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3,51

sur 201 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel plaisir que cette histoire qui fait la part belle à la cuisine et qui se déroule au XIVè siècle.

On y découvre les étuves à Paris et sa belle et plantureuse patronne Isabelle. Ses " Filles" qui sont là pour le plaisir des sens de ces Messieurs , mais aussi Guillaume, cuisinier à la cour du roi, qui régale tout ce petit monde jovial, gourmand des bons petits plats ; mais où l'on y trouve aussi les plaisirs de la chair.

Que viendra faire ici la belle Constance dont on vient de retrouver son mari, Messire Jehan, la gorge tranchée dans un cuveau des étuves d'Isabelle ?

Malgré les embûches, elle voudra mener l'enquête et nous entraînera à Paris chez la mère maquerelle mais aussi à Bruges afin de trouver les assassins de son mari.

Elle, qui voulait terminer ses jours dans un couvent y trouvera l'amour et malgré les pièges tendus par ses ennemis arrivera à faire justice.

Passionnant roman historique et gastronomique qui se déroule au Moyen âge et qui m'a procuré un agréable moment de détente.

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*** Ribaudes, ripaille, vengeance et gastronomie aux étuves ***

Voici une découverte exceptionnelle, un roman noir qui sort du lot puisqu'il est basé sur la Gastronomie à l'époque Médiévale.
Donc, si je vous parle de : Potage jaunet, Lait lardé, Civet d'huitres, Mamonia, Froide sauge, Porée blanche, Dariole, Hypocras .... que pouvez-vous en conclure ? Et bien que vous trouverez toutes ces recettes en conclusion, en fin de livre.


Messire Jehan fréquente l'étuve d'Isabelle, la mère maquerelle de la rue Tirechappe. Lieu d'aisance, de luxure avec des bains chauds, une bonne table culinaire, tenue par Guillaume, queux dans les cuisines royales.
Messire Jehan est retrouvé égorgé dans sa chambre laissant Constance, sa très jeune épouse, veuve ...
Jehan travaillait pour le compte du Roi et enquêtait sur une affaire de fausse monnaie.
Constance, effondrée, décide elle-même de mettre la main sur le meurtrier de son époux, en allant travailler aux étuves. Pour éviter de devenir une ribaude, elle va étudier le livre de cuisine que Jehan lui avait offert pour leur mariage, afin de se faire engager comme cuisinière dans ce lieu dépravé.
Isabelle, la propriétaire tombera sous les charmes culinaires de Constance, sous l'oeil mauvais de Guillaume. Ainsi, pour faire affluer sa clientèle masculine, Isabelle décide d'organiser des joutes gastronomiques entre Constance et Guillaume.
Ce petit jeu, permettra à Constance de connaître le nom de l'assassin de Jehan et retrouvera rapidement l'amour dans ce lieu de débauche.


L'auteur Michèle Barrière, nous propose un roman noir et gastronomique à Paris au Moyen-âge.
Riche historiquement, le roman nous plonge dans les dédales de la vie Bourgeoise où tout tourne autour de la gastronomie, faisant référence à ce célèbre manuscrit intitulé "Le Ménagier de Paris" qui existe réellement - édité la toute première fois en 1846, dont l'auteure a pris pour support.
Mais la plupart des recettes dont Michèle Barrière fait état proviennent du livre "Viander" de Taillevent - écrit à partir de 1300 - Ce fût le tout premier livre de gastronomie de référence édité régulièrement jusqu'en 1604.
Une édition du 16ème siècle a été retrouvé en Suisse en 1953 et édité cette même année.

On apprend au fil des pages qu'au Moyen-âge, les gens ne mangeaient pas de boeuf (parce qu'ils servaient au travail de la terre) , préférant le lapin, la volaille et les poissons de rivière . Les plus riches pouvaient se permettre les huîtres, le cerf, le cygne ...
Que ce soit les plats ou la pâtisserie, tous, sans exception, contenaient : sucre, gingembre, clou de girofle, amandes, muscade, cannelle et safran le tout en abondance - les papilles médiévales aimaient l'exotisme et surtout, en l'absence de médicaments, les épices servaient à la pleine santé.
Les légumes avaient mauvaise presse. Poussant à ras le sol, on les accusait de tous les maux à cause de l'hygiène des gens (je vous rappelle que les latrines étaient inexistantes !) - Les gens les remplaçait par les herbes aromatiques.
Les repas se terminaient systématiquement par les pâtisseries : confitures, cédrats confits, gaufres, dragées et morceau de gingembre confit (qui guérissait tous les maux).

Cette lecture est fascinante et m'a transportée dans une époque que j'aime particulièrement lire.
En finalité l'intrigue policière prend la seconde place, la première tournant autour de cette gastronomie Médiévale et toute son histoire parisienne.

L'auteure a écrit plusieurs livres dans le même esprit : voilà ma nouvelle saga !!!!



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Encore une fois, j'ai été transportée dans l'univers décrit avec brio par Michèle Barrière. Ses connaissances sur Paris au Moyen Age (et sur Bruges aussi...), permettent au lecteur de s'immerger complètement dans les moeurs et la vie quotidienne de ses personnages.
J'ai appris ainsi (honte à moi !) que l'eau n'avait pas encore cette malheureuse réputation que le siècle des Lumières lui a attribuée - celle de transmettre tous les maux - et qu'il n'était pas rare de se laver à Paris, en ce XIVe siècle (d'où les étuves, plus ou moins bien famées).
La gastronomie tient bien entendu une place de choix dans cette nouvelle intrigue très bien ficelée et nous permet d'avoir un bel aperçu des traditions culinaires de cette époque. le personnage de Constance, novice en cuisine, permet à Michèle Barrière de nous introniser dans le milieu culinaire de cette fin du XIVe. Entre blanc-manger et dariole, j'ai salivé au fil des pages...
On apprend aussi quelques mots disparus aujourd'hui, comme "boutonner" qui signifie "piquer de clous de girofles", "parboulir" qui désigne le fait de "faire bouillir un court instant la viande avant de la rôtir", "détremper" qui est un synonyme de "mouiller avec du vin ou du verjus" et "souffire" qui renvoie à une cuisson douce dans de l'huile ou du saindoux.
Un rythme rapide, une intrigue très bien menée et une ambiance moite à souhait dans ces étuves, font de Souper mortel aux étuves un roman très agréable à lire !
Le cahier de recettes médiévales à la toute fin, ainsi que les détails sur chacune des catégories d'aliments complètent une lecture fort instructive (on apprend ainsi que les légumes avaient la réputation de transmettre des maladies car ils venaient de la terre ou encore que le boeuf n'avait pas le droit de cité sur les tables dans la mesure où il était considéré comme un outil de travail pour le transport et l'agriculture).

Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Paris et Charles V le Sage, Bruges et son commerce d'étoffes et d'épices, Saint-Jacques et son célèbre pèlerinage, Taillevent et sa cuisine au palais, voilà les sujets abordés par l'auteure pour mener à bien une affaire de fausse-monnaie...
Ici, tout se hume, se touche, se tâte, se goûte ; ici on hache, on braise, on touille, on cuit et, entre beurre et eau, entre poêle et cuveau, entre ripailles et débauches, l'enquête se révèle !
L'auteure nous régale... du Viandier de Taillevent au Ménagier de Paris, on savoure Tarte Bourbonnaise, Potage Jaunet et Darioles, le tout bien arrosé d'Hypocras et de Vin de Sauge. Avec beaucoup de couleurs, elle nous décrit un Paris, vibrant et dangereux, où cuisiniers, ribaudes et brigands se côtoient et , parfois, partagent leur amour du bien-manger.
Trop bien... J'en ai encore l'eau à la bouche:-)
Petite perle trouvée dans ce roman : « La Bataille de Carême et Charnage », texte anomyne du XIIIème siècle qui explique l'origine du carême et ce qu'on peut manger pendant cette période qui fut si douloureuse pour beaucoup ;-)
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Un bon policier historique et culinaire: on découvre les marchés, les ustensiles de cuisine de l'époque. Vous en saurez plus sur la façon de faire une tourte d'épinoches et autres petits pâtés: il n'y a plus qu'a passer en cuisine!
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