Je pense souvent à deux choses eu égard au Baron Empain dont l'histoire défraya la chronique en 1978, d'abord quand je passe à côté de son domaine du neuf cinq qui a été vendu pour un golf de prestige, il resterait un chateau néanmoins, deuxio, une femme absente quand il avait le plus besoin d'elle. Putain, ça me laisse le sentiment froid ce genre de choses. Peut-être ajouterais-je encore quelque chose, on se fait tout un tralala sur la vie d'un capitaine d'industrie beau mec, alors qu'ici il avait plutôt l'air de vivre sa vie d'homme normalement sans oublier quelques plaisirs plutôt légitimes, mais qui n'en prend pas des plaisirs légitimes, ou du moins qui n'aimerait pas en prendre ?
Peut-être ai-je tort sur la deuxième partie de ce que m'inspire le Baron Empain ? Paix à son âme !..
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Le baron Édouard-Jean Empain, dit Wado, est un homme d'affaires belge. Il est le PDG du groupe Empain-Schneider, il a été victime d'un enlèvement en 1978. Il a choisi de sortir son autobiographie, six ans plus tard, en 1985.
Dans cet ouvrage, Empain a choisi ne ne pas évoquer seulement son enlèvement mais également sa vie.
L'ouvrage commence avec son enfance, alors bien sûr, le baron Empain est né avec une cuillère d'argent à la bouche comme on dit. le souvenir de son grand-père, fondateur de la dynastie Empain est resté très tenace. Son père est mort quand il avait neuf ans et sa famille, dont sa mère, lui en parlait peu, préférant évoquer le grand-père.
Son beau-père a pris les rênes de l'empire Empain, et le jeune Edouard-Jean devra jouer des coudes pour reprendre la main. Quand il y parvient enfin, c'est pour conquérir un autre empire industriel : Schneider.
Tout semble donc lui réussir, jusqu'à son enlèvement.
Le début est un peu laborieux car son enfance et ses débuts de chef d'industrie ne sont particulièrement pas captivants. Au final, le baron Empain a eu une vie plutôt rigide et bornée par des règles. Son enlèvement est un peu l'élément déclencheur à un changement de vie professionnelle et personnelle.
Se lit très facilement.
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Jean Denis doit donner un coup de volant et freiner brutalement pour éviter de heurter le cyclomotoriste qui vient de faire une chute à hauteur d'une camionnette de laquelle surgissent aussitôt trois hommes masqués avec des pistolets-mitrailleurs au poing. Ils se dirigent droit sur nous et encadrent la voiture. L'un ouvre la porte avant gauche et jette sans ménagement mon chauffeur sur la chaussée. Tous s'installent aussitôt à bord. On me saisit la tête. Une main s'applique sur ma bouche, mes yeux sont bandés de sparadrap, ma tête coiffée d'une cagoule. Une sensation de froid autour des poignets et des chevilles, et un déclic : on vient de me passer des menottes. Une bourrade brusque sur les épaules : on me couche sur le plancher, à l'arrière de la voiture. Une voix :
- Si tu ne fais pas tout ce qu'on te dit, on te bute.
« Nous allons te couper un doigt pour l'envoyer aux tiens comme preuve que nous te détenons ». Pour faire passer l'opération en question, on me donne à boire un (mauvais) breuvage spécial. Après quoi, je me retrouve à nouveau avec les yeux et la bouche barrés de sparadrap, la cagoule sur la tête, les menottes aux chevilles ; on saisit une de mes mains et on la pose sur une table, en éloignant l'auriculaire des autres doigts. En tout, l'opération aura pris cinq minutes.
En 1977, le baron Edouard-Jean Empain est le seul actionnaire qui accepte de financer VSD. Il participe de près au développement du magazine, jusqu’à l’enlèvement dont il est victime le matin du 23 janvier 1978. Trente ans après, le 13 juillet 2007, le baron Empain nous a reçu chez lui dans sa propriété du Vexin.