Citations sur Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité (119)
Les humains représentent 0,01 % des créatures vivantes, mais ont causé 83 % des pertes animales depuis les débuts de la civilisation. Une situation génocidaire d’une ampleur sans précédent. Qui, de plus, commence à profondément nuire aux humains eux-mêmes.
Il faut, je crois, intégrer le fait que même si elle est légale, même si nous avons la capacité à "payer" pour cela, notre consommation souvent peu scrupuleuse a un impact fort sur les autres vivants : elle ne regarde pas que nous, tout est là. Le « chacun fait ce qu'il veut » n'a aucun sens : nous habitons la même planète et les actes de chacun ont des conséquences pour tous.
L'extinction des espèces ne résultera que de la mort douloureuse d'un nombre incalculable d'individus. Ce ne sont pas alors des statistiques qui diminueront, mais des vivants qui expireront.
La souffrance peut-elle ne pas être prise en compte ? Derrière la vie, il y a les vivants. Tout est là. Ce ne sont pas des idées qui vont devoir - par nos choix - tenter de survivre à l'effondrement : ce sont des personnes.
Aujourd’hui, en terme de biomasse, les mammifères « libres » ne représentent que 7 % des mammifères d’élevage, essentiellement destinés aux abattoirs. Plus des trois quarts des oiseaux sont des volailles d’élevage. Il ne faudrait plus montrer aux enfants, dans les livres éducatifs, les écureuils et les musaraignes : notre planète n’est plus significativement habitée par ces êtres-là. Ils sont anecdotiques. Aujourd’hui, le monde non humain est une gigantesque ferme-usine, une autoroute vers la mort. Les manuels scolaires ressembleraient à des livres d’horreur si nous disions la vérité. L’assumons-nous ?
Nous sommes devenu notre propre menace. Le plus grand danger pour l’humanité est aujourd’hui l’humanité.
On ne peut plus mener une politique qui favorise la « croissance » consumériste. Cela revient - littéralement - à se dire que face à un corps drogué et dépendant, nous allons augmenter les doses de substances hallucinogènes et mortifères. Cela peut, un court instant, masquer la pathologie, mais la mort n’en sera que plus rapide et douloureuse. C’est une question de sérieux. Les « doux rêveurs »ne sont pas, ici, les écologistes, mais ceux qui pensent pouvoir défier les lois fondamentales de la nature. Et leur rêve devient notre cauchemar.
Cet infime ouvrage s'inscrit dans un geste de "dernière chance", comme une supplique aux pouvoirs publics : ne pas considérer l'écologie comme la priorité majeure de ce temps relève du "crime contre l'avenir". Ne pas opérer une révolution dans notre manière d'être relève du "crime contre la vie".
Il est temps de regarder en face l'agonie de notre monde et d'être un peu sérieux.
Le faste décomplexé, la richesse obscène, l’égocentrisme prédateur, la figure du mâle possédant fier de son insouciance, sont immensément ringards aujourd’hui. Il est temps de faire savoir le ridicule de ces postures et de valoriser une certaine humilité responsable.
p. 93
La tâche est immense et le temps presse. Si le génie humain existe, c’est ici et maintenant qu’il doit se manifester.
Il faut être poète pour penser hors de l'ordre et déceler l'arbitraire de ce qu'une tradition pluriséculaire fait nécessairement apparaître comme inéluctable.