D'après Bruxelles

Un heureux hasard m'a fait fouiner à l'entrée de ma médiathèque où sont proposés des ouvrages... orphelins ou jamais demandés par les lecteurs... et comme nous savons tous libraires et Bibliothécaires... c'est la recherche permanente d'espace pour les nouvelles acquisitions...qui chasse les plus anciennes et les plus délaissées...

Ainsi , double plaisir en prolongeant la vie de ce volume et en faisant une très belle découverte personnelle. J'ai ainsi remporté sous le bras, pour 1 euro symbolique ce très beau livre de photographies d'un artiste belge, Jean-Pol Stercq, avec, en accompagnement, des textes courts, très poétiques de Jean-Baptiste Baronian. Ce dernier doit être particulièrement être sensible à cette ville, puisque que la quinzaine de romans qu'il a écrits ont la particularité de se situer presque tous à Bruxelles...

je connais un peu ce romancier, mais Jean-Pol Stercq m'était complètement inconnu. J'aime beaucoup ses clichés en noir et blanc, des photographies poétiques , entre paysages les plus divers, scènes du quotidien bruxellois, architectures, constructions abandonnées, prises de vues romantiques... il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs !

j'ai choisi deux extraits de J.B. Baronian:

1. -La Dolce vita- ( légendant une très belle photographie d'un couple d'amoureux, de nuit, face à une gigantesque fontaine, qui est la seule source de lumière, centrale, le couple se détachant, en ombres chinoises)

La dolce Vita n'est pas seulement une affaire romaine et fellinienne. Il arrive aussi qu'elle soit jouée à Bruxelles, comme à l'improviste, par des acteurs anonymes, de merveilleux comédiens sans comédie.
Il n'y a jamais de théâtre incongru quand s'accomplit le vrai geste d'aimer. (p.21)

2. -Parc- (deux clichés très beaux, l'un en pleine page... qui est un jeu d'ombres et de lumières sur ce Parc ... et en miroir, une vignette couvrant la demie page, offrant une scène de quotidien dans ce même parc : deux femmes , coiffées de foulards immaculés, papotent, assises sur l'herbe...)

Avec son sens fabuleux de l'humour, Alphonse Allais disait que les villes seraient belles si elles étaient construites à la campagne. Il ignorait sans doute qu'à Bruxelles un bout de campagne était venue un beau jour s'égarer dans la ville et qu'il y était resté. C'est le parc aux chimères. (p. 43)

C'est un livre très réussi alliant la poésie des textes et celle des instantanés noir et blanc... Vraiment de quoi avoir envie de découvrir avec attention, en flânant, cette ville très contrastée de Bruxelles. Ce beau livre me fait songer au charme des albums de Doisneau; W. Ronis ou H.Cartier-Bresson....