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Critique de Annette55


«  J'ai voulu raconter l'histoire de mon grand- Père et , par ricochet , celle de ses deux fils. J'ai voulu dire ce qui n'avait jamais été , en espérant aider les vivants et libérer les morts . J'ai pensé que je pouvais le faire pour apaiser mon père . Ces mots, c'est moi qu'ils ont libérée » ..

Tels sont les mots prégnants de l'auteure , une comédienne , devenue une jeune femme , qui conte l'histoire de sa famille.
Jusqu'à la page 145 , le lecteur s'empare avec émotion, de ce témoignage précieux , cette quête essentielle qui éclaire notre histoire récente sans plus. Une histoire de plus à propos de la 2ème guerre mondiale ?

À partir de là ,TOUT CHANGE ET S'ÉCLAIRE : Mais qui était ce «  JUSTE  » , ce résistant dont la mère , son épouse se refuse à parler ?
Enfermée dans sa douleur ?
Elle se complaisait dans la peau de la veuve.

La femme qu'elle fut s'éteignît avec l'être aimé .

Cet Albert Barraud, dont une rue de Bordeaux porte le nom , dans sa quête essentielle , ce roman autobiographique magnifiquement écrit , délicat, touchant révèle , met en lumière les morceaux éparpillés de cette histoire fracturée , amputée par la folie des hommes .

Qui est ce résistant , médecin chef dévoué ,dans le revier du camp de concentration de Neuegamme , ayant lutté pour la survie de ses compagnons de galère , ces prisonniers auprès desquels il jouera un rôle protecteur ?
Pourquoi l'auteure se heurtait à un MUR de silence , celui de sa grand- mère «  qui jamais ne laissa échapper la douceur d'un seul souvenir » ?

Il était pour ses deux fils, sans le vouloir un lourd fardeau et pour ses petits enfants un fantôme très présent ...

Roger Joly , son compagnon de quatre - vingt treize ans révélera à l'auteure un témoignage précieux , poignant , capital .

Marie Barraud entreprendra même un voyage vers la mer Baltique avec son frère , elle dénouera enfin les fils et les noeuds serrés qui entravaient les douloureux liens familiaux .

Il s'était battu pour un monde meilleur , il est resté jusqu'au bout durant cette sombre période de notre Histoire .
«  Il est écrit qu'il n'y a de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime et l'amour qui fut le tien , comme la plupart de ces médecins , était celui que tu éprouvais pour l'humanité toute entière » ..

C'est un livre bouleversant, profondément émouvant par sa sensibilité, sa limpidité, ses mots forts , sa beauté poignante, son authenticité , écrit avec le coeur .
Il met les larmes aux yeux , on toune la dernière page , bouleversé ....


Avec ce livre la jeune comédienne a enfin brisé le cycle de douleur, d'ombre , de solitude , LES BLESSURES qui ont tant pesé sur les fils d'Albert et ses petits - enfants .
«  Je suis doué d'une sensibilité absurde ; ce qui érafle les autres me
déchire » .
Gustave Flaubert , lettre à George Sand, 10 mai 1875 .
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