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Citations sur Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 19.. (9)

Si les morts de cette guerre pouvaient se lever de leur tombe. Ils briseraient en mille morceaux ces monuments hypocrites, car ceux qui les ont érigés les ont sacrifiés sans aucune pitié.

(au sujet des monuments aux morts)
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Un soir en rentrant du travail, nous trouvâmes autour de l'abri une trentaine de jeunes gens, engagés volontaires ou forcés des classes 17 et 18 non encore appelés. Maigres, imberbes, pâles, le regard effronté, le verbe haut insolent du Gavroche parisien, c'était comme on dit des gars "dessalés", malgré que quelques-uns aient des figures de jeunes filles ou de gamins de quinze ans. Quelques-uns venaient tout doit de la maison de correction, d'autres, garçons livreurs, avaient oublié de rapporter à leur patron l'argent de quelque client, certains employés de postes avaient eu l'indiscrétion de fouiller le contenu des lettres. L'un d'eux n'avait rien trouvé de mieux que d'enlever une demoiselle de quatorze ans qu'on ne voulait pas lui donner en mariage (...)
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Quel n'aurait pas été leur étonnement, même leur stupéfaction de voir le calme et la tranquillité qui régnaient dans ce coin. L'un fumait, l'autre lisait, celui-ci écrivait, certains se chamaillaient sans baisser d'une note le son de leur voix.

Et si ces patriotes, ces embusqués, avaient prêté quelque peu l'oreille ils eussent entendu les Allemands tousser, cracher, parler, chantonner, etc., avec le même , sans-gêne.

Leur stupéfaction se fût changée en ahurissement s'ils eussent vu sentinelles françaises et allemandes assises tranquillement sur le parapet en train de fumer la pipe et échanger de temps en temps un bout de conversation comme de bons voisins prenant le frais sur le pas de leur porte.

De relève en relève on se transmettait les usages et coutumes de ces petits-postes, les Allemands de même et toute la Champagne pouvait s'embraser, il ne tombait jamais une grenade en ce point privilégié.
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1917
La guerre n'était plus considérée comme un fléau ; de temps en temps, on apprenait bien que le fils d'Untel ou l'époux d'Une Telle était mort déchiqueté, brûlé, assommé, étouffé par là-haut, dans les tranchées lointaines, mais ces morts inévitables étaient considérés comme la rançon de la prospérité générale en attendant la victoire finale.
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Toute la nuit ,on nous fit travailler â rendre ce boyau praticable et habitable,aux
premiéres lueurs de l'aube,â notre grande joie le ciel se couvrit de nuages bas qui enveloppèrent la cote 304 d'un voile opaque qui masqua à l'ennemi notre vue
toute la journée.
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Ces lieux étaient particulièrement infestés de rats qui venaient suivant leur habitude cambrioler nos musettes et la nuit promener leur museau, leurs pattes, leur queue sur nos figures.
On conçoit le dégoût que nous inspirèrent ces détestables rongeurs quand nous nous aperçûmes qu'ils avaient leur domicile dans un cimetière de soldats allemands qui était à proximité.
L'emplacement de chaque tombe était taraudé par leurs galeries et l'odeur infecte qui s'échappait de ce cimetière ne laissait aucun doute que ces rats dévoraient ces cadavres quand le contenu de nos musettes et les déchets divers d'une troupe stationnée ne suffisaient pas à leur nourriture.
Le jour, ils vivaient avec les morts et la nuit avec les vivants, avec nous, charmants voisinages !
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Oh! Patrie, que de crimes on a commis en ton nom!
Soudain, on fait passer de mettre baïonnette au canon; un frisson parcourut tout mon être, moi dont le cœur trop sensible saigne et s’apitoie sur la moindre souffrance, moi qui ai si souvent détourné mon pied pour ne pas écraser une fourmi, une petite bestiole, je vais être jeté dans une lutte corps à corps, sauvage, sans merci contre des malheureux victimes comme moi d’une implacable fatalité!
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Il était certain que rester ainsi jusqu’au jour c’était la mort par la torture du froid; certes la mort c’eût été une délivrance, la fin de dures souffrances, mais l’effroyable mystère de la mort fait qu’on la fuit, qu’on retrouve un sursaut d’énergie quand elle s’approche trop près de nous.
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