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Citations sur Le Culte du Moi, tome 3 : Le jardin de Bérénice (15)

Sur ce plat désert de mélancolie où règnent les ibis rosés et les fièvres paludéennes, parmi ces duretés et ces sublimités prévues par mon imagination, la belle petite fille vers qui j'allais m'excitait infiniment.
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Les hommes réunis par une passion commune créent une âme, mais aucun d'eux n'est une partie de cette âme. Chacun la possède en soi, mais ne se la connaît même pas. C'est seulement dans l'atmosphère d'une grande réunion, au contact de passions qui fortifient la sienne, que, s'oubliant lui et ses petites réflexions, il permet à son inconscient de se développer. De la somme de ces inconscients naît l'âme populaire. Pour la créer, seuls valent les ouvriers, des gens du peuple, plus spontanés, moins liés de petits intérêts que des esprits réfléchis. Elle est analogue à chacun de ceux qui la composent, et n'est identique à aucun. Elle dépasse tout individu en énergie, en sagesse, en sens vital. Ce qu'elle décide spontanément, ce sont les conditions nécessaires de la vie.
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Dans ses éléments en effet la philosophie nous enseigne que ni vous ni moi ne sommes la vérité complète, et nous engage ainsi à une grande modestie l'un envers l'autre. Mais poursuivons le raisonnement des maîtres : "Personne, disent-ils, n'est la vérité complète, tous nous en sommes des aspects." Donc, si l'un de nous n'existait pas, un des aspects de la vérité manquant, la vérité complète ne serait plus concevable. Ainsi faut-il que je satisfasse à toutes les conditions de mon individualisme, parmi lesquelles une des plus impérieuses est que je vous nie.
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Or, un jour, à Nîmes, deux mois après ses gros chagrins, Bérénice, toujours pâlie de douleur, étant montée dans un tramway, se trouve assise en face d’une personne âgée, qu’à la couleur de ses yeux, à la douceur de la bouche, à mille traits qui l’émurent, elle n’hésite pas à reconnaître pour la grand’mère de M. de Transe. Sans nul doute, François avait montré à sa vieille confidente un des chers portraits qu’il portait toujours sur lui, car Bérénice vit bien qu’elle-même était reconnue. Les deux femmes ne se parlèrent point, mais, me disait Bérénice, la vieille dame baissait les paupières pour que je pusse la regarder tout à mon aise, et c’était la figure même de M. de Transe que je revoyais ; puis moi-même je détournais mon regard pour qu’elle me fixât sans gêne. Ainsi nous fîmes jusqu’au bout de notre chemin, et j’ai bien vu qu’en descendant elle avait les yeux pleins de larmes.

J’admirais la tendre imagination de ma Bérénice et tout ce qu’elle prêtait de délicatesse à sa chétive tragédie.
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Moi, disait-il je me fais hobereau après avoir médité sur les autres vies, et parce que c'est encore de celle ci que s'accommodent le mieux mon dégoût d'effort et ma pénurie d'argent; mes parents, au contraire, et mes voisins ne sont dans ces manies que par ignorance de ces curiosités variées dont ils professent tant de dédain. Ce qui résulte chez moi d'une large compréhension, chez eux n'est qu'étroitesse d'esprit. Vous avez reconnu là une application rurale de notre axiome essentiel: Les actes ne sont rien, la méthode qui nous y mène est tout. Simon avait toujours une excellente philosophie.
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Les petites filles bien nées rêvent toutes confusément d'une renaissance italienne: c'est l'état d'âme de notre race au quinzième siècle, un peu seule et desséchée, aspirant au baiser sensuel de l'Italie.
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D'ailleurs, chacune de ses paroles était de vanité, et il me parut avoir, comme la plupart de ces hommes, un cerveau d'enfant dominé par des mots de spécialiste.
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Pour moi, dès mes premières réflexions d'enfant, j'ai redouté les barbares qui me reprochaient d'être différent ; j'avais le culte de ce qui est en moi d'éternel, et cela m'amena à me faire une méthode pour jouir de mille parcelles de mon idéal. C'était me donner mille âmes successives ; pour qu'une naisse, il faut qu'une autre meure ; je souffre de cet éparpillement. Dans cette succession d'imperfections, j'aspire à me reposer de moi-même dans une abondante unité. Ne pourrais-je réunir tous ces sons discords pour en faire une large harmonie ?
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[...] je compris quel moment je représentais dans le développement de ma race, je vis que je n’étais qu’un instant d’une longue culture, un geste entre mille gestes d’une force qui m’a précédé et qui me survivra.
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Cette petite libertine, entrevue à une époque fort maussade de ma vie, m'a laissé une image tendre et élégante, que j'ai serrée de côté, comme jadis ces œufs dé Pâques dont les couleurs m'émouvaient si fortement que je ne voulais pas les manger.
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