La librairie de Charles V - À six cents ans de distance, la librairie de Charles V a été partiellement reconstituée. Des 1 000 manuscrits qu'il fit transférer dans une tour du Louvre, en 1368, une centaine, parmi les plus beaux, se trouvaient rassemblés.
Cette collection de manuscrits à peintures — le plus ancien remontait aux environs de 1250 — constituait un remarquable résumé de l'évolution de la miniature durant plus d'un siècle. On y trouvait des pièces prestigieuses, comme le Psautier de Peterborough, les Miracles de Notre-Dame enluminés par Pucelle, le Livre du sacre, les Grandes Chroniques de France et la Bible de Jean de Sy. On y trouvait également — la librairie de Charles V était aussi un cabinet d'art — d'admirables camées anciens, des monnaies, le célèbre Parement de Narbonne, trois pièces de la tapisserie de l'Apocalypse d'Angers. Manuscrits et objets d'art formaient un ensemble d'un intérêt et d'une qualité exceptionnels.
Aujourd'hui dispersée dans des musées et des bibliothèques de France et de l'étranger, la librairie de Charles V, dans l'esprit de son propriétaire, devait constituer la base d'une institution permanente, que ses successeurs devaient enrichir ; en fait, ce qu'allaient être plus tard la Bibliothèque royale, puis la Bibliothèque nationale.
1909 - [p. 219]