Hellraiser - Édition collector

Je me devais bien entendu de possèder cette version collector de l'un des titres phares de Clive Barker.
Il faut dire qu'il vaut vraiment le détour, nous offrant une préface d'une dizaine de pages rédigée par Benoît Domis, Rêves et cauchemars en Technicolor, décrivant la carrière de Clive Barker.
Au centre, bien entendu, le roman, dont voici mon retour :
Grand classique et peut-être le plus connu des titres de Clive Barker, il n'aura pas fallu moins de 20 ans pour qu'Hellraiser soit traduit en français. Inspiré du film du même titre mondialement connu, ce petit bouquin d'environ 180 pages est un incontournable.
Histoire de démons mais avec fort penchant vers la sexualité, mêlant plaisir et douleur, souffrance née de l'insatisfaction sexuelle provoquée par l'utilisation du verrou cubique, gardien du plaisir interdit. Ce roman assez violent pourrait être très dur, à la limite du soutenable, s'il n'était ponctué d'humour, certes noir, mais humour quand même. Mon préféré, bien évidemment. Clive Barker se fait poète, tour à tour enjoleur et provocateur.
Cet écrivain est un génie. Mais je pense que tout le monde a lu ce livre et vu le film, maintenant, donc je n'apprends rien à personne.
Suite au récit et en bonus, vient un entretien entre l'auteur et Peter Atkins, Dans les collines.
Bien entendu, la couverture est magnifique, une telle oeuvre méritant un bel écrin.
Et je rappelle ici aussi que pour les fans, n'oubliez pas, la Pinhead Edition sort le 3 novembre.

"J'ai vu le futur de l'horreur et son nom est Clive Barker" cette citation du grand maître horrifique littéraire qu'est Stephen King encense à juste titre cet autre romancier spécialisé dans l'épouvante. le monde de l'horreur lui doit beaucoup puisque c'est lui qui a crée Hellraiser et les iconiques Cénobites dont il a réalisé les deux premiers films. Pinhead et sa bande à tortionnaires infernaux tout comme le cube mystique ouvrant la porte vers les enfers sont devenus une référence incontournable quand on parle du genre de la peur. Mais les films ne font qu'adapter la longue nouvelle de Clive Barker qui fut pendant longtemps inexistante dans une traduction française, chose réparée depuis le milieu du XXIeme siècle. Et cette belle édition de Bragelonne honore bien la novella, faisant connaître à tous ce récit des ténèbres.
Tout commence par un déménagement, rien de plus classique dans une histoire pour introduire les éléments du scenario. Rory Cotton, sa femme Julia et leur fille Kirtsy s'installent dans cette vieille baraque ayant appartenu à Frank frère de Rory porté disparus depuis plusieurs mois. Alors que Julia entretient la demeure, elle tombe nez à nez avec un épouvantable écorché qui lui parle : c'est Frank, qui fut son amant, qui lui révèle s'être échappé des enfers et lui demande de l'aider à retrouver sa peau originelle et de fuir les Cénobites. Mais ces derniers comptent bien reprendre leur dû...
Avec cette novella écrite en 1986, Clive Barker nous emmène dans les frontières d'un imaginaire troublant et sulfureux. Il fait entrer en scène les terribles Cénobites, ces prêtres de la douleur vêtus de cuir qui exécutent les volontés de ceux qui résolvent le cube maléfique et à leur tête Pinhead à la tête clouté. Mais ils sont loin d'être de simples démons sadiques aimant torturer pour le mal, ce sont des entités en fait neutre qui n'agissent que par la volonté du destin et pour emmener les inconscient qui souhaitent connaître tous les plaisirs. Ce sont des antagonistes originaux dans un sens où s'ils menacent et châtient les autres ce n'est pas pour leurs amusements personnels mais pour obéir à des lois intérieurs qui leur sont propres et que les invocateurs doivent respecter sous peine d'horribles tourments. de l'autre coté, ce sont surtout les humains qui intéressent en fait, dans leurs désirs et leurs envies. Ainsi la novella débute par l'hédoniste Frank qui cherche toujours à aller plus loin dans la recherche de sensation fortes et ne recule devant rien pour ressentir plus d'épicurisme quitte à verser dans le meurtre. Julia est une femme dévorée par les délices charnels répugnant son époux et désirant le frère de celui-ci et terrifiée par la peur de la mort. Rory est l'homme simple aux goûts simples, qui se contente de simplicité mais qui est aveugle aux aspirations de ses proches, sa femme et sa fille en premier. Et Kirsty la jeune fille en maturité qui veut quitter le cocon paternel, hait sa belle-mère qui lui vole son paternel et découvre tout juste l'amour mais aussi la lubricité. Des êtres dont tourne le cube et les Cénobites qui magnifient leur soif de désir, de concupiscence et des sens.
Le désir, grand thème du roman, qui se fonde dans l'horreur : Eros et Thanatos dominent la nouvelle. le masochisme, l'amour de la chair et du sang, les chaînes clinquantes qui frappent l'épiderme à l'en arracher, et la volonté d'assouvir ses appétits par tous les moyens via des invocations diaboliques où des pactes sanglants, tout appelle la puissance de la luxure et de l'orgueil par des scènes dantesques qui mélangent l'attraction et la répulsion dans nos ressentis. Clive Barker évite toutefois le gore gratuit et ne fait pas étalage sur les gerbes d'hémoglobines, les scènes sanguinolentes étant plutôt rares en fait.
Et Clive Barker nous démontre un style velouté et évocateur, dense et lent en même temps qui nous conte cette histoire noire avec beauté. Il se réfère aussi dans la novella aux grands chercheurs des désirs, d'alchimistes comme de dépravés avec le marquis de Sade où Gille de Rais. Encore et toujours le désir de la chair.
Un grand récit de l'horreur doté d'un certain esthétique gothique qui malgré les thèmes macabres ne sombre pas dans le granguignolesque et avec introspection nous fait contempler en profondeur l'immensité de nos sensualités et de nos tentations.

La base. le piédestal. Ou au moins, la première marche aux Monuments de ce genre-là d'horreur. L'horreur indicible, profonde, orgasmique et totale. Définitive. Une mise en bouche adéquate dans l'univers dément des Cénobites. À lire avant LES ÉVANGILES ÉCARLATES.

Pour une fois j'ai vu un film bien avant de lire le livre dont il a été tiré. Et plus d'une fois, même. Hellraiser (le premier surtout) fait partie de mes grands classiques. Et même s'il a maintenant le charme des années 80 (en VF, surtout!), il reste celui dont j'ai vu quelques images à l'époque de sa sortie lors de reportages sur le festival d'Avoriaz... j'avais moins de 10 ans et je n'ai pas oublié.Je voulais lire la novella de Clive Barker depuis longtemps, mais un premier essai de lecture de cet auteur m'ayant laissé un souvenir mitigé, je ne me suis pas précipitée sur ses autres ouvrages. Ceci dit, comment résister à la magnifique édition collector proposée par les éditions Bragelonne ?Barker ayant lui même adapté son oeuvre, cela ne m'a pas étonné que le film soit à ce point fidèle au livre. A croire même que le livre a été pensé pour une adaptation cinématographique!J'ai énormément aimé cette lecture. Ce fut une drôle d'expérience, mais ce fut plaisant de pouvoir ré-imaginer les personnages (et tenter d'oublier le brushing de Julia...).J'aime beaucoup l'écriture de Barker, qui sait mettre en place en quelques lignes une ambiance malsaine et ambiguë à souhait. le récit, rapide et rythmé, ne souffre d'aucun temps mort, et on enchaîne frénétiquement les pages. Reste que l'histoire est courte et n'ouvre aucune autre perspective que celles abordées dans le film. Ce fut assez frustrant... l'univers des cénobites étant si intéressant, j'aurais aimé plus de détails...

Bragelonne nous offre, avec cette sublime édition collector d'Hellraiser de Clive Barker, trois textes.

Tout d'abord une préface de Benoît Domis, retraçant la carrière de Clive Barker (théâtre, cinéma, littérature, peinture...).
Ensuite, nous avons le court roman Hellraiser que j'ai pris un grand plaisir à découvrir, n'ayant jusqu'ici vu que l'adaptation cinématographique.
En troisième partie de cet ouvrage, nous trouvons un entretien, Dans les collines datant de mars 2010, entre Clive Barker et Peter Atkins, auteur et ami de l'auteur qui fut également co-scénariste dans la saga cinématographique des Hellraiser.

De quoi parle Hellraiser?

Hellraiser est un court roman d'horreur où nous avons un chapitre d'introduction diablement efficace, annonçant la couleur du livre : mysticisme et horreur sur un fond d'une extrême noirceur.

Un homme, Frank, ouvre, chez lui, à Lodovico Street, une boîte énigmatique, appelée la boîte Lemarchand. Cette boîte qu'il a ramené, après de nombreuses recherches à travers le monde, est une promesse aux plaisirs ultimes.
Frank, homme blasé par sa vie et cynique, va avoir la désagréable déconvenue d'ouvrir en fait un portail vers un monde de douleurs inédites en faisant la connaissance des créatures appelées les Cénobites.

Quelques temps après, Frank ayant disparu, son frère Rory emménage dans la maison familiale avec sa femme Julia. Bientôt, des faits vont amener Julia à ressentir la présence de Frank en ces murs et tenter de le ramener dans le monde des vivants... Mais le prix à payer pour faire revenir Frank va semer le sang et les meurtres dans cette maison...

Hellraiser (littéralement démon des enfers) est un roman horrifique de 130 pages où le sang coule à flots.
Clive Barker a créé une mythologie inédite avec des créatures surprenantes que sont les Cénobites, une sorte de créature qui ne s'épanouit qu'à travers les tortures qu'elle fait subir aux êtres humains trop inconscients pour ouvrir cette boîte Lemarchand (sorte de boîte de Pandore), déchaînant les enfers et les pires souffrances à la personne l'ayant ouverte.

Au delà de ces créatures sadiques, le couple diabolique, Frank et Julia, va se révéler bien plus sanguinaire que ces créatures, semant les cadavres autour d'eux pour leur égoïste bien être.
Qui sont les vrais monstres de ce roman?

Un roman culte, une mythologie ingénieuse et inédite, des frissons et du sang à foison, voici le cocktail d'Hellraiser de Clive Barker, que Stephen King surnomma le futur de l'horreur, tant il fut impressionné par le talent de l'auteur.
Une effroyable évasion livresque que j'ai lue avec un plaisir sadique :)


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