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3,55

sur 54 notes
Editions BUCHET CHASTEL

Prix du Jeune Ecrivain 2016

Ce 1er roman fait partie de la sélection des 68 premières fois éditions 2016.

Ce roman est une fable, un conte...

Deux garçons vivent dans un palais. Leur mère est décédée d'un cancer. Devenus grands, la succession à la tête du pouvoir est assurée par le narrateur, le frère aîné. le cadet, auteur d'un meurtre d'un policier, a pris la fuite. Quand il revient, il se fait le porte-parole d'une classe sociale défavorisée. La rupture entre les 2 garçons fait son chemin, aux risques et périls de tout un peuple.

En lisant de roman, je me suis dit qu'il pourrait trouver toute sa place dans la catégorie de ces oeuvres "Passerelles" mise en place par les Bibliothèques d'Angers. Il s'agit de romans pouvant créer des ponts entre lecteurs.rices jeunesse et adultes.

Ce roman a pour axe majeur une relation familiale entre 2 frères. Mais, comme toujours, "le diable se cache dans les détails", une faille dans les fondations va bientôt faire s'écrouler l'édifice. Bien sûr, je ne vous en dirai rien, histoire d'en préserver le secret !

A l'image de la rupture consommée entre les 2 garçons, 2 classes sociales s'affrontent dans ce pays imaginaire. Il y a ceux qui ont le pouvoir, qui disposent des richesses, et puis les opposants, les pauvres, ceux qui vivent dans la misère et qui mènent la rébellion. Ils vont trouver dans le frère cadet un leader à la hauteur de la mission.

L'écrivaine met le doigt sur la fragilité d'un principe édicté par notre Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits".

"Qamar, s'il était né dans la rue, aurait pu être à la place du petit mourant. La naissance, cette roulette russe..." P. 83

J'ai particulièrement aimé les passages consacrés à l'art et à la nécessité de sa reconnaissance pour lui donner toute sa dimension :

"Ton art, comme tout art, n'a d'existence que reconnu. Sans l'intelligence d'un spectateur, quelle valeur tes actes revêtiraient-ils ?" P. 89

Cette phrase parle tout particulièrement aux membres des 68 premières fois qui ont choisi de promouvoir des premiers romans qui, à défaut d'être médiatisés et relayés sur les réseaux sociaux, n'auraient qu'une existence limitée !

Et puis, il y a de très belles pages dédiées au pouvoir de la musique :

"Les notes, les accords, la mélodie ne sont que détails. Une corde pincée, un coup de phalange sur la caisse, des effleurements suffisent à exprimer une joie, une colère, une incertitude." P. 80

Enfin, et là, je sais pouvoir toucher la corde sensible des lecteurs.rices qui visitent le blog, l'écrivaine fait la part belle à la puissance des mots :

"Les mots d'abord s'égouttent lentement, car je n'ai plus de salive. Puis ils gagnent en nombre, en assurance, en précision. Mes mots ne sont plus des enfants qui apprennent, ils savent, ils professent, ils sont justes, c'est-à-dire au plus près de ce que j'ai vu et que je nomme ma Vérité. Je n'ai pas à les penser ; d'eux-mêmes ils viennent au monde." P. 157

Ce premier roman est servi par une plume concise et agréable à lire. Cette jeune écrivaine de 28 ans a du talent assurément, qu'on se souvienne de son nom : Marie BARTHELET.
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Dans son premier roman, Marie Barthelet confronte, interroge, s'indigne, nous laisse, indélicat spectateur d'un mal qui ronge ses personnages de l'intérieur, à nos doutes et à nos interrogations. Quand le frère tant aimé a changé, s'est mué en un Ennemi mortel sans qu'aucun pardon ne soit possible, c'est tout un pays qui chute dans la guerre civile. Un récit sur la fraternité, la désolation et la déception d'un coeur qui se heurte à l'autre. Ici, le lecteur sans savoir qui a raison, décèle les parcelles d'amour qui ont uni les deux frères, les ont nourri du même lait puis perdu sur des chemins différents.
Celui-là est mon frère évoque le rapport à l'autre, différent ou du même sang, qui devient un jour l'étranger. Un premier roman fort et dérangeant qui se joue des ellipses et des faux-semblants à travers des phrases courtes et percutantes. Même si les personnages auraient gagné à être davantage développés, l'ensemble est assez prometteur.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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Dans un Orient de légende se déroule une histoire universelle, une affrontement fratricide pour le pouvoir. Marie Barthelet, dans une interview à la librairie Mollat, précise que son roman est une variation de l'épisode biblique entre Pharaon et Moïse. Ces deux personnages, comme les deux protagonistes de l'Exode, sont frères de lait. Dans un pays décrit par petites touches impressionnistes, le désert, un fleuve, un palais au jardin luxuriant, des salons où s'alanguir, des plats au goût de miel et de sucre, règne un homme. L'auteure va nous faire entendre sa voix, la voix de celui qui gouverne.

Les premières pages sont saisissantes. Dans l'enceinte du palais, le naja du Chef d'état s'apprête à livrer un nouveau combat sur le sable de l'arène. S'avance alors le frère adoptif du personnage principal, disparu depuis dix ans. Son bras est armé, armé d'un panier abritant un serpent combattant. Il n'est pas revenu pour faire la paix mais pour déclarer la guerre. le chef d'état accepte ce duel, ce coup de canif dans sa toute puissance et le combat tourne en la faveur du serpent du frère réapparu. Il s'agit du premier acte de la tragédie que va connaître le pays. le frère est revenu pour affirmer le droit de son peuple à exister pleinement. Il appartient à la minorité des hilotes, opprimée depuis leur tentative de coup d'état du temps du grand-père des deux frères. Son adoption devait montrer à la société que le pouvoir leur avait pardonné mais dans les faits, ils continuaient à être discriminés.

Oubliée l'ancienne complicité, l'enfance et l'adolescence vécues côte à côte, l'aîné devenu paria veut en découdre avec son cadet qui a pris la tête du pays. Tous les coups sont permis pour faire vaciller le pouvoir, les calamités s'enchaînent, sapant peu à peu la confiance que le peuple a en son dirigeant. Il faudrait que le petit frère prenne des mesures contre le grand frère mais l'amour brouille son discernement. L'amour, ici, n'est pas compatible avec la raison d'état. "Celui-là est mon frère" explore la relation intime née entre ces deux hommes, voulue par le père du chef d'état pour favoriser la paix, mais qui n'amène finalement que frustration et désolation.

Les mots de Marie Barthelet sont rares, choisis, toujours judicieux. Ils épousent les soubresauts de l'âme du Chef d'état, brossent le tableau d'un pays sombrant dans le chaos, délivrent le récit cruel d'un amour perdu. Intemporel ou terriblement actuel, ce conte nous rappelle toutes les luttes pour l'obtention du pouvoir. Tout est dit en peu de mots dans cette histoire ciselée comme les dentelles d'un moucharabieh.

Un coup de coeur

Un roman des "68 premières fois"
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Comme à mon habitude, je n'ai rien écouté, rien entendu, rien lu, pas même la quatrième, avant d'ouvrir "Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet. Je me suis plongée dans sa lecture, immédiatement subjuguée par l'écriture fine, poétique et surtout par son côté élémentaire qui me rappelait mes années d'enseignante serinant à mes élèves :"On fait court et simple, sujet, verbe, complément".
Hypnotisée par les phrases courtes, la beauté des mots, leur agencement, la musique qui s'en échappait, j'ai eu du mal à saisir le sens de l'histoire racontée. Et pourtant, à la seconde lecture, tout autant que la musicalité, le thème abordé, les personnages, les sentiments évoqués, les malheurs, la douleur me sont apparus.
J'ai été profondément émue par cette histoire d'amour fraternel bafoué jusqu'à la mort. Cet amour inconditionnel du petit envers son grand frère, un frère adopté, d'un milieu différent, cette admiration, et ce manque lié à l'absence de ce dernier un beau jour disparu. Dix ans plus tard, lorsqu'il revient, le plus jeune est devenu chef d'Etat, à la suite de son père.
Marie Barthelet construit son récit à travers des "réminiscences" qui sont autant de chapitres et parle à merveille de la différence, de l'évolution, de l'intégration, de la vengeance, de la jalousie, jamais prononcée, toujours sous-jacente. le roman balance entre amour et haine, poésie et horreur, lâcheté et tension, puissance et châtiment. En un mot c'est un magnifique premier roman.
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Peut être inspiré par la série américaine "Tyrant", le résultat n'en est pas moins bon.
C'est noir, triste et noir, mais tout y est, les sentiments, la dualité, la rancoeur aussi poussée à son paroxysme.
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Ce premier roman a pour thème les relations entre frères.
Marie Barthelet signe un premier roman qui met en avant deux hommes. Deux hommes qui ont tout partagé jusqu'au départ de l'un d'eux.
Il faut bien comprendre qu'en fait il y a un fils légitime, qui à la mort de son père prend le pouvoir naturellement, et puis il y a ce fils "adopté". En effet, le couple ne peut avoir d'autres enfants. Ces deux frères seront élevés de la même manière. Et pourtant un jour, l'adopté s'en va.
Une décennie passe et un jour celui qui a fui revient. On s'attend à ce moment-là de l'histoire à ce que la vie reprenne comme elle s'était arrêtée 10 ans avant. Que les deux hommes retrouveront leur complicité et leur amour !
Ce ne sera pas le cas. Chacun a changé et celui qui détient le pouvoir va se retrouver face à un inconnu. Ils vont s'affronter et entraîneront avec eux tout un pays. L'adversité sera totale et sans concession.
Le récit oscille entre le présent mais sans beaucoup de certitudes quant à l'époque et un passé qui fait état d'une certaine nostalgie, d'un amour qui ne reviendra jamais.
J'ai aimé le sujet car je l'ai trouvé assez original et faisant état d'une situation peu commune. le fait que les deux frères grandissent ensemble mais prennent une voie différente est un peu déstabilisant quand au début du roman on voit l'amour qui a pu les unir. J'étais persuadée qu'ils allaient revenir ensemble et même oeuvrer ensemble pour leur pays et non partir en guerre.
Je n'ai pas eu de coup de coeur pour cet ouvrage mais je l'ai trouvé bien écrit et intéressant, il m'a manqué cependant quelque chose pour que je me laisse embarquer totalement !
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Dans Celui-là est mon frère, Marie Barthelet nous raconte l'histoire d'un Roi qui voit revenir son frère adoptif alors que celui-ci, destiné à devenir son ministre de l'intérieur, était parti sans aucune explication une dizaine d'années plus tôt, après un évènement dramatique. D'abord empli de bonheur à l'idée de ces retrouvailles, le Roi déchante vite. En effet, il va rapidement comprendre que son frère est là pour défendre le peuple, qu'il est le meneur d'une rébellion. Et avec lui, plusieurs fléaux vont toucher le Royaume : empoisonnement de l'eau, maladies ou encore insectes ravageurs.

Face à cette situation, le Roi est partagé entre l'amour qu'il ressent pour son frère, se souvenant de tous les bons moments passés avec lui alors qu'ils étaient enfants, et son honneur. Doit-il le faire tuer ?

J'ai trouvé ce roman, qui d'ailleurs est un premier roman, plutôt bien écrit et poétique. J'ai aimé le style de Marie Barthelet, j'ai aimé l'histoire qu'elle nous raconte, son caractère universel renforcé par le fait qu'elle n'est jamais située géographiquement et historiquement, même si l'on sait que le désert est proche ou encore qu'un jardin luxuriant se trouve au coeur du palais Royal. Une agréable et émouvante lecture à propos de l'amour fraternel.
Lien : https://desflaneriesetdesmot..
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Un sujet original, une belle maîtrise stylistique, une construction sans faute. Pas de naïvetés ni de longueurs dans ce premier roman. C'est prometteur.
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Je suis un peu déçue par ce roman que je trouve quelque peu inachevé.
Il est très prometteur pourtant : le résumé est accrocheur, le style également. Plusieurs passages m'ont vraiment plu, à la fois poétiques et frappants.

Mais... j'ai l'impression que l'ensemble est un peu brouillon et que l'auteur a emprunté une voie parallèle, secondaire, non loin de "la bonne" même si le mot est mal choisi ; disons plutôt : celle que j'attendais.

Cela ressemble davantage à une nouvelle qu'à un roman car la narration s'attache principalement à un personnage. L'aspect politique est finalement mis de côté alors que je le trouvais fondamental - et fondamentalement intéressant : d'où ma déception. le contexte n'est pas suffisamment creusé à mon goût, si bien que l'ensemble perd de sa saveur. Tout se passe très vite et je me suis demandé où l'auteur voulait en venir ; quoique la fin soit très belle, en quelque sorte, elle manque de sens - dans tous les sens du terme.
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Quel talent pour ce premier roman, un thème universel, la fraternité, la fratrie, l'ambivalence amour/haine entre deux frères. L'amour fraternel à vif et à mort, dans un univers oriental propice à toutes les extrêmes et aux démesures les plus absurdes. J'ai adoré ce texte, cette relation amour à mort, qui exprime l'absolu de la passion et de la haine, de l'éternelle lutte entre les puissants et les démunis, l'ombre et la lumière. On reste pantois devant tant de violence et l'inversion des rôles ou le bourreau devient la victime consentante. La recherche d'équilibre ne fait pas partie de projet, c'est une mise à mort programmée à laquelle on assiste impuissant. L'écriture est économe et d'autant plus efficace et acérée, plus virile que féminine. Bravo pour ce premier roman. et merci aux 68
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