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EAN : 9782100746606
96 pages
Dunod (09/03/2016)
3.83/5   23 notes
Résumé :
Qu'est-ce que la science? Peut-elle découvrir "la" Vérité ou seulement des vérités provisoires et partielles?
En se fondant sur les théories physiques récentes et en empruntant à la philosophie du XXème siècle, Aurélien Barrau propose un cheminement rigoureux mais accessible pour tenter de définir la science et comprendre son rapport à la Vérité. "Ce petit texte donne peu de réponses. Il pose également peu de question. Il entend seulement plonger le lecteur... >Voir plus
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Je vais commencer par un petit coup de gueule. Je sais bien que le mot falsification n'a pas le même sens en français qu'en anglais. Les anglais, qui nous ont emprunté ce mot, lui ont ajouté un sens qu'il n'a pas en français. Pour nos amis d'outre-Manche To falsify désigne également l'action de prouver la fausseté d'une théorie. Alors Aurélien Barrau s'engouffre dans la brèche et utilise le sens anglais à plusieurs reprises, allant jusqu'à réécrire la définition de infalsifiable. Non, monsieur le physicien et docteur en philosophie, infalsifiable ne veut pas dire dont on ne peut prouver la fausseté.

Mais s'il n'y avait que ça. L'auteur annonce la couleur dès le prologue. Bien qu'ayant rédigé notre discussion de façon plus construite, j'ai souhaité laisser au propos une forme spontanée, personnelle et, disons, un style « oral » et léger. Ah ça ! pour avoir un côté spontané, ça a un côté spontané. C'est réussi... et imbouffable par moments. Dans ce même prologue il est écrit : Aucun prérequis n'est nécessaire, ni en physique, ni en philosophie. Pour la physique c'est vrai. Pour la philo nettement moins, vu le nombre de références à des philosophes qui ne sont certainement pas connus de tous (je vous ai dit que mes derniers cours de philo sont vieux de plus de trente ans ?). Bref, un enchaînement de passages clairs et incompréhensibles (ou peu s'en faut). Des exemples ?

Pages 73 : Tout le jeu consiste à demeurer raisonnable — la plupart des idées échevelées sont effectivement incorrectes ! — sans s'interdire quelques pas de côté pour permettre l'émergence de révolutions intellectuelles.
Page 74 : Apparemment insignifiante donc, sauf, naturellement, à inventer une sémiotique de la marge. Elle est hors texte mais pas strictement « hors livre », elle se glisse en bordure pour aborder l'interrogation centrale. Elle se place en lisière. Pire : cette note de bas de page n'est pas même strictement dédiée au problème de la vérité mais à une mise au point sur l'historicisme et plus particulièrement sur la nécessaire critique, à partir de la philosophie de Husserl, le père de la phénoménologie.

Le comble pour moi, c'est que je n'ai rien appris sur la vérité dans les sciences selon l'opinion d'Aurélien Barrau et des autres participants à cette rencontre. Je suis heureux de ne pas avoir acheté ce livre qui m'a été offert par l'éditeur dans le cadre d'un partenariat avec le site Babelio.

Vous comprendrez qu'après cette lecture, je ne vais pas chercher à me procurer l'un de ses trois livres de vulgarisation scientifique qui avaient pourtant l'air alléchants et je fuirai ses oeuvres philosophiques.

N.B. : Si vous trouvez ma chronique décousue, lisez donc ce bouquin. Vous comprendrez ce qui m'a influencé. :)
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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En somme, je pourrais citer ici la critique de Gloubik pour donner mon avis. Il est fort proche du mien. D'ailleurs, bien que ce livre me soit parvenu grâce à une masse critique et que je me fais un devoir, dans ce cas, de lire jusqu'à la dernière page, j'ai cependant ici abandonné assez vite.

Je n'y ai pas trouvé les sujets de réflexion que j'espérais, seulement l'interprétation très personnelle de l'auteur. Quant au fait qu'il n'y aurait pas besoin d'avoir des notions scientifiques ou philosophiques pour comprendre, c'est tout à fait vrai pour la science. D'ailleurs, est-il vraiment question de science dans ce livre puisque l'auteur commence par théoriser sur le fait qu'on ne peut pas la définir. Pourtant... enfin, je ne vais pas revenir là-dessus, je ne sais pas faire de philosophie. Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit: de philosophie et uniquement de philosophie et là, si on ne possède pas déjà une base correcte, c'est tout de suite plus compliqué. Ainsi, comme je le disais, il ne s'agit pas de science, mais de la vision qu'ont de la science certains courants philosophiques dont l'auteur partage les vues.
De fait, si on ne les partage pas soi-même, difficile d'accrocher à quoi que ce soit ou de trouver matière à réflexion puisqu'on ne dispose pas de thèses inverses.

Peut-être les choses se décantent-elles par la suite et, de fait, mon jugement est-il trop sévère? Que ceux que la question intéressent aillent vérifier par eux-même, de mon côté, je ne le saurai jamais. J'ai ce qui promet d'être un bon roman à lire. le choix est vite fait.
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Voilà un petit livre, passionnant, riche, cultivé, documenté sur la question des sciences et de la vérité dans les sciences.

"Il faut définitivement abandonner l'image trop souvent exposée aux enfants ou au grand public d'une science de la nature qui serait une suite de calculs rigoureux à partir d'une hypothèse bien claire menant à des prédictions testables sans ambiguïté."

La principale vertu de cet ouvrage est d'aller largement au delà des idées reçues couramment exprimées, même par certains scientifiques, et Aurélien Barrau a le courage de proposer une réflexion qui sort des sentiers battus, au risque de déranger. Les dogmes habituels, bien loin de la culture scientifique de terrain, prétendent à une sorte de vérité absolue que la science pourrait apporter. En tant que chercheur (en biologie dans mon cas), j'ai pu constater tout au long de ma carrière combien la science, c'est avant tout de savoir remettre en cause les idées reçues en posant les bonnes questions. Merci Aurélien de proposer des options aussi fines et aussi intelligentes pour faire dialoguer la science, l'art, la culture et nous aider à voir plus loin, à lire entre les lignes.

"La science n'est qu'un mode d'accès au réel parmi beaucoup d'autres. Elle ne touche pas l'être ultime du monde parce que tout laisse penser qu'un tel être n'existe pas."

Aurélien Barrau est brillant, et c'est un pédagogue qui sait rendre son propos très vivant... la plupart du temps. Il est vrai que par moments, mais assez rares dans tout l'ouvrage, il a des envolées un peu plus difficiles à suivre en raison d'un langage plus technique ou plus philosophique mais franchement pas de quoi mettre les notes de 1/5 que j'ai pu voir : c'est l'occasion d'apprendre et de pousser sa pensée un peu plus loin.

"Penser en scientifique, c'est d'abord accepter de se laisser surprendre : ce n'est pas enclore le réel dans ce que nous souhaitons qu'il soit, c'est vouloir penser au delà de nos fantasmes et croyances."

Donc pour résumer, si vous ouvrez cet ouvrage pour y retrouver un catalogue de tous les préjugés qu'on a pu avoir sur la science, dans une vision datée du XIXème siècle (ex. positivisme d'Auguste Comte), vous allez être très déçus. C'est une démarche très ouverte, et donc scientifique qui est proposée au lecteur. La science, c'est d'abord se poser les bonnes questions!!

"La science pense toujours contre l'opinion : elle cherche à dépasser les apparences et les évidences. Les découvertes vont souvent démentir le bon sens et l'intuition immédiate."
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Ayant déjà eu l'occasion d'assister à une conférence d'Aurélien Barrau, je m'attendais de prime abord à un livre assez profond et complexe, mélangeant philosophie et réflexion scientifique. Un livre au verbiage probablement sophistiqué aussi, car Aurélien Barrau s'exprime oralement avec des phrases et un vocabulaire assez "proustien" (si vous voyez ce que je veux dire).
Lorsqu'on lit ce livre, on croit donc voir et entendre l'orateur comme lors d'une conférence. Il s'agit d'une discussion (d'un monologue) à propos de ce qu'est la vérité, dans le cadre des sciences (mais aussi de ce que sont les sciences).
J'ai trouvé la lecture assez intéressante sur le moment. Même si je n'ai pas tout compris, ni à certaines idées, ni au développement des références philosophiques auxquelles je ne connais rien. Ce livre m'a donc plus finalement diverti qu'il ne m'a appris. Et je ne le recommenderais qu'aux fans d'A. Barrau.


J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de la masse critique organisée par Babelio. Merci à l'éditeur et à Babelio!
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J'avais découvert l'ouvrage d'Aurélien Barrau grâce à ce podcast de france inter :
https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-08-mars-2016

Certes le livre est parfois un peu décousu, le style de vulgarisateur d'Aurélien Barrau étant plutôt littéraire mais parfois un peu absconse dans certaines passages, comme je l'ai aussi remarqué dans ses "univers multiples".
Mais il n'empêche que c'est un vulgarisateur atypique, et que son cheminement personnel, entre sciences et philosophie, est très adaptée pour justement déconstruire les concepts de "vérité", "modèle" et "théorie".
L'auteur convoque des épistemologues reconnus comme Popper, Hume ou Feyarabend (auteur de l'indispensable "Contre la méthode") ou même l'inventif Derrida, pour mieux définir puis défendre la posture de "relativisme cohérent" ... Une posture "inconfortable" mais qui est plus que pertinente à un époque où on est assailli de tout bord par des prétendants à une vérité unique.

Ce n'est sans doute pas le passage le plus significatif du livre, mais c'est une mise en perspective intéressante avec son précédent ouvrage :

"Je crois qu'il existe une infinité de rapports au monde possibles. que ces rapports sont, en quelque sorte, eux-mêmes les véritables mondes. Les mondes ne sont pas des ensembles de choses mais des relations, des réponses à nos manières d'interroger. Je crois qu'il faut militer pour une irréductible diversité de manière d'appréhender, d'affronter et d'inventer le réel. Mais cela ne signifie évidemment pas que toutes les propositions font sens ou sont équivalentes. La multiplicité assumée n'engendre en rien un affaissement des critères de rectitude.
Il faut opérer des choix. Surtout pas au nom de l'hégémonie des sciences mais en celui d'un désir commun d'intelligences. Intelligences, au pluriel, car justement, elles ne se réduisent certainement pas à leur rigueur physico-mathématique."
Page 52.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je crois qu'il existe une infinité de rapports au monde possibles. que ces rapports sont, en quelque sorte, eux-mêmes les véritables mondes. Les mondes ne sont pas des ensembles de choses mais des relations, des réponses à nos manières d'interroger. Je crois qu'il faut militer pour une irréductible diversité de manière d'appréhender, d'affronter et d'inventer le réel. Mais cela ne signifie évidemment pas que toutes les propositions font sens ou sont équivalentes. La multiplicité assumée n'engendre en rien un affaissement des critères de rectitude.
Il faut opérer des choix. Surtout pas au nom de l'hégémonie des sciences mais en celui d'un désir commun d'intelligences. Intelligences, au pluriel, car justement, elles ne se réduisent certainement pas à leur rigueur physico-mathématique.
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Apparemment insignifiante donc, sauf, naturellement, à inventer une sémiotique de la marge. Elle est hors texte mais pas strictement « hors livre », elle se glisse en bordure pour aborder l’interrogation centrale.Elle se place en lisière
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Tout le jeu consiste à demeurer raisonnable — la plupart des idées échevelées sont effectivement incorrectes ! — sans s’interdire quelques pas de côté pour permettre l’émergence de révolutions intellectuelles.
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La science est indéfinissable. La vérité est inaccessible. Mais elles partagent, au moins, cette capacité à générer cet état d'être si essentiel et si élégant que le poète Fernando Pessoa nomme l'intranquillité.
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La science n’est qu’un mode d’accès au réel parmi beaucoup d’autres. Elle ne touche pas l’être ultime du monde parce que tout laisse penser qu’un tel être n’existe pas.
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Videos de Aurélien Barrau (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélien Barrau
Rencontre avec l'astrophysicien Aurélien Barrau à l'occasion de la parution de "L'hypothèse K, la science face à la catastrophe écologique", aux éditions Grasset.
Résumé : Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai. Face à la catastrophe écologique, la science est utilisée pour donner une réponse essentiellement « ingénierique» : technologie à tout prix, algorithmes envahissants, machines toutes-puissantes. Cela constitue le pire des choix. Si elle peut jouer un rôle salvateur, c'est, tout au contraire, en contribuant à un renouveau radical des symboles et des valeurs. En réinventant le sens du monde. Elle se révèle essentielle dans le constat du délitement : les espèces disparaissent, les populations s'effondrent, la pollution et la chaleur tuent, la planète devient inhospitalière… Elle demeure pourtant incapable de choisir la direction souhaitable. Considérée comme un simple outil, elle ne pourra que contribuer à accélérer l'effondrement. Comme l'écrit Aurélien Barrau, nous ne tenons pas assez compte des rêves des chiens. A partir de ce qu'il appelle « l'hypothèse K. », un laisser-faire entraînant une prolifération technique exponentielle, ce texte suggère de réinvestir la science de l'immense charge poétique qui lui a été déniée. Et cela afin de la libérer, de lui rendre son pouvoir bénéfique. Un plaidoyer pour une science nomade, tzigane ou touareg, humble et intransigeante. Une science déviante et fière de l'être !
Merci David Even pour la captation et le montage !
@aurelien_barrau @editionsgrasset7893
#science #aurelienbarrau #barrau #ecologie #librairie #millepages #librairiemillepages
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