Un ami avait retenu comme plus grand livre du XIXème siècle
le Culte du Moi, lui qui, pour le XXème, attribuait ce prix aux Deux Etendards. Ayant aimé ce dernier ouvrage, j'étais intrigué de lire le premier, bien que partant avec certains a-priori sur Barrès : que sa plume était ampoulée, peu fine, politique.
Je ne vis pourtant rien de cela dans
le Culte du Moi. L'écriture est certes très poétique, fine et précise - et en ce sens les moins poètes de notre siècle et ses plus mauvais lecteurs y trouveront de l'emphase - pourtant le style sert le récit : une histoire très forte qui nous plonge dans la métaphysique d'un jeune homme, qui passe par l'égotisme le plus acharné au sentiment amoureux le plus subtil.
Un très grand roman, malheureusement méconnu et relativement difficile à trouver.