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EAN : 9782843378935
416 pages
Anne Carrière (08/04/2022)
4.27/5   24 notes
Résumé :
Pierre-en-Vallon était autrefois une ville riante, mais le sort s’est acharné : incendies, inondations et autres calamités ont coûté à ses habitants leur bibliothèque, leur école, leur parc et même leur esprit de bon voisinage. Affligée, la communauté a placé ses derniers espoirs dans son maire, un personnage haut en couleur qui se prétend leur ultime recours.
Après tout, n’est-il pas un célèbre tueur de dragons ? (Affirmation audacieuse, mais il est vrai que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Raconter des histoires, et en tirer des leçons.
Voilà le pari de l'américaine Kelly Barnhill, déjà récompensée pour La Fille qui avait bu la lune publié en 2016 aux États-Unis et traduit en France l'année suivante aux éditions Anne Carrière.
Avec son nouveau roman, L'Ogresse et les orphelins, l'autrice reste en jeunesse mais n'abandonne pas pour autant l'univers des contes.
Toujours traduite par Marie de Premonville, voici un nouvelle histoire à propos d'une ogresse et d'un village charmant où habitent des orphelins au grand coeur…

À Pierre-dans-la-Vallée, les choses ont changé. Jadis connu pour être un des villages des plus charmants, il semble qu'une ombre étreigne le coeur des habitants depuis le tragique incendie de la bibliothèque qui faisait la fierté de la ville. D'incendies en incendies, Pierre-dans-la-Vallée s'est mis à dépérir, les arbres fruitiers à mourir, les uns et les autres à s'enfermer chez eux. de ce village accueillant et toujours solidaire ne restait qu'un souvenir que quelques personnes chérissent encore.
Parmi celles-ci, les quinze orphelins de la Maison des Orphelins.
Anthea, Bartleby, Cassandra ou encore Elijah tentent de comprendre ce qui a pu arriver à leur cher village. Comment a-t-il pu si rapidement changer alors même que leur Maire, un ancien chasseur de dragons, est admiré de tous pour son efficacité et sa sagesse ? Myron et la Directrice, préoccupés par le sort des orphelins dont ils ont la garde, désespèrent et s'épuisent.
Mais un beau jour, des cadeaux apparaissent devant l'Orphelinat et sur le perron des maisons du village. Des gâteaux, des cageots de légumes, des fruits, des tartes… ! Qui peut bien déposer tout ça à la faveur de la nuit ?
Est-ce que cela aurait un rapport avec la Maison de Traviole apparue quelques années plus tôt et dans laquelle une ogresse a élu domicile en compagnie d'une ribambelle de corbeaux ? Et si notre Ogresse était au contraire la vraie menace pour le village et ses habitants… d'autant plus qu'une des orphelines vient de disparaître mystérieusement… Il serait temps pour le Maire et les habitants de Pierre-dans-la-Vallée de se poser les bonnes questions !
Kelly Barnhill nous présente ce qui fut et ce qui est, à savoir un village qui confine à l'utopie puis un endroit triste et gris où l'on se méfie de son voisin. Quelque chose tourne mal et seul ceux qui n'ont rien, les orphelins, comprennent et tentent de continuer à s'entraider. Car eux savent ce que c'est de ne rien avoir et de devoir compter les uns sur les autres.
Pour l'américaine, les enfants sont merveilleux, porteurs d'espoir et encore tout plein de possibles. le monde, dans son ensemble, regorge de merveilles et de choses étonnantes : des ogres et des dragons, des corbeaux et des chats plus malins qu'ils n'en ont l'air, des pierres ancestrales et des arbres qui murmurent. Les livres eux-mêmes semblent habiter d'une certaine magie.
Dans ce conte, pourtant, le monde réel n'est pas bien loin et l'optimisme forcenée de Kelly Barnhill n'est pas aveugle, c'est d'ailleurs ce qui fait sa force.

L'Ogresse et les orphelins peut s'approcher de deux façons. Comme un enfant ou comme un adulte. Et ce qui révèle sa justesse, c'est qu'il s'adresse aux deux, simultanément, avec un bonheur égal. le jeune lecteur y trouvera une histoire charmante, parfois très drôle parfois triste, remplie de personnages attachants et inattendus, plein de rebondissements et de découvertes étranges. L'adulte, lui, y verra un conte bourré de métaphores et de concepts sur la société moderne carrément géniaux, insérés avec malice et n'entravant jamais la course d'un récit émouvant et sensible.
Car dans Pierre-dans-la-Vallée, c'est une histoire de différences qui se joue, ou la rencontre entre une ogresse — et les ogres, on le sait, ont toujours mauvaise réputation — et une ville rongée par la peur et l'ignorance.
Au-delà des apparences, Kelly Barnhill s'amuse à contourner les attentes, transforme des oiseaux de malheur en êtres affables et particulièrement intelligents, remplace un monstre de contes par une créature d'une humanité et d'une bonté incroyables, recycle la figure du dragon pour en faire une race à la fois sage et capable du pire.
Et puis voici qu'une bibliothèque brûle, que la culture et les livres, que les histoires et leurs enseignements désertent. Alors la société dépérit, les hommes prennent peur, s'appauvrissent en esprit comme en imagination, et le pire peut ainsi advenir. La peur, outil de manipulation suprême, permet de trouver des boucs émissaires. La peur aveugle et détruit.
Et la solution ne passe pas forcément par une escalade vers davantage de violence. L'Ogresse et les orphelins se veut le contraire, une sorte de ré-enchantement d'un temps où l'on aurait oublié qu'il ne faut pas craindre l'autre, qu'il vaut mieux partager qu'accumuler, qu'il ne faut pas juger mais comprendre. le résultat, aussi beau qu'intelligent, offre à l'histoire des lectures multiples qui raviront les lecteurs de tout âge, avec des échos de notre société actuelle pour le meilleur et pour le pire.

Et puis surtout, il y a ce talent d'écriture, cette façon incroyable d'écrire les peines et les joies, de prendre des personnages comme des archétypes et d'en faire autre chose, de fouiller l'intérieur et d'en faire ressortir le meilleur. Même le grand méchant dans tout ça a quelque chose à apporter à l'ensemble, une sorte d'image de ce qu'il se passe quand on se laisse aller à l'égoïsme et que l'on ne tente plus d'aller vers les autres de façon sincère et désintéressée. L'Ogresse et les orphelins a ce côté enchanteur qui réjouit tout en conservant sa lucidité. Oui, le mauvais existera toujours. Mais il n'est pas inéluctable, et, surtout, il n'est pas la seule issue même quand on n'a plus d'espoir pour soi.
La vraie leçon d'humanité, ce sont des enfants orphelins qui la donnent, fragments brisés et délaissés qui ont compris qu'en ayant plus rien, on comprend d'autant mieux l'importance de donner. Car plus l'on donne, plus l'on a, et c'est bien là l'enseignement principal de ce conte où le pouvoir des mots (re)devient primordial, indispensable.
Sans les mots, sans les histoires, nous oublions le poids et la signification des actes du quotidiens, on se renferme sur soi et l'on oublie qu'il existe d'autres existences que la nôtre. Au centre du roman de Kelly Barnhill, on retrouve des notions aussi fondamentales que l'entraide, la bonté, la tolérance et la générosité et l'on comprend qu'il faut se méfier des dragons qui se faufilent dans notre village pour nous monter les uns contre les autres en jouant de nos peurs et de nos différences.
L'Ogresse et les orphelins est un ravissement qui n'oublie pas que le conteur doit autant transporter son lecteur que lui enseigner quelque chose. Pour en sortir grandit, peu importe notre âge.

Sublime roman jeunesse à la fois brillant et émouvant, drôle et mélancolique, L'Ogresse et les orphelins nous émerveille avec des mots légers et pourtant si lourds de sens, offrant magie et beauté à un monde devenu gris. Kelly Barnhill est une conteuse hors pair à l'intelligence acérée et à la plume remarquable.
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Jai mis du temps à lire ce roman. Et pourtant, à chaque fois que je le lisais, le temps était comme suspendu, étiré, différent. Comme dans cette histoire. le temps existe. Et les histoires traversent le temps, pour ne jamais tomber dans l'oubli.
Il est difficile de décrire ce conte. Pierre dans la Vallée est une ville où les gens s'entraidaient. Où une sublime bibliothèque faisait leur fierté. Puis il y eut des incendies. La bibliothèque brûla. L'école brûla. Beaucoup de choses brûlèrent et les gens ne sortirent plus. Les gens ne se parlerent plus. Mais à la maison des Orphelins, les choses sont différentes et tout le monde s'entraide. Et puis il y a l'Ogresse, dans sa maison de traviole, qui veut être une bonne voisine. Et puis il y a le Maire, qui semble aimer la ville dans son malheur.
J'ai ressenti tellement de choses en lisant cette histoire. Une histoire qui conte tant d'histoires, qui apporte tant de réflexion. de beauté. D'imagination. de bonté. Tant de choses merveilleuses. J'ai pleuré, j'ai souri, j'ai eu envie de livrer des histoires et des pâtisseries dans un chariot, tous les soirs. Cela n'aura pas de sens pour vous, mais cette histoire, elle creuse quelque chose en vous, peu à peu, au fil des pages, elle y dépose de la tendresse, de la magie, de l'émerveillement. de l'amour pour les mots, pour la puissance des livres, du partage. Pour la beauté de la nature, du monde, quand on y met du sien. J'ai aimé chaque personnage. Chaque page. Chaque moment. Chaque phrase. Rien n'est fait au hasard. On se sent immortel en fermant ce livre. Comme un conte. On lève les yeux vers les arbres, vers le soleil couchant, et on en redécouvre la beauté, encore une fois.
Je vous avais dit que c'était difficile de parler de ce roman. Il est un tout, une grande boucle infinie. C'est un conte, un magnifique conte. Et tout le monde devrait le lire.
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L'ogresse et les orphelins est un très bon livre jeunesse, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire car l'écriture plaira autant aux enfants qu'aux adultes, même si l'on comprends avec une certaines avance des passages aux indices disséminé avec intelligence laissant plutôt sourire cette visibilité bien tourné, le plaisir reste entier devant cette histoire qui se place dans mes plus belles lecture jeunesse. Une histoire d'orphelin, un petit village et ses légendes, puis les dragons restant dans la transmission générationnelle des contes et légendes, faisant les idées et les préconçu forgé par les ragots du temps. le roman nous laisse parfois écouter l'histoire des dragons, et bien plus souvent celle des orphelins, un drame bouleversant l'équilibre de paix, cherchant comme aux habitudes humaines un seul responsable de tous leurs tourments, puis une rencontre inéluctable avec une créature mythique, le regard des villageois, les ragots et les méprise défait de raisonnement juste et sensé, celle causant les conflits et les guerres. N'oublions pas au milieu de cela, la prestance élogieuse du maire ayant une place tout au long de cette histoire.
L'on ne manquera pas de souligner les phrases que l'on retrouve au court du roman, développant des pensé nous laissant réfléchir le monde, le regard et nos réactions à travers la facilité de définir les êtres sans en connaître la véritable histoire, une morale qui prête à des remises en questions touchant autant les enfants que les adultes, tournée avec délicatesse et remplis de sens. Un roman que je conseil car je l'ai beaucoup apprécié, j'en attends les prochains titres de cette autrice avec impatience.
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Pierre-dans-la-vallée était une petite ville tout à fait charmante. Mais les habitants ne sont plus vraiment heureux. Il y a eu des incendies terribles, la décrépitude s'est peu à peu installée en ville et l'atmosphère a bien changé. L'ogresse qui vit dans la maison de traviole a bien remarqué ces tristes changements et tente d'y remédier, en confectionnant bien secrètement petits cadeaux et gourmandises pour la communauté. Sans jamais rien attendre en retour. Mais bientôt, on la soupçonne d'être à l'origine de tous les maux...


Dès les premiers chapitres, j'ai su très précisément vers quoi l'auteure souhaitait mener ses personnages mais j'ai découvert son récit avec un grand plaisir. C'est rempli de messages positifs, de bonté et d'entraide. C'est une histoire simplement et joliment contée, pour transmettre au mieux aux jeunes lecteurs des valeurs précieuses. Ce roman jeunesse se lit comme un conte et il est si réconfortant de voir la générosité remporter la partie face à la cruauté et la perfidie. Puis j'ai eu un vrai coup de coeur pour notre ogresse. L'auteure nous délivre une image beaucoup plus tendre de ce qui aurait pu être un monstre effrayant dans un autre récit.
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Il était une fois une ville paisible où tout le monde s'aimait et était heureux. Mais, un jour, plusieurs incendies ravagent la bibliothèque, l'école et d'autres lieux de vie. Depuis chacun se calfeutre chez soi, se méfiant des voisins et amis d'autrefois. Plus d'entraide. La ville s'assombrit et devient sale et austère, gouvernée par un étrange maire que tout le monde trouve « merveilleux ».

Mais dans ce monde d'hommes égoïstes, une ogresse bienfaisante apporte chaque nuit des plats à tous les habitants et ceux qui en ont le plus besoin, les quinze enfants de la Maison des orphelins.

Avec un style très classique, l'auteure raconte son histoire peuplée de dragons, d'ogres, de corbeaux et de pierres qui parlent, d'enfants clairvoyants que personne n'écoute. On ressent aussi tout l'amour et l'importance qu'elle porte aux livres : « Il y a dans un livre un pouvoir qui surpasse même celui d'un dragon. » C'est dire !

Kelly Barnhill aime aussi jouer avec les codes des contes classiques en renversant les places. Comme dans son précédent roman La fille qui avait bu la lune, où la méchante et horrible sorcière était une vieille dame pleine de bonté, ici, notre ogresse, si moche soit-elle, est une généreuse personne en quête de tendresse.

Une leçon d'entraide, de partage, de solidarité et au final d'amour.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
12 avril 2022
Conte d’épreuves et d’amitié, conte de solitude et de différence, le récit a toute la force de sa douceur et le défaut de sa lenteur. Bien exécuté, poétique et chantant mais aussi accessible aux jeunes lecteurs avides de merveilleux, L’Ogresse et les Orphelins promet de beaux instants d’évasion.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Les livres sont d'étranges objets. Les idées et la connaissance contenues dans leurs pages ont une masse, une vélocité et une gravité. Ils plient à la fois l'espace et le temps. Ils ont un esprit propre. Il y a dans un livre un pouvoir qui surpasse même celui d'un dragon.
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L'homme a relevé la tête. Il a vu les flammes balafrant la nuit. Il s'est mis à sangloter lorsque la première tour s'est effondrée. Tant de livres furent perdus, ce jour-là. Il a contemplé ceux qu'il avait sauvés. Il y en avait un gros tas. Un nombre impressionnant. Il a froncé les sourcils, comme s'il se demandait s'ils ne s'étaient pas multipliés à son insu.
(Écoutez. C'était bien le cas.
Les livres font ce genre de choses. Plus souvent que vous ne le croyez. Ce n'est pas de la magie. Mais ça s'en rapproche.)
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Le temps c'est le temps.
Et pourtant.
On pourrait penser que le temps est stable et constant - composé de secondes et de minutes assemblées telles des marques sur une règle -, pourtant ce n'est pas vrai du tout. Le temps s'étire, se resserre et oscille. Il dessine des boucles, des méandres et des zigzags, et parfois s'aplatit ou fait des nœuds. Une pierre enterrée dans le sol ressentira le temps différemment d'une comète bondissant dans l'espace.
Le temps, dit-on, est relatif. De toute évidence, il n'est pas magique, même s'il peut en donner l'impression.
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Il était à présent un dragon qui avait appris ce que c’était que d’être une antilope. Et il avait été une antilope qui savait ce que c’était que d’être un dragon. Chaque expérience enrichissait l’autre. Il était davantage lui-même – son esprit s’était ouvert, ainsi que son âme. 
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Les livres sont d’étranges objets. Les idées et la connaissance contenues dans leurs pages ont une masse, une vélocité et une gravité. Ils plient à la fois l’espace et le temps. Ils ont un esprit propre. Il y a dans un livre un pouvoir qui surpasse même celui d’un dragon. 
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