AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de keisha


Grâce à cette lecture, où je me suis délectée de l'écriture si élégante de l'auteur (je suppose que c'est aussi très bien traduit), j'ai découvert que Barnes a aussi écrit des chroniques consacrées à des peintres, et voilà réunies celles couvrant les décennies 1990 à 2010.

"Géricault: de la catastrophe à l'oeuvre d'art" plonge d'abord le lecteur dans cette catastrophe (le naufrage de la Méduse) dont je connaissais si peu, puis vient le tour de Delacroix, Courbet, Manet, Fantin-Latour, Cézanne, Degas, Redon, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Braque, Magritte, Oldenbourg (pas un peintre), Freud et Hodgkin, par d'ailleurs un ami de Barnes. Surtout des français, et 19ème- 20ème siècle, qui ces dernières années ont sûrement eu droit à des expositions parisiennes.

Je n'ai donc pu m'empêcher de penser aux blogueuses bravant les aléas des transports en commun (j'ai des noms!) pour admirer diverses oeuvres : ce livre est pour elles!

Mais gare, Barnes pointe le problème de ces expositions 'à ne pas rater'
"Combien de temps restons-nous devant une belle peinture? Dix secondes, trente? Deux minutes entières? Et puis combien de temps devant chaque bon tableau des séries de 300 numéros qui sont devenues la norme pour chaque exposition d'un peintre majeur? Deux minutes devant chacun feraient dix heures en tout (sans compter le déjeuner, le thé et les pauses aux toilettes). levez la main, ceux qui ont consacré dix heures de suite à Matisse, Magritte ou Degas!Je sais que je ne l'ai jamais fait. Bien sûr, nous faisons notre marché, l'oeil présélectionne ce qui l'attire aussitôt (ou ce qu'il connaît déjà); même un spectateur avec de super talents d'habitué des expositions, qui sait exactement quelle est la corrélation entre le taux de sucre sanguin et le plaisir artistique, qui peut affronter les espaces vides et n'a pas peur, si nécessaire, de remonter à l'envers la chronologie des tableaux, qui refuse d'user son regard à parcourir les catalogues et de tendre le cou vers les titres, qui est d'assez haute taille pour voir par-dessus les têtes et assez robuste pour repousser les coups d'épaule des fanatiques enturbannés par leurs écouteurs- même un tel spectateur arrive au boit d'une grand exposition avec un regret furieux de ce qui aurait pu être."

Pour Barnes, l'une des meilleures expositions qu'il ait vues est celle occupant six salles, "consacrée à un seul tableau, ou, plutôt à un seul sujet: L'exécution de Maximilien, de Manet." Il en existe trois versions, dont va parler Barnes bien sûr. Voir l'article complet sur wikipedia, avec les versions et des parties des tableaux, ainsi que des explications.

Une question est sur les lèvres : et les reproductions des oeuvres, dans ce livre ? (319 pages, 24 euros). Elles sont nombreuses, en couleurs, dans le texte, mais hélas ne figurent pas toutes celles auxquelles Bernes se réfère, ce qui est frustrant, mais peut se régler en allant regarder sur internet, après tout.

Pour terminer, disons que ce livre est parfaitement lisible avec bonheur, donne une grosse envie de filer en musée ou en expo; l'on apprend à regarder certaines oeuvres, à réfléchir aux rapports entre notre avis sur une oeuvre, et ce que l'on sait -ou pas -par ailleurs de la vie de l'artiste. L'on sent parfois un petit peu vers qui penche l'auteur, mais il égratigne surtout des artistes du 20ème siècle (et pas tous!)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          61



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}