir une charge un peu lourde par moments contre le progrés .
Mais il est vrai que la dépendance au nucléaire on la devine ici , et cela fait de ce roman une oeuvre qui à anticipée le pire ...
Certes le roman à était écrit sous l'occupation , pour autant il apparait que Barjavel à su se projeter dans le futur pour voir ce que cette dépendance à l'énergie allait amener comme drames .
C'est une oeuvre majeure sur le plan des personnages également .
Cet aspect là est clairement mis en avant dans cette histoire qui laisse pantois le lecteur de par son intelligence .
On est embarqués dans un voyage dans le futur par l'un des plus grands auteurs de SF français .
Une oeuvre importante , forte , qui fait froid dans le dos .
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Ce roman de science-fiction est totalement avant-gardiste.

Écrit en 1943, il n'a pas pris une ride et tiendra encore le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. L'intrigue est étonnement d'actualité en cette période où l'humanité se demande comment elle pourrait survivre si la technologie venait à disparaître du jour au lendemain. le style est assez léger et fluide, ce qui rend ce livre encore plus agréable à lire.

En quelques mots: n'ayez pas peur de l'âge de cet ouvrage qui finalement pourrait avoir été écrit aujourd'hui et lancez-vous!
Lien : http://librecommelire.canalb..
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Excellent roman d'anticipation. Je suis épaté par la clairvoyance de l'auteur. Certains trouveront son scénario d'évolution de notre civilisation ridicule ou absurde. Personnellement, je trouve qu'il a vu juste dans l'ensemble. Un tableau symbolique de notre époque. Ne pas oublier que ce récit est écrit dans les années 40!
Barjavel nous décrit un futur où la vie des hommes est entièrement dépendante de la technique: assistance dans toute action, agriculture hors sol, société hors sol grâce à des transports ultra rapides, l'homme est complètement déconnecté de la nature. le seul hic est l'attachement aux ancêtres qui est poussé à son paroxysme dans le roman mais qui, de nos jours, est plutôt folklorique. Barjavel ne prédit pas l'avènement de l'informatique non plus mais, sans avoir imaginé le moyen, il a tout de même trouvé la fin: la dépendance totale de l'homme à la technique pour sa survie.
Face à cette civilisation urbaine du Progrès , une poche de résistance subsiste à travers les descendants du monde rural, vu comme des barbares aux coutumes moyenâgeuses. Serait-ce nos décroissants, vieux "beaufs" des campagnes, hippies new-âge, survivalistes ou autres "marginaux" en rupture avec la société de consommation?
Le tableau est dressé, survient la catastrophe! Plus d'électricité, le monde de la technique s'écroule et avec lui l'ensemble de la civilisation et de l'humanité. Il y a un côté mystique indéniable dans sa vision de cette Apocalypse. (scène de la grande messe qui finit en barbecue géant) La destruction est totale et impitoyable, les hommes se comportent tels des bêtes sauvages, ça fait froid dans le dos...
L'histoire de François et Blanchette (qui s'efface rapidement) est l'histoire d'un combat pour survivre. On perçoit un attachement de l'auteur aux valeurs traditionnelles voir antiques à travers l' attitude du héros ou du chef et à travers les différentes péripéties du groupe des candidats à la survie.
Cette histoire apocalyptique me semble porter des pistes de réflexion pour aujourd'hui. Barjavel nous a laissé un message radical: technophobe et traditionnaliste, il propose un retour en arrière comme échappatoire. Sans aller jusque là, peut être devrions nous songer à repenser notre rapport à la technologie et à la nature.
Dans ce trio de dépendance Homme / Nature / Technologie, la Nature est la grande perdante aujourd'hui: méprisé, ignorée et détruite. Pourtant de ce trio, qui est le membre indispensable aux autres? Et qui survivra facilement sans les autres? J'espère que nous serons capables de prendre conscience de tout ça sans avoir à passer par de tels ravages!
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Ravage de Barjavel est une dystopie qui nous livre un monde plutôt avancé mais aussi morose et froid.
Dans ce livre, les hommes semblent être à la pointe de la Technologie, le savoir et l'intelligence de chacun est richement exploité et a donné un monde où tout fonctionne sans que le moindre effort physique ne soit demandé. A tel point, que le jour où la technologie qui fait vivre le monde bat de l'aile, les êtres humains doivent réapprendre à monter des escaliers, à trouver le moyen de s'alimenter ou de se soigner et surtout à faire face à l'immense chaleur qui touche la Terre.
C'est une course effrénée pour la vie d'un petit groupe d'hommes que l'on suit dans ce roman. La fin est très étonnante...
Un livre très intéressant et qui donne matière à réfléchir longtemps après sa lecture.
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Connaissez-vous la liste Votre pire lecture scolaire sur votre site préféré ?
Pour la lectrice que je suis, que j'étais surtout, peu de lectures m'ont arrêtée…sauf : Ravage, de Barjavel.
Une de mes premières immersions dans la Science-fiction, un désenchantement.
Conséquence, j'ai cru que la SF n'était pas pour moi.
Heureusement, George Orwell et Robert Merle m'ont chuchoté à l'oreille, Margaret Atwood et plus récemment Emily St John Mandel ou Estelle Faye m'ont prise dans leurs filets.
Malentendu dissipé, il fallait que je retourne à la source du quiproquo.

Paris – 2052 – Paris est une ville à la pointe de la technologie : son architecture moderne permet de loger grand nombre d'habitants dans ses structures dites « Villes hautes » ; ses modes de transports, métro, automobiles, et bus fonctionnent tous à l'électricité, jusqu'aux avions. Cette société moderne a également découvert le « plastec », une matière d'une solidité incroyable, mais aussi transparente et ultra résistante, qui finit par supplanter tout autre matériau. Bref, « Les temps nouveaux » offrent des conditions de vie quasi parfaites pour qui saurait s'en satisfaire...
Aussi, lorsque l'électricité disparaît subitement, le monde entier s'arrête. Dépassée la phase de sidération devant l'incroyable, la panique laisse place au chaos. Plus encore, l'homme « civilisé » redevient « sauvage ». Quelles perspectives restent-ils aux survivants de la catastrophe pour échapper aux violences, mais aussi aux maladies et épidémies qui guettent ? Partir à la recherche d'un paradis perdu, où une nouvelle vie est possible, plus près de la nature et plus simple.

Rien à faire. Cette lecture me laisse un goût amer.
Aucune empathie pour les personnages, aussi antipathiques les uns que les autres.
Un début laborieux et une fin calamiteuse. Je n'ai détecté à aucun moment une réelle qualité visionnaire à l'auteur sur cette ville futuriste et ses habitants, et encore moins adhéré à cette fin pour moi presque traumatisante.
Je reconnais cependant que certains passages traduisent très bien l'effondrement de cette société, tant d'un point de vue matériel qu'humain. Les bandes armées qui s'organisent, le mode survie qui s'inscrit dans l'esprit de chaque survivant, Barjavel développe dès son premier roman une belle capacité d'évocation.
Mais je ne peux faire fi de la misogynie qui y transpire page après page, de cet idéal de société patriarcale et nauséabonde. Et j'ai encore aujourd'hui un peu de mal à comprendre comment on a pu me mettre entre les mains un tel roman sans un minimum d'explications ou de mise en contexte.
Bref. Je confirme. Encore une fois. Je n'ai pas aimé Ravage.
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Un grand classique qui est un grand bonheur de lecture. Comme son titre l'indique, la fin apocalyptique de la civilisation industrialisée. Et la lutte pour la survie d'un petit groupe de rescapés. On sent la gourmandise de l'auteur à décrire les horreurs surgissant au milieu du confort. Vers un Éden qui ne convainc pas mais c'est une autre fable... Publié en 1943 (!) avec des inventions visionnaires : la robotisation des esprits, la catastrophe écologique, ou, au détour d'un chemin, le traitement des malades psychiatriques...
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