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EAN : 9782290257241
384 pages
J'ai lu (19/01/2022)
3.83/5   688 notes
Résumé :
La guerre de Troie, mythe fondateur de toute la littérature européenne, commence par la banale histoire d'une reine enlevée à son époux par un autre homme. Mais, prisonnière du camp grec, une autre reine observe le destin du monde se jouer sous ses yeux : Briséis, la captive d'Achille, par qui la guerre basculera.
Presque 3 000 ans plus tard, il est temps d'entendre sa voix - et à travers elle, peut-être, celle de toutes les femmes laissées muettes par l'His... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (195) Voir plus Ajouter une critique
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L'idée de départ est géniale : renverser le mythe de la guerre de Troie en féminisant l'épopée homérique. Les femmes muettes pendant des millénaires de l'Iliade ont désormais une voix forte qui n'est plus celle d'un choeur gémissant et se lamentant. Pat Barker sculpte les différentes figures de la femme ( épouse, veuve, mère, concubine ) autour de celle de Briséis, chargée d'être la narratrice.

Le roman démarre quelques mois plus tôt que l'Iliade. Lyrnessos, la capitale du royaume de Mynès l'époux de Briséis, vient d'être détruite par Achille. Briséis sera le trophée de ce dernier, forcée à partager sa couche avec celui qui a tué son époux et ses trois frères, rejoignant les autres femmes prises de guerre dans le camp des Grecs qui assiègent Troie depuis neuf ans.

La lecture est incroyablement immersive. On est directement et totalement plongé dans la cruauté de la guerre restituée de façon très sensorielle ( les rats, la puanteur des charniers, des corps, la sueur, les blessures ). Et dans ce chaos, Pat Barker explore parfaitement la tragédie de l'impuissance des femmes réduites à l'état d'esclaves sexuels et domestiques.

L'auteur ne s'appesantit pas sur le description des viols perpétrés. Les captives troyennes ont en elle quelque chose de douloureusement résigné, le temps a passé, nombreuses ont eu des enfants avec leurs bourreaux, certaines s'y sont attachées. Il y a bien quelques allusions aux séquelles de nuits difficiles, soignées à coup de graisse d'oie broyée dans des herbes médicinales. Même sans sentimentalisme ou sensationnalisme, le lecteur est tout autant en empathie avec ces femmes violées et échangées. le corps des femmes n'étant qu'un objet à travers lesquels les hommes luttent les uns contre les autres pour asseoir leur statut. Un passage est bouleversant, celui du sacrifice de la princesse troyenne Polyxène sous le regard de sa mère Hécube ( Pat Barker s'inspire ici de la pièce d'Euripide Les Troyennes ).

Il y a bien quelques longueurs, quelques anachronismes post MeToo, mais ce qui a perturbé l'appréciation de cette lecture, c'est le changement de braquet de l'auteure. Pourquoi quitter à mi-parcours la première voix de Briséis pour passer à la troisième personne, plus impersonnelle, plus masculine ? J'ai trouvé les raisons de ce changement assez opaques. On se retrouve avec des chapitres centrés sur Achille et qui reprennent des événements archi connus : la colère d'Achille lorsqu'Agamemnon lui ravit Briséis, son refus de participer aux batailles, son désespoir à la mort de Patrocle. le personnage d'Achille est très bien traité, le présentant comme un homme brisé par la guerre et une terrible mère, celui de Patrocle aussi, tous les deux empêtrés dans la violence de la culture patriarcale de l'époque. Mais moi il me tardait de retrouver le point de vue féminin, l'âme du roman.




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N'en déplaise à Jean Giraudoux, la guerre de Troie eut bien lieu. Et d'autres encore après celle-ci.
Le silence des vaincues, c'est l'Iliade au féminin. 
La romancière anglaise Pat Barker s'est penchée sur le champ de bataille le plus célèbre de l'histoire de l'humanité, la guerre de Troie.
Elle nous rappelle ici un récit vieux de plus de deux mille cinq cents ans et qui résonne encore à nos oreilles aujourd'hui, parce que depuis l'Iliade, ce n'est qu'un éternel recommencement...
Rien n'a peut-être changé depuis deux mille cinq cents ans, la guerre, la gloire, la grandeur, les ambitions, l'humiliation, la haine, la revanche, les forts qui écrasent les faibles, la mort au bout du chemin, tandis que certains résistent...
Entre toutes les femmes qui ont joué un rôle primordial dans la guerre de Troie, Pat Barker aurait pu choisir Andromaque l'épouse d'Hector, Cassandre la prophétesse, ou bien encore Hécube femme de Priam le roi de Troie et mère de toutes les Troyennes. Et pourquoi pas la belle Hélène pour laquelle des hordes de soldats vont s'entretuer durant neuf ans ? Non, sûrement pas la belle Hélène, les Troyennes la détestaient tant...
Alors, entre toutes les femmes de Troie, ce fut Briséis. Elle les incarna toutes à sa manière, ici dans ce texte sobre et magnifique et dans la plaine ravagée de Troie...
Briséis, reine de Lyrnessos, cette cité aux avant-postes de Troie qui ne résista pas à l'assaut des Achéens venus laver le blasphème et récupérer la belle Hélène.
Voilà neuf ans que cette guerre perdure !
Entre toutes les femmes de Troie, elle est la mère, la soeur, la cousine, la fille, la concubine... Elle est celle qui appartient désormais à Achille, le grand guerrier grec chef des Myrmidons...
Entre toutes les femmes de Troie, elle est muette et passive, elle est captive, faite prisonnière comme ses soeurs d'âme devenues esclaves comme elle, elle est un tribut, un trophée de guerre. Est-elle encore une femme ?
Comme ses soeurs d'âme, elle écarte désormais les jambes le soir pour accueillir celui qui a tué pas plus tard que la veille son époux, ses frères qui étaient encore peut-être des enfants... Celui qui demain reprendra son glaive pour tuer d'autres parmi les siens...
Est-elle encore une femme dans ce camp retranché où d'autres femmes jettent sur leur métier à tisser inlassablement des scènes de guerre, des scènes de vie, leurs déchirures à jamais inconsolables...
Briséis, elle est celle qui involontairement jeta la brouille dans le camp adverse, entre Agamemnon, roi de Mycènes et Achille le meilleur guerrier parmi les Achéens...
Jeta ce dernier dans une bouderie de gosse parce qu'on lui avait pris son jouet, son beau trophée de guerre...
Jusqu'à ce qu'on vienne le supplier sous sa tente en la personne d'Ulysse, excusez du peu ! On te ramènera Briséis...
Briséis, forte et fragile à la fois, plus seule que jamais...
Sa seule résistance c'est la compassion pour les siens, sa seule résistance c'est de ne pas vouloir mourir.
Panser les cicatrices, y compris celles des ennemis ; fermer les yeux des morts, y compris ceux des ennemis...
Et puis nager le soir dans la mer infinie, se laver de la barbarie dans les flots immaculés...
Le récit de Pat Barker offre la cruauté de la guerre, vécue de manière lucide et crue, mais convoque aussi dans ces instants tragiques et douloureux la pureté de la lumière que l'on est capable d'étreindre comme quelque chose de vital et de précieux...
L'amitié du bon Patrocle, frère et confident d'Achille, seul personnage à savoir contenir la fougue et les pulsions souterraines de son ami...
Et puis tant d'autres moments où Briséis oublie la guerre, se souvient, dans le fardeau de la mémoire. Quelques jours d'une paix lumineuse, entre parenthèse dans le bruit des glaives et du sang. Parfois, des guerriers endurcis au combat écoutent une esclave chanter une berceuse troyenne à son bébé grec. Instant de tendresse... Ou bien d'autres instants encore où les combats s'arrêtent pour respecter le deuil des deux camps...
Survivre avec cela...
L'écriture de Pat Barker dit cela avec la pudeur d'une beauté tragique.
A la lisière du monde, d'autres guerres sont venues depuis.
Entre toutes les femmes, Briséis est celle qui dit la douleur universelle des femmes, otages des guerres.
Je continue d'entendre sa voix par-delà les plaines et les remparts de Troie, deux mille cinq cents après...
Femmes humiliées, martyrisées, tondues, violées, sacrifiées... Que ce soient dans les faubourgs d'Aleph ou de Groznyï, dans les villes pilonnées d'Ukraine, ou les stades de Kaboul...
Elles ont toujours payé le prix fort...
Entre toutes les femmes de Troie, l'autrice n'avait que l'embarras du choix. Dire l'Iliade au féminin, à travers leur mots, leurs yeux, leurs gestes, leur non-dits, leurs blessures, leurs silences...
Et puis les laisser repartir vers d'autres guerres...
Entre toutes les femmes du monde...
Les laisser venir jusqu'à nous.
Dépassant la dimension romanesque, acceptant d'entrer dans une sorte de vibration universelle..., les accueillir, combattre désormais auprès d'elles ainsi...
C'est pour tout cela que j'ai aimé ce texte, dans cette sororité à la fois lumineuse et douloureuse.
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Le silence.

Celui qui s'en vient après le massacre. Celui qui blesse après la défaite.
Le silence.

Celui de celles qui n'ont pas droit au chapitre dans les récits de guerre. Celui de ces femmes tombées dans l'oubli. Dont la voix n'a pu se faire entendre.

C'est ce silence-là, tonitruant et viscéral, qui raisonne dans cette réécriture de l'Iliade, et qui donne une voix puissante, parfois crue, toujours passionnée, à ces femmes jetées dans le long fleuve intranquille de l'Histoire…

La Guerre de Troie a bien eu lieu mais tout n'avait pas peut-être pas encore été dit. Car si les événements racontés paraissent déjà bien connus, c'est l'angle choisi qui offre une nouvelle perspective. Celui des perdantes. Des prisonnières. A travers Briséis, reine brisée, capturée, et jetée dans le lit d'Achille contre son gré, s'élève une nouvelle version d'un mythe …

Le quotidien est alors raconté par cette reine déchue, devenue esclave, qui va se battre, à sa manière, aux côtés de toutes ces femmes passées dans le camp des vainqueurs.

Le silence des Vaincues est un roman résolument féministe, empli de ce mot à la mode, qu'il ne faudrait pas vider de sens, qu'est la sororité. Souvent violant, le récit n'a rien d'une guerre en dentelles et frappe par son réalisme. La langue est belle, sans dissimuler la réalité d'une époque où le sang est versé et l'innocence sacrifiée.

Un roman original, entre réécriture et réinvention, entre modernité et classicisme. Un roman étonnant à plusieurs niveaux qui mérite vraiment qu'on s'y attarde.
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Il y a encore une semaine, je ne connaissais ni le nom de Pat Barker, ni le titre de son dernier roman paru en 2020, ni les éditions Charleston qui ont publié celui-ci en France. Après vérification, il s'agit d'un éditeur publiant uniquement des femmes et qui semble ne s'adresser qu'à des lectrices. Mais bien qu'ayant le tort d'être du mauvais genre, je n'ai pas eu peur de me lancer dans la lecture de ce roman présenté comme une version féminine et féministe de l'Iliade... Reprendre des événements historiques ou des mythes bien connus en changeant de perspective, c'est le genre d'exercice qui me plaît tout particulièrement.

Avant tout, il faut évacuer le bullshit marketing à base de "voix de toutes les femmes laissées muettes par L Histoire qui s'élèvent après 3000 ans de silence". D'une part, la seule voix que nous entendrons vraiment sera celle de Briséis, l'esclave dont Homère nous dit qu'elle fut donnée à Achille puis à Agamemnon, provoquant la fameuse colère du premier. D'autre part, quand on s'intéresse au sujet, on sait qu'écrire sur les vaincues de la guerre de Troie n'est pas une idée neuve, celles-ci ayant notamment inspiré à Euripide sa tragédie "Les Troyennes" vingt-quatre siècles avant #MeToo. Plus près de nous, on a un exemple de réinterprétation féminine (et misandre) de l'épopée homérique avec "La trahison des dieux" de Marion Zimmer Bradley. J'avoue d'ailleurs qu'en entamant "Le silence des vaincues" je craignais un peu le texte lourdement militant, avec des femmes fortes et courageuses opposées aux mâles bêtes et méchants... En réalité, on découvre dans ces pages un Achille en grand enfant plein de failles, un Patrocle en homme attentionné qui suscite la sympathie, et l'on trouve même des seconds rôles masculins présentés de manière très positive comme le médecin Machaon ou le vieux roi Priam.

Le roman part sur d'excellentes bases. La première partie sur les trois qu'il comporte est très convaincante, voire brillante. On a précisément ce qu'on est venu chercher : un autre regard sur la guerre de Troie, le mythe vu par le petit bout de la lorgnette. Ainsi on ne saura pas grand-chose des combats qui se déroulent hors-champ, et c'est tant mieux. Il n'y a rien d'épique ou de romantique dans le récit de l'infortunée Briséis, ce n'est que la triste réalité de la guerre vécue de l'arrière : l'ennui, la saleté, la maladie, le désespoir...

Et puis soudain, lorsque nous entrons dans la deuxième partie, patatras ! le bel édifice s'effondre. On cesse de tout voir à travers le regard de Briséis et les chapitres à la première personne alternent désormais avec des chapitres à la troisième personne, beaucoup plus classiques puisqu'on se focalise alors sur les habituels héros de la guerre de Troie. Pat Barker trahit ce qui semblait être son intention initiale, comme si, une fois confrontée aux faits narrés dans l'Iliade (Homère ne racontant pas toute la guerre de Troie, mais seulement les événements compris entre la dispute d'Achille et d'Agamemnon et les funérailles d'Hector) elle n'osait plus garder le cap qu'elle s'était fixé. On se retrouve donc plus ou moins avec l'histoire que nous connaissons depuis toujours, celle d'Achille pour l'essentiel... ce qu'admet la narratrice à la fin du roman, comme un aveu d'échec de la part de l'auteure. Cependant, une fois digérée la grosse déception de la deuxième partie et mes attentes revues à la baisse, j'ai pu davantage apprécier ma lecture, d'autant que les derniers chapitres se recentrent enfin sur le personnage de Briséis.

Autre chose qui, sans être rédhibitoire, m'a plutôt déplu : sans doute dans une volonté de "faire actuel" puisque c'est un des arguments commerciaux du roman (utiliser le passé pour mieux évoquer le présent), l'auteure a émaillé ses dialogues de vocabulaire familier (mais un guerrier grec qui s'adresse à un autre en l'appelant "mon pote", ça a tendance à briser l'immersion) et ne manque pas d'utiliser des concepts modernes tels que nos unités de mesures : centimètres, kilos, secondes... qui n'ont aucun sens dans un contexte antique. Dommage, car hormis ces quelques accrocs la reconstitution est crédible, on sent que Pat Barker connaît bien et respecte l'oeuvre d'Homère... Elle la respecte peut-être trop, d'ailleurs.

Au bout du compte, "Le silence des vaincues" aura été pour moi la parfaite illustration d'une lecture mitigée : beaucoup d'excellentes choses, et beaucoup de points décevants. Loin d'être un mauvais roman, il reste une honorable réécriture de l'Iliade, une parmi des dizaines d'autres... malheureusement pas aussi novatrice qu'elle aurait dû l'être, qui n'ose pas aller au bout de ses idées, et qui laisse un goût amer de belles promesses non tenues.
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La guerre de Troie vue par les femmes, unique je pense. Briséis, reine de Lyrnessos, est enlevée durant la guerre de Troie par Achille (689-690) qui a tué son mari et ses trois frères sous ses yeux. Elle devient son esclave, son trophée, obligée de partager son lit selon ses envies. Elles sont plusieurs vaincues à vivre ainsi, n'ayant aucun droit de parole, sont des objets utilitaires pour ces barbares, c'est tout. Je trouve dommage qu'elle ne soit pas la narratrice tout le long du livre et que Achille prend beaucoup de pages avec cette folie de mère morte quand il était enfant. Une grande partie est également consacrée à son amour pour Patrocle, seul à dégager un peu d'humanité pour Briséis. Pas de voyeurisme sur les viols, ce que j'ai apprécié, mais compensé par des scènes de massacres, les rats, la puanteur. Quelques longueurs, des dialogues pas très bons. Sujet, malgré tout, intéressant.
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critiques presse (1)
LaCroix
09 décembre 2020
La romancière anglaise Pat Barker raconte au féminin la guerre de Troie. Un point de vue original pour une belle réussite romanesque.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (130) Voir plus Ajouter une citation
Par la suite, partout où je suis allée, j’ai toujours recherché les femmes de Troie qui avaient été dispersées à travers le monde grec. Cette vieille squelettique, aux mains couvertes de taches brunes, qui s’en va en traînant les pieds ouvrir la porte chez son maître, est-il possible que ce soit la reine Hécube qui, jeune et belle, mariée depuis peu, avait ouvert le bal dans le palais du roi Priam ? Cette fille vêtue d’une robe déchirée et minable, qui s’empresse d’aller remplir sa cruche au puits, est-il possible que ce soit l’une des filles de Priam ? Cette concubine vieillissante, dont le maquillage s’écaille par-dessus ses rides, est-il possible que ce soit réellement Andromaque, que l’on voyait jadis si fière sur les remparts de Troie, son nouveau-né dans les bras, quand elle était l’épouse d’Hector ?
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À présent, il voit ce qu’il a essayé de faire : marchander avec son chagrin. Derrière toute cette activité frénétique, il y avait l’espoir que s’il tenait ses promesses, il ne souffrirait plus. Mais il commence à comprendre qu’on ne peut pas négocier avec le chagrin. Il est impossible d’éviter la torture, ni même de la faire aller plus vite. Elle le tient dans ses griffes et ne lâchera pas tant qu’il n’aura pas appris toutes les leçons qu’elle a à lui dispenser.
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Par la suite, partout où je suis allée, j'ai toujours recherché les femmes de Troie qui avaient été dispersées à travers le monde grec. Cette vieille squelettique, aux mains couvertes de taches brunes, qui s'en va en traînant les pieds ouvrir la porte chez son maître, est-il possible que ce soit la reine Hécube qui, jeune et belle, mariée depuis peu, avait ouvert le bal dans le palais du roi Priam ? Cette fille vêtue d'une robe déchirée et minable, qui s'empresse d'aller remplir sa cruche au puits, est-il possible que ce soit l'une des filles de Priam ? Cette concubine vieillissante, dont le maquillage s'écaille par-dessus ses rides, est-il possible que ce soit réellement Andromaque, que l'on voyait jadis si fière sur les remparts de Troie, son nouveau-né dans les bras, quand elle était l'épouse d'Hector ?
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Que dire ? Il n'a pas fait preuve de cruauté. Je m'attendais à des brutalités, j'y comptais même, mais il n'y a rien eu de tel, et au moins cela a été vite terminé. Il baisait aussi vite qu'il tuait, et pour moi cela revenait au même. Quelque chose en moi est mort cette nuit-là.
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- Aurais tu vraiment épousé l’homme qui a tué tes frères ?
- Eh bien, premièrement, on ne m’aurait pas laissé le choix. Mais, oui, probablement. Oui, j’étais esclave, et une esclave ferait tout, absolument tout, pour ne plus être une chose et redevenir une personne.
-Je ne comprends pas comment tu pourrais faire ça.
- Bien sûr que vous ne comprenez pas. Vous n’avez jamais été esclave.
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