Le premier axe d'action, le plus essentiel, le plus simple, le plus impératif et le plus utile : diminuer la consommation. Une croissance exponentielle de l'utilisation des ressources n'est pas tenable éternellement dans un monde fini.
Lorsque l'écologie s'oppose au social, elle se suicide.
L'écologie est notre "ligne de vie". On ne peut pas exister loin de sa ligne de vie. La nature ne relève pas d'un ministère : elle est le nom de notre monde.
Si la conduite d'un 4×4 devient un marqueur de délinquance environnementale plutôt que de réussite sociale, les choix changeront.
Il n’est pas possible de concilier une consommation excessive des ressources (dans les pays riches) avec un espoir d’avenir alliant biodiversité, respect de la vie humaine et absence de catastrophes écologiques. La question n’est pas de savoir s’il nous plaît de l’entendre, mais de comprendre comment nous tiendrons compte de ce fait.
Conjointement, il y a chaque année 89 millions d'êtres humains supplémentaires à nourrir.
La vie se meurt et la tendance actuelle est à l’accélération de ce processus déjà étonnamment rapide. Elle n’épargne aucun groupe, des oiseaux aux insectes en passant par les mammifères et les poissons.
Sans doute faut-il redessiner notre manière d’habiter le monde. On ne peut plus continuer sur la lancée actuelle, même en usant de prouesses technologiques. On ne peut plus autant se déplacer. On ne peut plus autant renouveler. On ne peut plus autant gaspiller. On ne peut plus autant tuer. Nous n’avons pas vraiment d’autre choix que d’accepter cette évidence.
Qu’elle soit assumée ou non, la posture ultra dominante est évidemment celle d’une prédation désinvolte et inconséquente. Hors de toute éthique, même au pur niveau esthétique, si l’on souhaite aujourd’hui un peu de neuf, d’étrange, d’inouï, ce n’est certainement pas dans un dernier geste de sauvetage d’un système oppresseur et destructeur usé jusqu’à l’os qu’on le trouvera.
En grec ancien, deux mots peuvent être utilisés pour désigner la vie : bios et zoé. Le premier se réfère essentiellement au mode de vie commun à un groupe. Le second correspond à la vie en elle même. Sans doute faut-il aujourd'hui inventer une véritable "Zoéthique" : une pensée de la vie pour elle même, sans l'asujettir à une attente ou une valeur supérieure.