Apparemment insignifiante donc, sauf, naturellement, à inventer une sémiotique de la marge. Elle est hors texte mais pas strictement « hors livre », elle se glisse en bordure pour aborder l’interrogation centrale.Elle se place en lisière
Tout le jeu consiste à demeurer raisonnable — la plupart des idées échevelées sont effectivement incorrectes ! — sans s’interdire quelques pas de côté pour permettre l’émergence de révolutions intellectuelles.
Je crois qu'il existe une infinité de rapports au monde possibles. que ces rapports sont, en quelque sorte, eux-mêmes les véritables mondes. Les mondes ne sont pas des ensembles de choses mais des relations, des réponses à nos manières d'interroger. Je crois qu'il faut militer pour une irréductible diversité de manière d'appréhender, d'affronter et d'inventer le réel. Mais cela ne signifie évidemment pas que toutes les propositions font sens ou sont équivalentes. La multiplicité assumée n'engendre en rien un affaissement des critères de rectitude.
Il faut opérer des choix. Surtout pas au nom de l'hégémonie des sciences mais en celui d'un désir commun d'intelligences. Intelligences, au pluriel, car justement, elles ne se réduisent certainement pas à leur rigueur physico-mathématique.
La science est indéfinissable. La vérité est inaccessible. Mais elles partagent, au moins, cette capacité à générer cet état d'être si essentiel et si élégant que le poète Fernando Pessoa nomme l'intranquillité.
La science n’est qu’un mode d’accès au réel parmi beaucoup d’autres. Elle ne touche pas l’être ultime du monde parce que tout laisse penser qu’un tel être n’existe pas.
A propos de Bachelard
Son amour de la poésie et son intérêt pour le mythe participent à l'acceptation d'un monde "pluriel" que j'appelle de mes voeux.
Les faits dépendent aussi des théories et non pas seulement l'inverse.
La posture créationniste condense à elle seule toutes les caractéristiques de ce contre quoi je pense qu'il faut se battre.
Descartes, c'est l'inventeur du doute.
résister commence par penser.