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4,07

sur 303 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne vais pas y aller par quatre chemins j'ai été déçue par cette lecture.

D'abord j'ai été gênée par l'écriture. Je l'ai trouvé étouffante et peu aérée. Ce n'est pas la première fois que je lis un livre qui tient plus du langage oral que de l'écrit et d'habitude ça passe tout seul. J'adore ça même ! Mais là, ça n'a pas pris : l'écriture ne m'a paru ni fluide ni naturelle. Ce qui fait que j'ai passé mon temps à buter sur certaines phrases et à les relire. Fatalement le plaisir de lecture s'en ressent.

Pour le reste mon ressenti peut se résumer en une seule phrase : le manque de profondeur. Il apparaît sous différentes formes ; beaucoup de sujets sont abordés mais ils sont juste survolés. Nous ne savons rien de John Cole, rien du passé de Winona. Il y a quelques flash-back de la vie de Thomas en Irlande mais très disséminés et peu précis. Je n'ai pas réussi à m'attacher réellement à ces personnages qui me sont restés trop étrangers.

Le contexte historique est abordé par à coup et sans précisions. On traverse l'histoire des Etats-Unis au pas de course : extermination des indiens, guerre civile, ségrégation, homosexualité, esclavage,… sans jamais rien approfondir réellement. Si vous avez les références tant mieux sinon tant pis. Désolée mais même quand on s'y retrouve et que l'on comble les vides c'est désagréable.
Le fait que Thomas et John puissent vivre leur histoire sans heurts ne me paraît pas convainquant. A aucun moment ils ne sont maltraités, menacés, alors qu'à l'époque l'homosexualité n'était absolument pas envisageable !
De même l'attachement de Winona à ces deux hommes ne me semble pas non plus crédible. Comment cet attachement a bien pu naître ? Cela se fait trop facilement pour une enfant arrachée à son peuple et à sa culture, qui plus est par des hommes en uniforme exactement comme ceux dont elle s'éprend. Ce sont quand même ces soldats qui ont massacré les siens. Ces ellipses dans le récit m'ont beaucoup gênée et l'histoire m'a complètement échappée, devenue pour moi pas très crédible. Puis j'ai eu l'impression que ça manquait de subtilité seuls quelques passages poétiques m'ont permis d'aller jusqu'au bout telle une bouée de sauvetage.

Une chose est réellement approfondie : l'auteur s'attarde longuement sur la vie de soldat et là je me suis ennuyée : mais pourquoi me donnait autant de détails sur la vie quotidienne et rien sur le reste qui me paraît tellement essentiel? Mais où il veut en venir bon sang ?! Et bien je ne sais pas. Ce livre et moi c'est une rencontre ratée.
A la fin de ma lecture j'ai une impression de vide. L'histoire aurait pu… si... dommage….et puis ça m'énerve…
Conclusion : ce n'était tout simplement pas pour moi contrairement aux apparences.

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Avec ce roman, j'ai eu le plus grand mal, à cause de son écriture : les dialogues sont incorporés dans les textes narratifs, sans distinction, et l'écriture m'a souvent fait grincer les dents.

Il est brut de décoffrage, comme si on lisait le carnet de mémoire d'un jeune soldat, tel quel, sans corrections de syntaxe.

Thomas McNulty, le narrateur, n'est pas un bon écrivain et j'ai patiné durant les 50 premières pages. C'était lourd à lire, étouffant. Comme si on écoutait un récit, raconté tel quel, par une personne qui ne sait pas faire de belles phrases.

Heureusement que son récit était intéressant et que les deux personnages, Thomas et John Cole, m'ont intéressé, sinon, j'aurais abandonné…

Dans ce roman historique, l'auteur abordera plusieurs sujets, notamment l'homosexualité (Thomas et John sont ensemble), la guerre de sécession, le racisme, l'esclavage, le massacre de tribus indiennes et l'amitié entre les soldats.

En raison des 270 pages, le tout sera survolé, jamais approfondi. Cela ne m'a gêné pour autant, ce survol de l'Histoire (on commence en 1850).

Ce que j'ai aimé, c'est la manière dont l'auteur a traité le couple que forme Thomas et John : sans guimauve, sans chichis, sans trop de détails, sans excès de virilité. Pas de scène de sexe à la Brokeback Mountain.

Thomas aime porter des vêtements de femme, mais il abordera le sujet sans que cela devienne lourd ou cliché. Notre jeune homme est prêt à sauter dans son pantalon si la guerre se déclare à nouveau. Ceux qui seront au courant, ne diront rien et accepterons le fait que Thomas cultive la terre en robe. Bravo, on a de la tolérance…

C'est assurément un drôle de roman, déjà en raison de son écriture et, j'ajouterai, en raison de l'optimisme qui parcourt les pages.

La galerie de personnages est importante et personne n'est tout à fait blanc ou noir (sans mauvais jeu de mot). On a de tout, c'est réaliste, mais, une fois de plus, on survole les personnages, nous ne saurons rien de leur passé (hormis de Thomas McNulty, notre narrateur : il est irlandais et a fui son pays en proie à la famine.). Cela ne m'a pas dérangé non plus. Par contre, le narrateur sera bavard avec la vie de soldat.

Le pire dans cette lecture, c'est la narration, ce texte que j'aurais bien corrigé (et que je faisais parfois dans ma tête), tant il était lourd, étouffant, malhabile à lire.

Dommage, parce que cela a rendu le récit froid et a supprimé toutes les émotions qui auraient dû ressortir du récit, vu les sujets abordés, vu le couple que nos deux hommes formaient et vu la présence de la petite Winona… Peu d'émotions ressenties et là, je râle, parce que je les voulais !

Malgré tout, je lirai la « suite », qui n'en est pas vraiment une (Des milliers de lunes) et qui met en scène Winona, justement. Même si ce premier roman me laisse mitigée…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un roman poignant et intime sur les violences de la guerre civile américaine, la guerre contre les indiens, les moeurs puritaines du XIXème siècle. La description de l'Amérique de la Frontière est loin des clichés et du mythe. le sang et les larmes qui ont coulé pour formé l'Union et vider de l'Ouest perlent tout au long du récit.
On est touché par la sensibilité du narrateur, un jeune irlandais recruté dans l'armée et qui, démobilisé, aime s'habiller de robes.
Le récit des relations entre les protagonistes, tout en délicatesse, manque cependant pour moi de profondeur. J'aurais aimé lire un peu plus sur les sentiments des deux héros envers la jeune indienne qu'ils recueillent, comprendre leurs motivations à s'engager dans une guerre sur laquelle ils n'ont aucun avis.
Un beau roman, mais qui laisse un peu sur sa faim
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Thomas a fui adolescent la misère de son pays natal, l'Irlande, pour chercher une vie meilleure aux Etats-Unis. Nous sommes en 1850 et Thomas rencontre John Cole qui deviendra son meilleur ami et son amant. Ensemble, ils se grimeront en femmes dans un cabaret, s'engageront dans l'armée de l'Union contre les Fédérés, adopteront Winona une petite Indienne et vivront les affres de la guerre de Sécession, le froid, la faim, les massacres et l'injustice…
Ce roman ne m'a pas accroché. Chaque fois que je le prenais en mains, mon esprit vagabondait et j'avais toutes les peines du monde à suivre l'intrigue. La faute à quoi ? Au style, à la traduction, à mon humeur du moment ? Difficile alors de dire s'il m'a plu ou non mais je crois que la façon de raconter à la première personne m'a déplu. Faites-vous donc votre idée.
Masse Critique Babelio.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Il existe plusieurs façons d'aborder la lecture de Sebastian Barry dont vient de sortir « Des jours sans fin » traduit par Laetitia Devaux de « Days without End » (2018, Joelle Losfeld, 272 p.).
La première, celle que j'ai expérimentée, est de lire au hasard, intrigué par les présentoirs des libraires. On découvre dans ce livre l'histoire de Thomas McNulty, né à Sligo en Irlande, va s'engager dans l'armée américaine, a combattu les indiens et chassé les bisons, avant de vivre avec son amant John Cole. Ils adoptent une fille sioux, Winona et un vieux poète noir McSweny qui fera office de grand-père.
La seconde, après avoir regardé ce que cet auteur avait déjà publié et de lire le reste. Mais là, il convient de s'armer de patience car on découvre l'histoire des McNulty, et la famille Dunne et ses trois enfants.
« Annie Dune » traduit par Florence Lévy-Paoloni (2005, Joelle Losfeld, 256 p.) qui vit avec sa cousine Sarah en Irlande. Elles décident de partir à Londres. Billy Kerr, l'homme à tout faire de Kelsha, aimerait épouser Sarah, et fait régulièrement des visites aux deux femmes. Ce qui va modifier l'équilibre qui s'était établi. Puis «Un Long Long Chemin » traduit de « A Long Long Way » par Florence Lévy-Paoloni (2006, Joelle Losfeld, 320 p.) dans lequel on suit Willie Dunne, fils d'un policier de Dublin, qui s'engage dans les « Royal Dublin Fusiliers » laissant en Irlande Gretta sa fiancée. Il participe à la terrible bataille de la Somme et en est profondément choqué. On le serait à moins. Et enfin « du Coté de Canaan » traduit de « On Canaan's Side » par Florence Lévy-Paoloni (Joelle Losfeld, 274 p.) où l'on retrouve Lilly, la soeur de Willie. Une vie marquée par la mort de sa mère, et celle de son frère. « On peut être immunisé contre la typhoïde, le tétanos, la variole, la diphtérie, mais jamais contre les souvenirs, [...] il n'existe pas de vaccin ».
Pour en rester à la famille McNulty, il faut commencer, non pas par Thomas, le cadet, mais par Eneas McNulty, l'ainé des frères, dans « Les tribulations d'Eneas McNulty » traduit de « The Wherabouts of Eneas McNulty » par Robert Davreu (1999, Plon, 301 p.). Eneas, l'ainé de la fratrie, traverse le XXeme siècle depuis Sligo en Irlande, se retrouve à Dunkerque en 1940, jusqu'à l'IRA et l'indépendance de l'Irlande. Son erreur, rentrer dans la police, car il devient ainsi l'allié des Anglais et est condamné par les Républicains. Il doit partir, mais quand il revient à 70 ans passés, il sera pourchassé et exécuté sur l'ile aux Chiens (« Isle of Dogs ») à Londres. Cette boucle de la Tamise est maintenant le cadre du quartier financier avec le Canary Wharf.
Puis, il y a Roseanna McNulty, qui a déjà cent ans, enfin elle croit, elle ne se souvient plus très bien. Elle a passé une bonne partie de sa vie depuis 1945, à l'asile psychiatrique de Roscommon où elle écrit « le Testament Caché » traduit de « The Secret Scripture » par Florence Lévy-Paoloni (2010, Gallimard, 416 p.). L'hospice doit être détruit, et son psychiatre, le docteur Grene doit évaluer son degré de réadaptation à la société, qui elle, a bien changé. En face le père Gaunt, abbé, catholique bien entendu, et fort zélé. Il sera même le témoin (ou « vérité utile ») de l'adultère de Roseanne, raison qui l'a fait mettre en asile, mais c'était par « charité chrétienne ». On comprend facilement ce terme dignement mis en musique par les soeurs de l'asile. « Envers nous, les filles les plus pauvres, elles étaient féroces, mais nous l'admettions. Nous hurlions et pleurions quand elles nous battaient et nous observions avec une jalousie parfaite la bienveillante sollicitude qu'elles montraient envers les filles plus riches de la ville. Il existe un moment dans l'histoire de chaque enfant battu où il abandonne ses espoirs de dignité -où il repousse l'espoir comme un bateau sans rameur, le laisse dériver à son gré sur la rivière et se résigne au bâton de comptage de la souffrance ». Bref, une vie, déjà longue, mais dont il ne reste rien. « Je ne suis plus qu'une chose laissée pour compte, un reste de femme, un sac de peau et d'os, et je suis assise dans ma niche comme un rouge-gorge muet - non, comme une souris morte sous la pierre ».
Enfin, Jack McNulty, le frère cadet, le rouquin. « J'imagine que vous vous êtes fait une couleur ? dit-elle en regardant mes cheveux roux. Et puis, qui êtes vous ? Partout où je vais, j'ai l'impression que vous surgissez comme un diable qui sort de sa boîte ». Ingénieur, il s'engage dans un convoi militaire en route pour le Ghana, la Côte de l'Or de l'époque. Il rencontre Mai (Mary) mais repart en Irlande après avoir découvert qu'elle était enceinte. Trop intelligente pour lui. « Rendre les hommes heureux est un attrape-nigaud ». C'est le récit de « L'Homme Provisoire » traduit de « The Temporary Gentleman » par Florence Lévy-Paoloni (2014, Joelle Losfeld, 256 p.). Entre temps, Jack a sombré sur un bateau atteint par une torpille allemande et sa femme l'a quitté. « Je suis peut-être une sorte d'exilé perpétuel depuis que je l'ai perdue ». C'est bien un homme provisoire. Il revient à Sligo mais sombre, cette fois ci dans l'alcool. « Je buvais autant que je pouvais le soir dans les bars sombres de Sligo pour tenter d'effacer l'image qui flottait dans mon esprit du grand fantôme qu'était devenue Mai ». Double naufrage du couple et de l'ancien ingénieur qu'était Jack. « Je pense pouvoir dire que je suis capable de construire un pont au-dessus de n'importe quelle rivière, je sais tenir compte des courants, je connais les contraintes sur le métal et la pierre, aucun pont édifié par mes soins ne s'écroulera jamais sous un poids excessif. Je ne suis toutefois pas certain de pouvoir dire la même chose de mon coeur, ou du coeur de qui que ce soit». Ne reste que le tintement de la cloche pour sonner le glas du roman. « Une cloche se mit à tinter en moi, une cloche au timbre grave, sonnant et revêtant une signification épouvantable en même temps qu'irréfutable. Mai McNulty, sa vie effacée en même temps qu'elle la vivait, une sorte de Vie dans la Mort et de Mort dans la Vie «entièrement de ta faute, entièrement de ta faute», sonnait la cloche ».
Donc on en arrive à Thomas NcNulty, le cadet de la fratrie. Il fuit tout d'abord la Grande Famine de 1845-48 en Irlande, et émigre au Canada, puis en Amérique. Petits boulots, tout d'abord lors de sa rencontre avec son amant John Cole. « John Cole était mieux loti, avec un curieux costume noir qui devait bien avoir trois cents ans, au vu de ses trous. Il était aéré à l'entrejambe, j'avais vite découvert, on aurait pu y glisser la main pour tâter sa virilité. Alors on s'efforçait de regarder ailleurs ». Ils se maquillent en femmes pour faire danser les mineurs à Daggsvile, oh c'est en tout bien tout honneur selon le propriétaire du saloon, Titus Noone. « Vous dansez, c'est tout. Pas d'embrassades, pas d'enlacements, pas de sentiments, pas de tripotage. Juste de la danse élégante et distinguée ».
Ce sera ensuite une première expérience dans l'armée américaine, avant la guerre de Sécession. Guerre que la cavalerie mène contre les indiens, Sioux, Oglalas ou Apaches. de vrais indiens, dont le chef « Celui qui Domptait les Chevaux », des bisons aussi, quelques colons, des scalps « ce petit tas de brins pourpres adoucissait la peau arrachée du scalp de Nathan ». le froid, la faim, la fatigue le long des grandes plaines. La rencontre avec le colonel Neale, dont la femme tient l'école qui recueille les jeunes indiens. C'est par son intermédiaire que le couple adoptera Winona, une jeune indienne, nommée ainsi en souvenir de la fille de « Celui qui Domptait les Chevaux », tuée par Lige Magan, le tireur d'élite de la troupe. Les scalps, cela fait partie de la mission « Deux dollars le scalp d'un civil, c'était quand même pas rien. Une façon amusante de gagner de l'argent pour le jouer aux cartes. Des volontaires partiraient en mission, tueraient pour environ soixante dollars et ramèneraient les corps ». Les indiens aussi « Puis la mission a pris fin on entendait plus que les pleurs des survivants et les terribles gémissements des blessés. La fumée s'est dissipée, et on a enfin pu voir notre champ de bataille. Mon coeur s'est tapi dans le nid formé par mes côtes».
Puis, ce sera le retour dans l'Est, l'enrégimentement dans l'armée de l'Union qui va se battre contre les sudistes, « les Jambes jaunes ». La fille est laissée aux bons soins de Beulah McSweny, un vieux noir, plus ou moins poète, qui devient de ce fait son grand-père. Et ensuite les batailles contre les sudistes avec des canons. Oh ce n'est pas Fabrice del Dongo, ni même « le Pont de Owl-Creek » de Ambrose Bierce. Mais c'est tout de même très réaliste et violent. Par la suite, il y aura d'autres batailles, mais ce sera plus bref. On peut se demander, à lire le livre si toute l'armée de l'Union ne se résume pas au colonel, ou au major, c'est selon, Neale, à quelques individus dont le sergent Starking Carlton, et le capitaine Silas Sowell ou encore Lige Magan, le tireur d'élite. On les croise à chaque tournant des batailles et au hasard des pérégrinations de John Cole et de Thomas McNulty. de même que le chef indien « Celui qui Domptait les Chevaux » revient en fin de roman, mais là, on peut comprendre sa démarche.
On s'interroge sur cet auteur irlandais, né à Dublin, régulièrement sélectionné pour le Man Booker Prize. Non pas sur son écriture, ou son sens de la narration. le récent prix Nobel de littérature, Kazuo Ishiguro, le considère comme son « roman préféré de l'année ». C'est en fait une fresque presque familiale, inspirée par un arrière grand-oncle, celui qui figure en photographie sur la couverture de « Des jours sans fin ». Il est d'ailleurs significatif que le « The New York Review of Books » fasse de lui un « Irlandais en Amérique », un auteur qui a « écrit le roman les plus éclairant et le plus dans le ton des roman récents sur l'Amérique ». D'autant plus que ce roman se passe entièrement au XIXeme siècle, avec ses grandes fresques sur les guerres avec les Indiens ou sur la Guerre de Sécession. La colonisation de l'Ouest et de la Californie est une boucherie, autant d'indiens, de soldats réguliers ou de bisons, décrite «du mieux que je peux». Tout comme «Un Long Long Chemin » reste un des meilleurs livres sur la bataille de la Somme et de Wimy, au cours de laquelle moururent tant de combattants, irlandais, canadiens, australiens ou néo zélandais, à la place des soldats anglais.
Les deux combattants seront faits finalement prisonniers et internés à Andersonville en Géorgie. Cet endroit, ou Camp Sumter, est un camp de détention des Confédérés, où 45000 soldats de l'Union seront retenus prisonniers dans des conditions très difficiles. Plus de la moitiè d'entre eux y mourront de faim ou de maladies. Libéré au printemps 1865 par le général McCook, son directeur sera jugé et pendu. le deux héros passent le cap des maladies et de la malnutrition, et sont finalement libérés, puis retrouvent Lige Magan, le tireur d'élite, établit dans sa ferme à tabac au Tennessee. On peut se poser la question des liens de camaraderie qui se créent lors des épisodes miliaires. Mais il semblerait que ceux-ci soient relativement forts, qui font que ces anciens soldats se retrouvent tout au long dela narration.
Il y a de plus dans ce livre, le récit de deux jeunes gens, gais et qui l'assument, en pleine période où ces pratiques étaient non seulement combattues, mais interdites, et de plus au sein de l'armée de l'Union. Ceci est aussi le résultat du « coming out » du fils de l'auteur, Toby, auquel le livre est dédié. «Après des mois de tristesse, au cours desquels sa mère et moi étions extrêmement inquiets pour lui, il a fini par dire : "Ce qu'il y a, c'est que je suis homosexuel." Ça a été un tel soulagement pour nous, et une libération pour lui». L'histoire du livre, la famille qui se fonde entre Thomas, John McSweny et Winona est réjouissante. «Ce qui compte, c'est qu'on vit comme une famille ». Et cela diffère des échecs répétés de précédents livres. « M. McSweny écrit que Winona est une vraie jeune fille en fleur. C'est sans aucun doute la plus jolie petite fille du Michigan. Je pense bien, dit John Cole. Pas étonnant, puisque c'est la fille du beau John Cole, je rétorque ». Cette approche de l'homosexualité est faite de façon très discrète, très pudique. Et Sébastian Barry proclame dans « The Irish Times » sa position publique avant le référendum de mai 2015. « C'est pour moi moins une question de tolérance qu'une manière de demander pardon. Pardon pour toute la haine, la violence, la suspicion, la condescendance, l'ignorance, les meurtres, les mutilations, la traque, les intimidations, la terreur, la honte, les rabaissements, les discriminations, les destructions et, oui, l'intolérance qu'a connus une portion de l'humanité pendant Dieu sait combien de centaines d'années, sinon de millénaires ».
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🇮🇪 Nous sommes au 19e siècle. Thomas, jeune émigré irlandais, tente sa chance en Amérique. On le suivra dans ses aventures au côté de John Cole, ami et amour de sa vie : tour à tour, ils seront transformistes dans des bars, tuniques bleues au contact des tribus indiennes puis des Fédérés, mais aussi fermiers.
🖊️ Dans ce roman, on entend la voix intérieure de Thomas, le narrateur. L'écriture transcrit ses pensées dans un style parlé, brut, sans fioritures. L'ensemble forme un roman alerte, nerveux. Mais attention : l'écriture n'est pas toujours facile à suivre ; à plusieurs reprises, j'ai relu des phrases, des paragraphes pour ne pas perdre le fil.
🖊️ Sur fond de Far West, de luttes entre amérindiens et tuniques bleues, de guerre de Sécession, Sebastian Barry a écrit un texte sur les relations humaines, sur l'amour, la famille, l'amitié.
🤔 J'ai été surpris par certains aspects du texte ; j'avoue ne pas être très informé sur les Etats Unis du 19e siècle et Wikipedia ne m'a pas vraiment éclairé.
🤔 Bilan ? Assurément, un texte intéressant, même s'il n'a vraiment pas été facile à lire : le style brut m'a déstabilisé. Je me suis souvent perdu. Peut-être cela ne vous dérangera-t-il pas autant que moi.
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DES JOURS SANS FIN de Sebastian Barry

Après avoir lu et adoré le Testament caché et L'homme provisoire, le roman de Sebastian Barry Des jours sans fin constitue pour moi une grande déception. On dit que l'auteur a rédigé cet ouvrage pour son fils Toby qui est homosexuel, ce qui est tout à son honneur, sauf que l'histoire m'apparaît peu crédible et pas très intéressante bien qu'elle reste bien écrite.
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Il y a en fait deux histoires dans ce roman. La première raconte l'épopée de deux jeunes garçons pauvres, dont un Irlandais de Sligo ayant fui dans des conditions épouvantables la famine dans son pays, qui s'engagent dans l'armée, participent aux guerres indiennes puis à la guerre de Sécession, qu'ils terminent dans la sinistre prison d'Andersonville. Et cette première histoire est très bien traitée. Je ne dirai pas qu'elle est agréable à lire, parce qu'elle est remplie de pures horreurs, mais c'est très bien fait et parfaitement crédible. La seconde raconte l'histoire d'amour entre les deux protagonistes, qui vont en venir, par le caprice des évènements, à adopter une jeune indienne et là, comment dire cela gentiment, disons que l'auteur choisit un point de vue moderne et militant qui est totalement anachronique. le côté oh regardez comme c'est sublime ce couple d'homosexuels qui va adopter une jeune indienne, et tout se passera merveilleusement bien, sans aucune intolérance ni question déplacée ni aucune question du tout d'ailleurs, y compris de la part du rude soldat qui les accueille dans sa ferme et trouve tout naturel qu'ils dorment dans le même lit, y compris de la part des charmants domestiques noirs du vieil homme, y compris quand l'un des deux, en proie à des questions de genre, se promène en robe à la maison et demande à être appelé Madame, m'a paru totalement hors sol, si on parle bien de l'Amérique de 1870. D'ailleurs à aucun moment dans le roman, les deux protagonistes ne sont confrontés à la moindre homophobie, ni même au moindre quolibet. Cela n'existe pas. le racisme tant que vous voudrez, mais l'homophobie fi Monsieur vous n'y pensez pas. Tous les spectateurs qui assistent à leurs spectacles de travestis sont tous enthousiastes et ravis, alors qu'il s'agit de rudes mineurs qui savent pertinemment qu'ils regardent des hommes déguisés. Non, non : unanimement ils trouvent cela merveilleux et ils sont transportés par la grâce et la poésie du spectacle. de la même manière alors que très jeunes garçons nos héros sont embauchés par un tenancier de salon pour se déguiser en filles et faire danser les mineurs, ce qui est un fait historiquement avéré, tous les rudes mineurs se comportent en parfaits gentlemen et jamais aucun ne se permet une plaisanterie ou un geste déplacé. de qui se moque t'on là ? le parti pris est tellement outré qu'il en devient ridicule.
Du coup on se retrouve un peu gêné parce que le roman oscille entre des passages parfaitement crédibles et réalistes et une sorte d'histoire bien pensante et feelgood au pays de Mickey.
Ce n'est pas un mauvais livre, loin s'en faut, mais dans un genre assez similaire, guerre et travestissement, je conseillerais plutôt le très bon Neverhome de Laird Hunt, qui réserve en plus dans ses dernières pages une mise en abime vertigineuse qui oblige à reconsidérer la véracité d'une partie de ce qu'on a lu.

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On suit Thomas et John dans cette Amérique du milieu du 19ème. La guerre contre les indiens puis la guerre de sécession. Au cours d'un massacre, ils vont protéger et adopter la fille du chef. Ces trois personnes forment une famille toute particulière. Thomas se considère avant tout comme une femme qui aime John. Tout ce qui lui arrive de bon, lui arrive en tant que femme ; les spectacles de travestis, la vie avec John et Winona ; tout ce qui lui arrive de mauvais, lui arrive en tant qu'homme : le départ de son pays, la mort de ses parents, les guerres.
Un livre écrit sous la forme d'un récit dans lequel les dialogues sont noyés. L'auteur raconte simplement le froid du pays, la souffrance, la guerre et les massacres. Il y a l'essentiel pour ressentir les émotions et les peurs de Thomas. Un livre qui nous plonge dans l'immensité d'un pays avec ses pages les plus noires. Un livre aussi sur l'amour de Thomas et John qui s'aiment tout simplement.
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