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Critique de YvPol


YvPol
15 décembre 2015
Céline Barré est abonnée à mon blog, si si il y en a... Après quelques compliments de sa part -et non, je ne suis pas insensible- j'ai cédé à sa proposition de lire son roman. Je le fais peu, mais lorsque je le fais, je suis assez rarement déçu -cf. David Guinard et Laurence Labbé. Cette fois ne déroge pas à la règle, j'ai apprécié la lecture de Quel pétrin ! malgré quelques réserves très personnelles. Histoire de finir sur les bonnes notes, je vais débuter par les moins bonnes : quelques longueurs dans les digressions, dans les exagérations censées préparer à la chute humoristique, rien de très gênant, il suffit de les passer un peu plus vite ; deux ou trois fins de chapitre telles que je les déteste qui annoncent les futurs rebondissements : "Elle ne tarderait pas à constater que la venue du jeune Killian allait s'accompagner de multiples agacements. Petits et grands déboires iraient se succédant pour finir dans une apothéose d'incompétence crasse." (p.40)

Passés ces reproches, me voici plongé dans un cloche-merle français bien agréable, léger, enlevé et drôle. Ce qu'il y a de bath dans cette histoire, c'est que certains rebondissements sont prévisibles et même souhaitables et d'autres totalement inattendus et donc particulièrement réjouissants. Céline Barré construit son village autour de personnalités fortes, Jocelyne tout particulièrement, qui prendra la tête de la rébellion. de ces stéréotypes, elle en fait des personnages à la fois attachants et agaçants. Je l'aime bien ce village, mais je ne suis pas sûr d'avoir envie d'y vivre. Tout ce qu'on peut espérer et craindre s'y déroule, sauf le meurtre, on n'est pas dans un polar : l'envie, la jalousie, la peur, l'amour, l'adultère, la fainéantise, le dégoût, ... Et c'est bien normal puisqu'il est constitué de gens tellement différents, entre les prolétaires, le maire qui ne pense qu'à son musée du cochon, Jocelyne et Jérôme qui la quarantaine passée commencent à réaliser qu'il n'y a peut-être pas que la boulangerie dans la vie, les de la Morne pas habitués à travailler et qui vont devoir trouver un moyen de remettre leur maison aux normes, la bimbo-vendeuse en boulangerie qui met le feu aux caleçons des hommes, les Roms qui vont s'installer un moment en s'attirant tous les regards emplis de peur et de détestation, le jeune de banlieue, ...

Une histoire rondement menée et élégamment écrite qui se lit de bout en bout avec grand plaisir et envie de connaître le dénouement. L'auteure joue avec les mots, leurs sens et doubles-sens, j'aurais même souhaité qu'elle en jouât encore un peu plus. Pour finir, un extrait que j'aime particulièrement -justement parce que là, elle est allée au bout de l'exercice-, pour la figure de style utilisée, un zeugma si je ne me trompe :

"Théodore, enseveli sous la honte, n'était pas sorti depuis l'annonce du triste et à peine croyable accord que son épouse avait conclu. Comment faire face à tous ceux qui le penseraient complice, et comment leur expliquer qu'aux Embruns il portait son titre nobiliaire, les paniers du marché, Marie-Cécile aux nues quand elle terminait une broderie, les plats jusqu'à la table du dîner, les valises lorsqu'ils voyageaient. Mais la culotte jamais !" (p.107)

Suite est prévue. Je prends avec plaisir.

Céline Barré est visible sur son blog et sur facebook. Livre en vente sur Amazon.
Lien : http://lyvres.fr
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