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EAN : 9782916597324
Editions Rhubarbe (15/07/2010)
2/5   2 notes
Résumé :
En deux mots ? Une nouvelle Der des der a anéanti toute l'humanité.
Seul un vieux misanthrope a survécu, avec ses chèvres et sa chienne, quelque part sur le causse. Et puis aussi une chercheuse en biologie, qui a pillé les stocks des supermarchés abandonnés de sa ville pour survivre. Fatalement, ces deux-là vont se rencontrer sous le regard d'entomologiste de dieux tout frétillants.
Mais si, pour une fois, les hommes usaient de leur libre-arbitre ? S... >Voir plus
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Imaginez un instant que vous êtes tombé dans un gouffre pour essayer de récupérer votre brebis et que vous avez entrainé avec vous tout le troupeau de femelles avec leur progéniture… Quand vous réussissez enfin à en émerger, tout autour de vous est fossilisé. Muerto ! Tout a grillé. Et pas seulement chez vous mais PARTOUT … Imaginez que vous vous mettez en quête d'une personne vivante car ce qui vous est arrivé a bien pu arriver à d'autres…. Imaginez, imaginez… Et encore plus, imaginez que vous rencontriez soudain deux êtres totalement séniles, rivés l'un à l'autre et que vous découvriez que cet être hybride et pitoyable, c'est … Dieu. le grand, l'unique, celui qui n'a pas su poursuivre son rêve sans inventer la vie, par besoin d'être aimé, diverti… et oui, c'est bien ce que nous enseignent les religions sur la Création. Nous sommes le jouet d'une divinité morte d'ennui ! Les cathos vont jusqu'à surnommer le christ : le Mendiant d'Amour…

Alors ouvrez ce petit livre édité chez Rhubarbe. C'est une longue nouvelle de 62 pages avec des caractères tout à fait lisibles. Vous entrez dans « le neuvième jour » de Christiane Baroche.

Christiane respire la jeunesse éternelle, celle du coeur, celle du rire et de l'intelligence. C'est une grande dame. Et comme toute grande, d'une simplicité riche d'enseignement. Elle a mené une carrière de biologiste chercheur de 1958 à 1999, et depuis 1975, elle écrit, publie et remporte des tas de prix : Drakkar, 1975 ; Goncourt de la nouvelle, 1978 ; Grand Prix de la nouvelle à la Société des Gens de Lettres, 1994. C'est pour dire, et elle ne se la joue même pas ! On dit qu'elle est une spécialiste reconnue de la littérature du 18e siècle. Son roman "L'Hiver de Beauté" (une suite osée à l'histoire de Mme de Merteuil, « les Liaisons dangereuses ») a été traduit en plusieurs langues et fait l'objet de plusieurs thèses. Je ne l'ai pas encore lu mais il est sur ma table de chevet, prévu au programme lecture nocturne.

Quand j'ai lu « le neuvième jour », j'avais l'impression d'entendre Christiane lire à voix haute (elle excelle à cet art) avec du rire dans sa voix. Car elle s'en donne à coeur joie à régler ses comptes avec les divinités qui ont présidé à nos destinées. Une bonne fois pour toute.

Au hasard, je vous pioche quelques phrases, paragraphes, juste pour vous donner envie… :
« Ce qui frappait d'horreur dans ce voyage initiateur des solitudes définitives, - car il ne rencontrait que mort et désolation d la chair jusque dans sites dits préservés, c'est que le silence retrouvait peu à peu sa qualité de naguère. Les eaux coulaient, l'air bougeait ; eux n'avaient point cessé. (…) de tous les êtres vivants, l'homme était le plus bête, sans même l'instinct de survie qu'ont les autres animaux ! »

Ou celles-ci :
« Lui aussi s'était pétrifié dans ses convictions. « … « Pourtant, il continuait. » … « Il est quelque grâce dans toute routine ». … « Il accepta cet effacement dont il ne tenait pas la gomme. »

Dans les dernières pages survient Sara. Je ne vous ai pas dit mais le survivant se nomme bien sûr Abram. Il refusera d'être le Père des multitudes d'où l'absence du « h » (c'est moi qui le précise… ) Donc voici Sara (sans h elle aussi), un magnifique portrait de femme amazone. Tandis qu'Abram l'attend, elle est parti à sa recherche (elle me rappelle Tiane –pour celles et ceux qui ont lu mon roman « La terre souveraine »).

Elle invective le dieu :

« En face de Lui son arc bandé, Sara debout sur un trait de lumière, clamait soudain, je suis la part de Toi qui ne SAIT pas mourir, je suis la Mère et l'Imparable, je suis ce que Tu as voulu que je sois, l'Intangible dans le provisoire, l'Ordre dans la rébellion, la Justice dans l'Injustice, la Mesure dans Ta démesure. Je suis Celle qui annonce, terre meuble de toutes les tribus. Aujourd'hui, c'est MOI qui préfigure. »

Sara restera l'oeuvre qui échappera aux desseins de dieu à jamais…
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