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sur 679 notes
Dans l'esprit de Tony, la fille qui danse, prend les traits de Veronica, sa petite amie lorsqu'il était à l'université.
Un soir, dans sa chambre d'étudiant, elle s'était laissée aller à danser ; elle avait tournoyé au son de l'électrophone et il en avait conçu de la joie. Un contentement, comme une petite victoire de la sentir si proche, si pleine d'énergie, elle qui ne dansait jamais.
Veronica avait été son premier grand amour de jeunesse dans les années 1960. Ils s'étaient fréquentés pendant quelques mois, mais leur incompréhension mutuelle, leurs divergences de caractères, leur manque de confiance l'un envers l'autre avaient fini par avoir raison de cette relation dans laquelle Tony se sentait douloureusement manipulé, curieusement mal-à-l'aise devant l'assurance, l'intelligence et le niveau culturel et social de la jeune fille.
Paradoxalement, lorsqu'après leur séparation il avait appris que Veronica sortait désormais avec Adrian, l'un de ses meilleurs amis de lycée, il en avait été cruellement affecté, et dans un élan de haine puérile, mesquine et jalouse, il leur avait écrit une longue lettre pleine de fiel et de venin.
Peu après, Adrian s'était suicidé. Une démarche en accord avec la pensée philosophique et les principes idéologiques du jeune homme qui prônait la valeur du libre arbitre et « la supériorité de l'acte volontaire sur la passivité». du moins son geste semblait-il en adéquation avec ses raisonnements et ses théories…

Alors pourquoi Tony Webster, sexagénaire placide et réfléchi, menant une vie sans surprise dans un tranquille et morne confort, se laisse-t-il brusquement assaillir par ces vieux souvenirs remontant à ses lointaines années de jeunesse ? Pourquoi ce retour dans le passé le trouble-t-il autant, jusqu'à ressentir le besoin d'entreprendre un profond travail d'introspection, une complète remise à niveau des faits anciens ?

Le prélude à cette quête de la mémoire, le détonateur qui va mettre en branle le convoi du passé sur la courbe du temps, est une lettre notariale que Tony reçoit un beau matin et qui l'avise d'un surprenant héritage : avant de mourir, la mère de Veronica - une femme qu'il n'a vue qu'une seule fois dans sa vie quarante ans auparavant - l'a fait légataire du journal intime d'Adrian !
Dès lors, pour comprendre la raison qui a poussé cette quasi-inconnue à lui léguer ce document privé, Tony revient sur son passé, remonte le cours du temps, laisse affluer les images et les situations d'autrefois.
Mais ce qui n'est au départ que la réminiscence de simples souvenirs (les bons copains, la relation avortée avec Veronica, les aspirations, les déconvenues, les rêves et les désillusions de la jeunesse dans les années 1960…) devient bientôt l'inventaire de toute une vie et le constat nostalgique de sa banale étroitesse.
A cela viennent se greffer les remords et la culpabilité, un questionnement sur les erreurs commises et les répercussions des actions passées, une réflexion sur la mémoire, sur le temps, sur la responsabilité, et sur ce grand trouble qui envahit un être lorsqu'il rejoue le film de sa vie sans les retouches du montage.

C'est toujours un peu triste un homme qui se retourne sur son passé, surtout quand, rétrospectivement, ce passé ne correspond plus à la représentation qu'il s'en était faite. « Combien de fois racontons-nous notre propre histoire ? Combien de fois ajustons-nous, embellissons-nous, coupons-nous en douce ici ou là ? ».
Tony pensait avoir plus ou moins réussi sa vie, du moins avait-il vécu selon les critères d'un homme moyen, et puis… Et puis brusquement, il se rend compte que tout n'est finalement pas aussi parfait que ce qu'il a tenté de se le faire croire au fil des années. le tableau idyllique se fissure, les couleurs se délavent, l'idéal auquel l'on voulait être fidèle a pâli, circonscrit à l'arrière-plan en sfumato terni. Adieu la belle intégrité ! L'on se rend compte que l'on n'a toujours fait que transiger et que « ce qu'on appelait réalisme s'est révélé être une façon d'éviter les choses plutôt que de les affronter ».
La vie elle-même n'est peut-être rien d'autre que cela après tout, une longue et irrévocable capitulation.
La jeunesse revendique, l'âge adulte compose, la maturité pactise, la vieillesse capitule…

Beaucoup de très belles phrases qui portent, dans ce court roman en forme de bilan de vie récompensé par le Man Booker Prize 2011, beaucoup qui touchent, qui trouvent où se nicher dans le coeur et l'esprit. Nombreuses sont celles qui laissent un goût de nostalgie, une peur, un fugace mais prégnant sentiment d'impuissance. Des phrases directes, franches, effilées comme un sabre où l'émotion y est contenue, endiguée dans une délicate retenue et pourtant palpable et perceptible à chaque page, comme un dessin en filigrane, aréole discrète profondément incrustée dans les fibres de la narration.
Le ton un peu cynique, légèrement sarcastique, est de cette trempe d'ironie fine à laquelle l'on consent quand il n'est plus l'heure des détours, des petits arrangements et des louvoiements de l'esprit. Il est comme le reflet d'une vérité sans fard, sans les ornements dont Tony la parait naguère pour qu'elle colle à ses désirs.
Si le dénouement (et c'est dommage) nous laisse sceptique quant à sa justification, Julian Barnes illustre avec brio ce à quoi pourrait se résumer une existence lorsqu'elle approche de sa fin : une dernière image avant que la bobine ne saute, un dernier flash, celui d'une fille, qui danse
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Triste constat pour Tony : Veronica lui a préféré son brillant copain Adrian. Vengeance, lui susurre une petite voix intérieure. Une lettre vraiment pas gentille est envoyée aux traîtres. Le temps passe, Tony apprend qu'Adrian s'est suicidé. Y a-t-il un rapport avec son courrier, Adrian a-t-il exercé son libre arbitre auquel il tenait tant ou est-ce la faute de Veronica ?

Les souvenirs remontent. Tony se souvient de Veronica, une fille intelligente et sûre d'elle qui le mettait mal à l'aise, du moins c'est ce qu'il ressentait au moment de leur séparation. Avant la jalousie de la savoir avec Adrian. Avant la mort d'Adrian. Avant que la mère de Veronica lui lègue, bizarrement, le journal intime d'Adrian.

Avec cette histoire pénétrante qui tient en peu de pages, Julian Barnes traite de la mémoire, du danger du passé quand il resurgit dans une vie que l'on croyait réglée, entraînant des remises en cause et des remords pour des actes longuement occultés. Voilà un beau sujet, abordé avec ironie, cynisme et brio, qui a valu à son auteur le Man Booker Prize.
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Voyage dans la mémoire de Tony Webster, voilà à quoi nous invite Julian Barnes avec son dernier opus. Si cette introspection peut vous paraitre un peu légère pour en faire un roman, faites confiance au plus français des auteurs britanniques. Tony donc, voit resurgir un passé vieux de quarante ans. Un flash back qui transforme bien des certitudes en questionnement. En abordant de nombreux thèmes tels la mémoire, les souvenirs et les regrets aussi comme l'a écrit un célèbre poète, tout cela a un charme grand breton du meilleur effet. Mais sous l‘apparente légèreté, Barnes s‘interroge en profondeur sur nos vies et nos petits arrangements pour les rendre supportables. le tout avec intelligence et brio. « Une fille, qui danse » mérite largement un tour de piste.
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C'est l'image d'un pont que m'évoque ce récit. Les deux piliers sont reliés par la passerelle aléatoire de la mémoire, infidèle et affabulatrice.
C'est une lettre officielle, adressée au narrateur sexagénaire, qui vient perturber son quotidien tranquille et monotone. Il est en effet légataire de la mère de Veronica, une petite amie sulfureuse et compliquée, fréquentée au cours de son adolescence.
C'est toute la fougue et la passion de ces années de jeunesse qui remonte à la surface, ainsi que les questions restées sans réponse : pourquoi Adrian, l'ami brillant et fantastique s'est-il suicidé après avoir eu une relation avec la même Veronica?
De souvenirs en suppositions, d'hypothèses en fulgurances, c'est l'édifice bancal de ces années décisives qui façonnent le destin irrémédiablement que nous relate Tony.

Le temps qui passe est le fil conducteur du récit :

« Il suffit du moindre plaisir ou de la moindre peine pour nous faire prendre conscience de la malléabilité du temps. Certaines émotions l'accélèrent, d'autres le ralentissent ; parfois, il semble disparaître – jusqu'à instant fatal où il disparaît vraiment, pour ne jamais revenir. »

Le constat est amer : les erreurs passées n'offrent pas de seconde chance. Cependant, il est probable que l'avénement de la vérité constitue une sorte de catharsis qui pourrait apaiser les tourments de la fin du parcours. Si tant est que la vérité soit réellement révélée (les révélations ultimes n'expliquent pas totalement le sens du legs).

Aucune prétention dans le style : l'intrigue est le support de révélations et de confidences qui semblent sincères. Pas d'apitoiement non plus, juste la connotation d'une irréversibilité des choses, et de l'issue fatale, d'un chemin que l'on tente d'embellir au prix d'un fardeau d'autant plus lourd qu'il reste ignoré.

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Alors qu'il pensait son existence apaisée, loin des turpitudes de sa jeunesse, Tony, la soixantaine, retraité et divorcé, reçoit un étrange héritage qui le replonge quarante ans auparavant. Dès lors, il nous entraîne dans ces années 1960 submergées d'illusions et de frustrations, de grandes théories, de littérature et de poésie, d'histoire d'amitié plus forte que tout. Il dit l'amour et les déceptions, de celles qui conduiront au suicide son meilleur ami. Nous invitant à refaire le chemin à l'envers, Tony dépeint le jeune homme qu'il a été et l'adulte qu'il est devenu.

Tony est le seul narrateur et nous embarque pour un long voyage dans la mémoire, tentative de comprendre le passé. Aucun autre témoin n'est appelé. le lecteur ne dispose donc que du seul point de vue de Tony qui s'efforce de livrer un récit objectif de sa remémoration. Mais peut-on se fier à sa mémoire ? le récit que Tony s'était construit du passé va peu à peu se fissurer, se briser. La vérité qui l'attend sera terrible…

Roman tenu d'un bout à l'autre et remarquablement maîtrisé, Une fille, qui danse est donc un roman sur la mémoire mais aussi et avant tout une véritable réflexion sur nos propres existences, sur nos désillusions, sur nos responsabilités, sur ces petits mensonges que l'on se fait à soi-même et qui s'avèrent en définitive insupportables à porter. Thèmes maintes fois abordés en littérature me direz-vous, mais magnifiés ici par un ton, un humour "british", une intrigue captivante, qui nous bouscule du début à la fin. On referme le livre troublé, ébranlé. C'est d'une grande subtilité.
Un beau roman saisissant et poignant.
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Tony Webster est un héros sympathique, qui prend conscience au bout d'une longue introspection, qu'il est peut-être passé à côté de sa vie. Il croyait avoir réussi, socialement dans son métier et dans son mariage, menant une vie rangée, à l'aise financièrement, le rêve de sa génération, dans les années soixante.

Il pensait avoir fait table rase du passé, et enfoui tout au fond de sa mémoire ce qui s'était passé avec son amour de jeunesse Véronica, croyant lui avoir réglé son compte après la fameuse lettre. C'était un jeune homme, puis un homme mûr, plutôt pragmatique : en tournant le dos au passé, il pensait le tenir à distance et maîtriser sa vie.

Mais le passé n'est jamais très loin, surtout quand on a éludé le problème au lieu d'y réfléchir. Quand il reçoit la lettre du notaire, lui annonçant que la mère de Véronica lui lègue cinq cents livres et le journal intime d'Adrian des questions vont se poser, l'obligeant à cheminer vers la vérité.

J'ai aimé le voir s'empêtrer dans ses sentiments, ses certitudes puis ses doutes, se attitudes maladroites avec Véronica qui ne va jamais lui donner le moindre élément pour qu'il y voit un peu plus clair. Il détricote le passé, revoit les évènements sous un autre jour, il a mûri depuis, il réfléchit différemment, il sait qu'il n'y a jamais de certitudes. Une phrase illustre très bien les choses : « Mais, je dois souligner de nouveau que c'est mon interprétation actuelle de ce qui s'est passé alors. Ou plutôt, mon souvenir actuel de ma façon d'interpréter ce qui se passait à ce moment-là. » P 61

Même si c'est douloureux, si parfois on a envie de le bousculer un peu pour qu'il aille plus loin, plus vite dans cette introspection, j'ai aimé aussi la manière dont Julian Barnes nous décrit les années soixante, l'éducation de l'époque, et aussi le quatuor de jeunes lycéens ambitieux, imbus d'eux-mêmes, persuadés qu'ils savent tout, une ambiance qui me rappelle « le cercle des poètes disparus ».

Julian Barnes parle de fort belle manière des traumatismes, du suicide, l'hypocrisie de la société : « Mais, aux yeux de la loin si on se tue, on est par définition fou, du moins au moment où on commet l'acte. La loi, et la société, et la religion disent toutes qu'il est impossible d'être sain d'esprit et de corps et de se tuer ». P 70

C'est le premier roman de Julian Barnes que je lis et il m'a plu, malgré quelques longueurs car on sent la fragilité de cet homme et on le voit évoluer, progresser à tâtons, essayer de comprendre sa propre histoire, mais aussi celle de ceux qui l'entourent. L'auteur nous livre, dans ce roman, une réflexion profonde sur les imperfections de la mémoire.

Je ne sais pas si j'ai aimé ce roman ou si j'ai été séduite par certaines phrases, certaines réflexions sur la vie, la mort, le temps qui passe. « On croyait faire preuve de maturité, quand on était seulement en sécurité. On croyait être responsable, mais n'était que lâche. Ce qu'on appelait réalisme s'est révélé être une façon d'éviter les choses plutôt que de les affronter ». P 125 En tout cas, c'est un livre qui fait réfléchir, qui trouble, désarçonne, dérange car un brin moralisateur et que j'ai repris avec plaisir pour trouver des extraits significatifs.

Note : 7,6/10


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« Tu ne piges pas, hein ? Mais tu n'as jamais pigé ». Ces quelques mots, Tony, le narrateur, se les entend dire à plusieurs reprises dans sa vie par Veronica, son amour de jeunesse.

Dans « Une fille, qui danse », Tony, le narrateur, se souvient de sa vie, et en premier lieu de son adolescence et des années qui ont suivi, quand il n'était qu'un jeune lycéen partageant son temps libre avec ses amis Alex, Colin, et Adrian, à l'intelligence exacerbée et aux nombreux questionnements philosophiques. Une fois à l'université, le petit groupe formé par les quatre garçons va se distendre quand Veronica, la petite amie de Tony, se met en couple avec Adrian quelques temps après sa rupture avec Tony, et achever de se briser quand Adrian met fin à ses jours…

Que s'est-il passé ? Pourquoi Adrian s'est-il suicidé ?

A la suite d'un héritage surprenant et inattendu venant de la mère de Veronica, qu'il n'avait vue qu'une fois à l'occasion d'un week-end qu'il se souvient avoir été désastreux, Tony finira par le comprendre, aidé en cela par une série d'indices distillés par Veronica d'abord, puis par ses propres recherches.

Allant au début de flashbacks composés de simples images à des bribes de souvenirs sans cesse plus étendus, la mémoire de Tony (re)devenant précise au fur et à mesure qu'il avance dans ses réflexions sur son propre passé, ce n'est pas seulement une vérité qu'il va saisir, mais le rôle qu'il a joué dans l'histoire d'Adrian et Veronica.

« Combien de fois racontons-nous notre propre histoire ? Combien de fois ajustons-nous, embellissons-nous, coupons-nous en douce ici ou là ? Et plus on avance en âge, plus rares sont ceux qui peuvent contester notre version, nous rappeler que cette vie n'est pas notre vie, mais seulement l'histoire que nous avons racontée au sujet de notre vie. Racontée aux autres, mais – surtout – à nous-mêmes ».

Ainsi Tony, qui a toujours souffert d'un certain manque de confiance en lui, pensé qu'il était transparent et peu acteur de sa vie, se rend compte de la fausseté de cette image qu'il avait de lui, et par conséquent des mensonges qu'il s'est raconté à lui-même. Et combien de petites actions, dont il gardait un souvenir bienveillant, ont pu en fait avoir en fait un impact terrible.

Roman imprégné de nostalgie, « Une fille, qui danse » est remarquable aussi bien par l'histoire racontée que la subtilité avec laquelle Julian Barnes l'a construite (on lit ce roman, dont les éléments font sens petit à petit, presque comme un polar). Qu'est-ce que la mémoire, l'histoire de nos vies par rapport à sa réalité ? de quoi choisit-on de se souvenir, ou d'oublier, pour coller avec les versions de nous-mêmes et des autres que l'on s'est forgées ?

Accompagnant le narrateur dans sa remise en question, le lecteur va ainsi être complètement perdu, manipulé (involontairement) par ce dernier, et se faire des images des personnages et des situations qui finiront, une fois la vérité comprise, être nuancées. Comme dans la vraie vie.
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Je me faisais une joie de lire ce petit roman encensé par la critique, je pensais que Julian Barnes était pareil à David Lodge, plein d'humour et de dérision.
Et bien non ! Quelle patience m'a-t-il fallu pour arriver au bout !

Ce roman aborde les thèmes du souvenir, de la projection que l'on fait sur le passé, de l'amour, de l'amitié et du suicide.
Pardonnez-moi l'expression, mais c'est de la masturbation intellectuelle.

Le narrateur est un homme dans la soixantaine, fade. Sa vie amoureuse a commencé de manière désastreuse à cause d'une jeune femme manipulatrice, puis il s'est marié, a eu une fille, a divorcé. Il faisait partie d'une bande de 4 amis, dont un particulièrement brillant, Adrian, puis ils ne se sont plus revus. Mais voilà que tout à coup, son passé ressurgit, d'une manière désastreuse, lui aussi.
C'est l'occasion pour lui de ressasser ses pensées, ses actions, ses omissions…et surtout une certaine lettre écrite à Adrian il y très longtemps.

Bon dieu que je me suis ennuyée ! J'ai quand même relevé des réflexions qui m'intéressaient, mais j'ai eu l'impression que le narrateur s'enfonçait dans le marasme le plus complet, qu'il se laissait porter par les évènements, et que la seule chose qu'il était capable de faire, c'est d'écrire des mails, sauf à la fin où il agit vraiment.
Parlons-en, ou plutôt n'en parlons pas, de cette fin, que j'ai trouvé brouillonne et peu claire.

Bref, cette fille, qui danse, ne m'a pas entrainé dans la valse des émotions.
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un avis mitigé, lourd et vide à la fois...au moins jel'ai terminé et la fin est intéressante, plus que tout le reste. l'auteur se perd un peu dans les détails et descriptions, c'est dommage . J'ai plus eu l'impression de remplissage, l'histoire est assez "bateau" , limite indigeste. Vite lu, vite oublié, pour moi.
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Le lecteur est invité à suivre les interrogations d'un paisible retraité ayant eût une vie assez banale.
La plongée dans les souvenirs de Tony, le lien avec le présent est fascinante et émouvante.
J'aime ces personnages fragiles, ces personnages en perpétuelle réflexion pour essayer de comprendre le sens de sa propre histoire.
Avec Tony, Julian Barnes évoque les thèmes de la subjectivité de l'histoire, de notre propre histoire, la véracité des faits à l'épreuve du temps, ce temps manipulateur qui ne conserverait que les versions de nos vies nous arrangeant.

La première partie du livre est quasi parfaite avec les souvenirs de Tony au lycée, le groupe de copains, les premières tensions amoureuses et sexuelles puis la séparation avec les promesses évidemment non tenues de conserver le lien. Certes c'est pas ultra original mais l'écriture de ces moments est brillante, concise, précise.
En plus, l'auteur évite de tomber dans le piège facile des retrouvailles 40 ans après. Non Tony ne reverra pas ses amis de jeunesse alors qu'on peut penser le contraire à un moment du livre.

Julian Barnes a largement recourt, pour mon plus grand plaisir, à l'humour noir notamment lorsque le groupe d'ami de Tony discute du suicide d'un élève :
"Je n'aurai jamais cru qu'il savait comment se pendre...
Il était en terminale scientifique.
Mais il faut une sorte de noeud spéciale.
Ca c'est seulement dans les films !"

Le lecteur fait également la connaissance d'Adrian à l'intelligence supérieure nous offrant quelques savoureux condensés de sa pensée notamment sur la place de l'histoire dans nos vies, sur la non responsabilité des hommes préférant chercher un coupable dans toute tragédie historique pour éviter d'évoquer leurs propres fautes.

La fin est moins intéressante, à partir du moment où Tony retrouve sa petite amie de ses années lycées, l'histoire bascule vers le grand classique enfant caché atteint de troubles psychologiques.
Mais cela n'a pas tellement d'importance au regard de l'authenticité qui se dégage du personnage de Tony tout au long du récit.
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