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EAN : 9782797301928
362 pages
Otherlands éditions (16/09/2020)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Somnore. Ville de mystères et de cauchemars.
Elle peut prendre mille apparences, surgir à mille endroits, en autant d’époques et de mondes.
Elle attire les âmes humaines à elle par tous les moyens possibles, promettant monts et merveilles, fournissant rêves et inspiration, dévorant les mémoires et piégeant les imprudents en son sein.
Partez à la découverte de cette ville mythique, au travers des plumes de 20 auteurs qui ont bravé l’interdit e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Légendes de Sommore.
Vingt manières différentes de traiter le thème de la ville de Somnore dans l'Anthologie d'Otherlands : Légendes de Somnore.
Je ne vais pas faire un catalogue de toutes les nouvelles, mais en chroniquer quelques unes parmi celles qui correspondent le plus à ma sensibilité.
D'abord celle que j'ai préférée :
LA FUITE par Isabelle Leblond
L'enfance et ses jeux aux règles compliquées : « Dans cette ruelle il ne faut surtout pas poser les pieds sur les pavés de la chaussée... Sinon le crocodile jaillit des rainures et vous mange la jambe. »
Des escaliers urbains qui peuvent être ceux qui montent à la butte Montmartre, ou à la butte Sainte Anne de Nantes.
Bref plein de choses qui raisonnent avec mes souvenirs.
Et puis de la légèreté, beaucoup de légèreté autour de cette gamine qui sautille. Un récit très visuel.
Mais derrière le rideau des mots, la vérité qui n'a rien de joyeux.
Le fantastique le plus efficace n'est pas celui qui rentre dans les détails de l'horreur, celui qui décrit des monstres gluants et des organes en putréfaction, mais c'est celui qui reste tapi.
Les enfants qui habitent Somnore sont comme tous les enfants du monde.
Au Bazar de Somnore par Florence Barrier.
On trouve de tout aux Merveilles de Somnore. En ce jour pluvieux tout y est à moitié prix. Beaucoup de vieilleries mais aussi de splendides boules à neige. Tous les objets sont des souvenirs authentiques, pour preuve cette carte postale qui représente un marché estival typique. le marché du village où le narrateur passait ses vacances enfantines. Une époque où tout était encore si simple. L'époque où ses parents n'avaient pas encore divorcés, où il retrouvait chaque été Marion, sa compagne de jeu.
Comme dans la nouvelle d'Isabelle Leblond : La fuite, il s'agit d'une oeuvre palimpseste, derrières les apparences il y a une réalité sombre.
Pas de diable, pas de monstre, seulement des humains.
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J'ai d'abord été interloqué par le titre : Légendes de Somnore. Somnore, je connaissais par rapport au récit "Les rêveurs de Somnore" de Cédric Murphy. Et sur la couverture, je m'aperçois que c'est lui a qui dirigé l'anthologie ! il connaissait donc bien son sujet... si ce n'est... que l'on ne sait pas ce qu'est Somnore. Une ville ? un pays ? un monde ? Vingt auteurs se sont donc penchés dessus, pour nous permettre d'y voir plus clair : il y en a pour tous les goûts. Certains textes m'ont laissé de marbre, d'autres m'ont beaucoup plus intéressés, voire amusés. le problème, en refermant le livre, c'est que... Somnore reste un mystère ! et c'est bien là l'intérêt de ce livre de légendes... un très bon recueil pour découvrir de nouveaux auteurs talentueux !
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Dans cette anthologie, Somnore la ville aux 1000 visages nous capture en son sein (mais heureusement nous relâche ^^) afin de nous dévoiler ses charmes et ses pièges. J'ai tout particulièrement apprécié les nouvelles de Fabien Garino, Mélodie Or, Grégory Covin et Sylvain Namur. Mais ces préférences sont bien entendu très subjectives, car elles renvoient à ma propre sensibilité et à mes centres d'intérêts. Chaque lecteur trouvera donc chaussure à son pied à Somnore tant ce recueil est d'une riche diversité !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Bienvenue aux Merveilles de Somnore, mon jeune ami ! Le plus grand bazar de Somnore. Aujourd’hui, tout est à moitié prix !
Derrière un comptoir usé par les ans se tient un petit bonhomme entre deux âges. Le crâne dégarni, les joues aussi rebondies que le ventre, il affiche le sourire faussement jovial du vendeur qui cherche à vous fourguer sa camelote à tout prix. Et surtout au prix fort. Je le salue d’un signe de tête. Sans surprise, je suis le seul client de la boutique.
— Vous êtes à la recherche d’un souvenir ? Vous trouverez ici tout ce dont vous avez besoin, mon ami. Tout !
— Je… Merci, je jette juste un coup d’œil.
Je fais poliment semblant de m’intéresser à ses marchandises en espérant que la pluie cesse bientôt. Un vrai bazar. Plus de vieilleries que de merveilles, dans cet antre. Les étagères poussiéreuses débordent de bibelots, de cartes postales parcheminées. Ici, un bocal d’abricots au sirop. Là, une paire de sandalettes en cuir terne, usées jusqu’à la corde. De fines particules irisées flottent dans l’air, tourbillonnant sur mon passage.
— Ou peut-être un cadeau pour votre amoureuse ? Ou votre maman ? J’ai là de très belles pièces. Des soieries en provenance des plus lointaines contrées. Des épices, des parfums ayant traversé les douze mers.
Au moins son discours est original. Sans lui répondre, je glisse un doigt sur une boule à neige, elle aussi recouverte de poussière dorée. Mon ongle court sur la surface lisse. Je me souviens, maintenant : chaque été, je rapportais à la petite Marion une boule à neige contenant un monument parisien. Elle me disait les conserver précieusement sur sa commode et m’assurait ne les secouer qu’en hiver, pour ne pas couvrir Paris de neige en été. Je me moquais gentiment de sa naïveté.
Je souris. Comme c’est étrange, la mémoire : alors que j’avais oublié jusqu’à son existence, voilà que Marion surgit de mes pensées pour la seconde fois dans la même journée.
— Ah, je reconnais un homme de goût ! Un souvenir authentique.
Je secoue la boule et regarde les minuscules flocons tournoyer lentement sur une forêt verdoyante.
— Attention, jeune homme, c’est du verre fabriqué par les souffleurs de Somnore, pas de la vulgaire camelote. Je ne vends que des souvenirs de qualité, moi.
À côté, d’autres boules à neige. Je ne sais pas où se situe Somnore mais, en effet, la ville doit être réputée pour son artisanat verrier : ces objets sont d’une finesse remarquable. Les bulles emprisonnées dans la matière capturent mon regard. La lumière semble traverser le verre avec lenteur, comme si elle peinait à éclairer le centre de chaque boule, formant un halo duveteux sur leurs parois intérieures. Fascinés, mes yeux sautent d’un paysage tropical à une vallée encaissée entre deux montagnes, survolent un chalet enneigé pour se poser sur une plage baignée de soleil. La précision des scènes est fascinante et éveille en moi des envies d’évasion, de vacances loin de la grisaille parisienne. (Au bazar de Somnore, Florence Barrier)
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Monsieur Drex était mort.
Âgé d’une quarantaine d’années, il était décédé des suites d’un choc très violent entre son crâne et un rocher, choc qui avait résulté d’une chute tandis qu’il taillait ses arbres fruitiers, perché sur une vieille échelle brinquebalante en bois. L’échelle quasiment vermoulue n’aurait pourtant inspiré confiance à personne, mais il fallait croire que monsieur Drex était un incroyable optimiste, ou alors un étourdi sans borne !
Quoi qu’il en fût, il n’était strictement plus rien aujourd’hui, sinon un cadavre se vidant de son sang via une petite canule fichée dans son cou qui transportait le liquide vermeil jusqu’à la rigole creusée à même le métal de la table de préparation. Processus qui ne devrait d’ailleurs pas durer plus de quelques minutes ; aussi le docteur Lorenz était-il déjà là afin de procéder à la suite des évènements.
À ses côtés, sur un vieux chariot, une pompe mécanique patientait en ronronnant, sous la surveillance d’un bocal rempli de formaldéhyde et d’éthanol. Une fois le sang tari, le liquide d’embaumement viendrait prendre sa place dans les veines du corps, mais Lorenz, pressé, décida d’ouvrir le corps d’une large incision courant du plexus jusqu’au pubis. Longue, droite, profonde, elle dévoila bientôt organes et entrailles qui exhalaient déjà l’odeur âcre de la décomposition.
Le corps humain est fragile, bien davantage encore lorsque plus rien ne le maintient en vie.
Lorenz déposa le scalpel sur le vieux chariot et s’assura que ses gants étaient impeccablement enfilés, avant de plonger ses mains dans le corps jusqu’aux coudes. Ses doigts jouèrent pour se faufiler entre chaque organe, puis les retirèrent un par un. L’estomac, le foie, les intestins qu’il détestait toujours ôter tant ils pouvaient lui donner du fil à retordre, les reins, la vessie… Rien ne devait plus rester dans ce corps-là et, une fois la partie basse vidée, le praticien glissa ses mains sous la cage thoracique afin de capturer le cœur et les poumons. Ce fut bientôt une bouillie rougeâtre et sanguinolente qui s’abîma au fond de sa poubelle dédiée aux déchets médicaux. Remplie à ras bord. L’intestin grêle peinait à rester à l’intérieur et décrivait des volutes sur le pourtour du récipient comme autant de guirlandes de Noël. L’un des reins avait loupé son objectif pour retomber par terre dans un bruit mou et écœurant. Pas écœurant pour Lorenz ceci dit, parce que s’occuper des cadavres ne l’avait jamais rebuté et qu’il fallait bien que quelqu’un s’en chargeât.
Une fois que le pauvre monsieur Drex fût vidé de ses biens les plus précieux, mais sans doute pas les mieux entretenus, le praticien s’assura rapidement que les artères et veines principales étaient intactes, un petit pulvériseur à la main laissant bientôt s’échapper une fine bruine d’un produit à peine bleuté. Le liquide était de sa composition propre – secret bien gardé – et il n’y avait rien de mieux pour renforcer le sinueux réseau de veines et s’assurer qu’il ne lâcherait pas durant la suite des opérations. (Nymphose, Mello Von Mobius)
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Troisième live autour de l'anthologie Étrange Enfance avec Anaïs Cros, Pierre Brulhet et Mello von Mobius. Pour cette rencontre, nous aborderons le sujet des jouets, vengeurs ou protecteurs, du regard différent que nous posons sur eux enfant puis adulte. Soutenez notre projet d'anthologie ! https://fr.ulule.com/etrange-enfance/
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